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SICARIO de Denis Villeneuve [critique]

C'est l'histoire de Kate, un agent du FBI en forme d'Emily Blunt, qui en a un peu ras le bol de retrouver tout plein d'otages emmurés dans les fermes bourrées d'explosifs qu'elle visite avec son équipe alors qu'elle était censée les libérer des méchants trafiquants de drogue.

Alors le jour où on lui propose de rejoindre une opération secrète pour éradiquer le chef du cartel, elle est plutôt partante. Sauf que ses nouveaux compagnons de jeu ne sont que très moyennement à cheval sur le règlement...

SICARIO de Denis Villeneuve [critique]

J'adorerais aimer le cinéma de Denis Villeneuve, vraiment. Parce qu'on sent que c'est un vrai cinéaste, avec plein de belles idées de réalisation, de vrais choix visuels, des prises de vue ultra chiadées, une utilisation de la musique que l'on devine mûrement réfléchie, une mise en scène sensorielle qui nous transporte et nous plonge dans cette ambiance oppressante et réaliste, qui nous donne vraiment l'impression de respirer cette chaleur suffocante saturée de cette saloperie de sable et d'être un témoin ou un observateur, bien plus qu'un simple spectateur.

Sauf qu'il y a toujours quelque chose qui me chagrine.

Alors est-ce dû au fait qu'il mette en scène des sujets d'apparence immorale mais qui, par l'habile truchement de pirouettes finales, ne le sont pas vraiment ?

Est-ce que ça tient à cette volonté de faire un film certes beau, mais un peu trop formel dans sa quête d'objectivité, où le réalisateur semble nous dire :

Bon ben voilà, je vous expose les faits avec tout plein d'artifices cinématographiques jolis, et puis, hop !, je vous mets un petit Twist qui va vous tacler la face et faire vaciller vos certitudes et, re hop !, je vous mets un taquet de l'autre côté pour équilibrer... Ah, ah !!!! Je vous ai bien eus, vous voilà tout désorientés ! Et bien démerdez-vous avec votre conscience, bande de nazes. Bisous !

Denis la malice

Procédé plutôt habile puisqu'il évite l'écueil du manichéisme mais qui peut tout aussi bien passer pour une absence de parti pris un peu méprisante qui mettrait le réalisateur au-dessus de son sujet, de ses personnages et de son public et qui demanderait au spectateur de se positionner comme une sorte de juge ou de juré, bref comme un garant d'une certaine forme de moralité.

Ce qui, outre le fait d'être un poil chiant, tend à amoindrir nettement l'empathie qu'on pourrait ressentir envers les personnages, comme dans PRISONERS d'ailleurs.

SICARIO de Denis Villeneuve [critique]

Et puis, à l'instar du personnage féminin, on passe un peu les 3/4 du film à se demander ce qu'elle fout là... Et à se dire que les femmes, chez Denis Villeneuve, elles ne servent vraiment à rien.

Bref, j'adorerais vraiment aimer le cinéma de Denis Villeneuve. Mais je n'y arrive pas complètement.

SICARIO de Denis Villeneuve [critique]
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