13 Mai 2014
A l'heure où la mode est à brûler les idoles et à dégueuler sur les classiques, je vais faire un truc de fou, de rebel-rebel, je vais défoncer des portes grandes ouvertes : je vais dire du bien de "2001, l'Odyssée de l'espace".
Pourquoi maintenant ?
Et bien parce que comme j'ai une culture cinématographique extrêmement lacunaire (et qu'à un moment donné de ma vie j'ai commis l'erreur de regarder la télé ou de télécharger l'appli Candy Crush) et que j'aime bien tendre la batte pour me faire latter, à 30 ans et des brouettes, je ne l'avais tout simplement pas encore visionné.
De Kubrick, je n'avais vu que Shining, Orange mécanique et Full Metal Jacket (qui m'avait respectivement rendue couloirophobe, singingintherainophobe et sergentinstructeurophobe).
Tout ça pour dire que, mine de rien, un film de Kubrick, ça vous marque... Ou qu'en tout cas, sur moi, ça fonctionne vachement bien !
Bref, comme pour Le Parrain il y a quelques années, je connaissais un maximum de parodies avant d'avoir vu l'original (trop de Simpson & co ?).
Et je m'aperçois donc que je rigolais vraiment connement sans comprendre précisément la référence (Qui a dit que je n'étais pas bon public ?).
Alors voilà, je ne vais pas m'étendre puisque depuis 1968 (putain mes parents étaient enfants !), il y a eu moult thèses et théories formidables de pondues sur le sujet mais, bordel, quel film !
Où on se rend compte que toutes les grandes références de la SF spatiale, de Star Wars à Alien en passant par Gravity et bien d'autres, sont soit fortement influencées (si on veut rester positifs) soit joyeusement pompées dessus.
Le genre de film dont on pourrait décortiquer chaque plan tant tout fait sens, rien n'étant laissé au hasard : la symbolique et les messages plus ou moins subliminaux des couleurs, des formes, des décors, des vaisseaux, des perspectives, des séquences "Jean-Michel Jarre" (pour les lasers, les synthétiseurs en moins heureusement) ou "Philippe Doucet" (pour le "je m'éclate avec la palette graphique"), de chaque morceau de la BO (génialement oppressante), des intonations des personnages, du rythme, des dialogues...
Un film qui ne pourrait plus exister comme tel aujourd'hui alors que chaque longueur est importante, un film qui a presque 50 piges mais qui a incroyablement bien vieilli tant au niveau des effets spéciaux que de la portée philosophique (Terrence Malick n'aurait-il donc rien inventé ?!?), un film qui contient moins de goofs évidents que bons nombres de blockbusters très récents...
Un chef-d'œuvre, définitivement.