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INFERNO de Dan Brown [critique]

Voici donc les nouvelles aventures de Bébert (avatar explicitement idéalisé de l'auteur) flanqué comme à son habitude d'une Langdon-girl de 20 ans sa cadette (avec laquelle il finira par échanger un chaste baiser parce qu'il faudrait pas non plus inquiéter bobonne Brown avec les fantasmes de son écrivain de mari).

INFERNO de Dan Brown [critique]
INFERNO de Dan Brown [critique]

Dan Brown reprend donc ici carrément la trame de son Da Vinci Code qui mêlait un très très vieux bouquin (The Holly Baïbole VS La Divina Commedia) d'auteurs hyper connus (Jésus et ses potes VS Dante Alighieri) avec des lieux hautement culturels européens (Paris/Londres VS Florence/Venise) et leurs musées notoires (Le Louvre VS Les Offices and co), une quête (le Graal VS un virus caca-boudin), tous les autres ingrédients du schéma actanciel et tout plein de messages codés à déchiffrer grâce au truchement d'œuvres d'art et d'habiles petites méninges en ébullition.

INFERNO de Dan Brown [critique]

Ainsi, sous couvert d'une nouvelle enquête symbolico-culturelle pseudo-scientifique, nous sommes face à une énième réédition du Guide du Routard spécial Toscane ou Vénétie (voire d'une brochure pour Istanbul d'un Tour Operator). En gros, le Robert, c'est quand même le seul mec qui a toutes les polices italiennes au cul (+ 2 ou 3 organisations secrètes) et qui prend le temps d'admirer le paysage (et accessoirement les monuments historiques de la ville), se remémorant une foultitude d'anecdotes à la con sur les lieux en question (en terme d'anecdotes à la con, comprendre « trucs qu'on connaît déjà si on a vu 3 documentaires ou un tant soit peu écouté les cours d'histoire sur les Médicis et ceux de civi ou de litté en italien LV12000 », détail certainement européano-européen mais qui gâche un brin le suspens genre "oh, mais c'est un cul-de-sac ! Comment vont-ils bien pouvoir s'en sortir ?!?... Ouais ben non, y'a un passage secret que tout le monde connait (même moi et pourtant je suis pas la moitié d'une buse) sauf les poursuivants de Bébert évidemment...").

INFERNO de Dan Brown [critique]

Parce que c'est qu'il fait dans l'éducatif le Dany, à nous parler du corridoio très très secret de Vasari qui reliait le palais Boboli au Palazzo Vecchio sans passer par la case départ mais par-dessus le Ponte Vecchio, de la coupole Brunelleschi de Santa Maria del fiore, du Davide de la piazza della Signoria ou de la porte du Baptistère de la piazza del Duomo qui sont des copies (WHAT ?!?) puis du Pont des soupirs qui n'a pas un nom si romantique que ça et de l'origine de l'expression « soleil de plomb » voire de l'inspiration turque de l'emblème Disney...

Je vous le fais en bref mais le pourquoi du comment est très largement développé dans le roman : Bah oui, quand on s'est fait spécialiste de l'écriture de pavés, faut meubler, évidemment... (Rajoutez ce genre de procédé d'écriture : « Elle acquiesça avec un air d'approbation » - euh... tout en hochant la tête et en disant « Oui » ? - Et vous obtiendrez 600 bonnes grosses pages).

Ainsi, arrivé au 2/3 du bouquin et certainement histoire de jouer les prolongations sur quelques 200 pages supplémentaires, Dan Brown va utiliser le twist du twist du twist (again) où on passe son temps à se dire « oui mais ça explique pas pourquoi on a tiré une balle dans la tête à Bébert au début »... Mais au bout d'une cinquantaine de pages d'explications plus ou moins laborieuses, l'auteur retombe sur ces pattes (« ah ok, vu comme ça c'est bien capillotracté mais ça se tient »... Et oui : dans le genre « inversion des rôles » avec les gentils-méchants et les méchants-gentils, n'est pas Donato Carrisi qui veut ! ).

INFERNO de Dan Brown [critique]

Enfin, comme tout bouquin de Dan Brown qui se respecte, « Inferno » est une sorte de baromètre : vous voulez connaître qu'elle est la dernière théorie du complot en vogue au États-Unis ? Demandez au Dany, il est au taquet ! En l’occurrence, ce sera la surpopulation mondiale et les divers moyens drastiques envisageables (ou envisagés) pour résoudre le problème.

INFERNO de Dan Brown [critique]

En conclusion, pas le pire des Dan Brown (ni le plus chiant) et comme à chaque nouvel opus de l'écrivain, on sait à quoi on s'attend : un livre divertissant, pas toujours très cohérent ni très subtil, avec moult rebondissements (trop?) et quelques références culturelles, artistiques et architecturales... Une sorte de blockbuster littéraire en somme, sympa à lire, sans trop de remises en questions fondamentales et sans laisser un souvenir impérissable.

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