24 Août 2014
On savait déjà que pour obtenir le César du meilleur espoir, une comédienne devait impérativement se foutre à poil (au même titre que pour obtenir l'Oscar, une actrice super belle doit devenir super moche) avec ou sans scènes de cul plus ou moins consenties.
Bon ben c'est vrai aussi pour les mecs maintenant et ça c'est un réel progrès pour le cinéma, voire pour la société !
On atteint donc une forme d'égalité des sexes, de parité en quelque sorte (par contre, en terme de parité, niveau casting on repassera : c'est encore plus exclusivement masculin que le premier volet du Hobbit... "Non mais c'est un film gay"... Sans déconner ?!?! J'avais pas vu !!!).
Le pire c'est qu'en plus, il le mérite son César, le Pierre Deladonchamps, vu comment il joue juste (et pas seulement parce qu'il donne de sa personne).
On est donc devant un vrai morceau de cinema : on sent un réalisateur amoureux de son art, une réelle recherche tant dans l'image, que dans le son, dans la lumière, dans le choix des prises de vue.
Guiraudie filme magistralement ses acteurs (loin des clichés de la follasse) et ses lieux : en montrant la laideur à l'intérieur de la beauté, le crade qui se cache dans le beau, une nature en forme de Yin et Yang, viciée par la débauche de l'homme, il évoque le reflet de la nature humaine où le mec moche mais sympa est condamné à la friendzone pendant que le beau-gosse tout moisi du dedans sera irrépressiblement attirant ("L'homme est une femme comme les autres", comme diraient Zilbermann et mon mec... Comme quoi là aussi on atteint la parité : un homme, c'est aussi con qu'une gonzesse, à être attiré par les connards).
Le cinéaste résume d'ailleurs son propos beaucoup mieux que ce que je pourrais écrire lorsqu'il dit qu'il voulait faire "se côtoyer, au sein de mêmes séquences, à la fois l'émotion amoureuse et l'obscénité du sexe, sans opposer, comme on le fait souvent, la noblesse des sentiments d'un côté et le fonctionnement trivial des organes de l'autre" (en terme de trivialité, vous serez d'ailleurs servis... Alors ça peut paraître un peu glauque, c'est sûr, mais on était prévenus... Même si ça n'empêche pas certains de déconner à blinde en faisant mine de gerber à chaque plan sur une bite et ils sont légion... Après, niveau polémique, du moment que c'est entre adultes consentants et qu'on ne vient pas vous faire chier à vous dire ce que vous devez penser ou faire...).
En résumé, il est vrai que si l'on enlève les scènes de fion non simulées (mais doublées par des acteurs), ce film (disponible en DVD depuis le 22 Juillet et distribué par Épicentre films), pris dans la tourmente festival de Cannes-mariage pour tous-"La vie d'Adele", serait plus que certainement passé inaperçu.
Mais il reste une belle œuvre (dans le sens esthétique du terme, dans la veine des meilleurs films français) malheureusement inaboutie de par son intrigue de type polar un peu faiblarde...
Et puis y'a Freddy Mercury dedans, et ça, ça fait vachement plaisir, parce que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas de nouvelles.