22 Décembre 2015
Déjà, on pensait que c'était Gilles Lellouche à la réa, donc pendant tout le film on se disait :
Là c'est à chier mais regarde, c'est lui qu'on voit à l'écran donc ça se comprend : qui c'est qui filme ?
Bon c'est pas complètement pourri... Mais ça n'est pas bon du tout non plus.
Ce qui est très étrange, c'est l'inégalité du jeu de Dujardin (et pourtant il ne fait le chameau à aucun moment)... Comme quoi, n'est pas Scorsese qui veut, car c'était peut-être le moins mauvais dans Le loup de Wall Street.
Parce que, ce qui est dommage c'est que le réalisateur pompe (forcément) énooooooormément sur le Monsieur aux gros sourcils (mais sur la forme et pas sur le fond, et ça c'est très con) et sur De Palma aussi, mais sans réussir à se libérer du poids d'Arcady.
Comme si ce genre cinématographique était mort et enterré (même le-dit Monsieur donne dans l'auto-plagiat sur ses derniers films) et qu'on ne pouvait plus faire de choses nouvelles et inspirées sur le sujet... Pourtant, il y avait matière avec l'histoire du juge Michel !
On se demande aussi pourquoi on n'est pas foutus de faire de bons films de mafia en France (et en Belgique puisqu'en l'occurrence les torts sont partagés).
Et une ébauche de réponse se trouve peut-être dans le fait qu'aux States, ils ont pléthore d'excellents second rôles, ce qui n'est définitivement pas le cas ici (la palme revenant sûrement à Benoit Magimel... Non mais sans déconner, que lui est-il arrivé ?).
On ne compte plus les scènes totalement inutiles ou ridicules (les flics les plus mal planqués de l'histoire de la police, la nana qui a un radar à coups de feu sur son mari, ce qui la pousse à se lancer dans un 3000m steeple en milieu urbain), et les confrontations entre Dujardin et Lellouche (certes très jolies, avec, par exemple, un très beau coucher de soleil) ne sont pas crédibles pour deux sous (Lellouche en parrain napolitain ne l'est pas non plus).
Et puis, de toutes les façons existantes au cinéma pour créer une ellipse temporelle, le réalisateur choisit de mettre dans la bouche de son personnage un magnifique :
Oh la la, ça fait trois mois que je suis ici, je n'en peux plus...
On notera tout de même une sorte d'ode à l'accessoiriste (radio réveil, caisse enregistreuse, magazine La pêche de 1977...)... Et quand on en vient à remarquer ce genre de choses, ça n'est pas du tout bon signe.
Bref, on attend souvent que démarre le générique de Plus belle la vie et, pour couronner le tout, le film se clôture exactement au même endroit que la saga de l'été de France 3, Jusqu'au dernier, et ça, ça n'est vraiment pas un gage de qualité.
PS (pour ma culture argotique perso) : on disait vraiment "je vais le fumer" en 77 ?