14 Novembre 2016
Marc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère.
En voilà un film qu'il est copieusement déjanté !
Une comédie complètement absurde, souvent drôle et auto-parodique, agréablement irrévérencieuse par moments, avec des situations bien outrancières, parfois trashouilles, et un humour décalé à souhait (le réalisateur serait-il copain avec Quentin Dupieux ?).
Et puis d'excellentes punchlines disséminées ici et là, aux détours de dialogues rendus quelquefois inintelligibles par l'utilisation assourdissante de la bande son... Ce qui tend toutefois à intensifier ce joyeux bordel ambiant néanmoins parfaitement maîtrisé. Ou à faire fermer leur gueule à certains personnages aussi peut-être (à moins que ce soit juste la qualité pourrie de mon matériel ce qui est tout à fait possible aussi).
Une BO qui alterne d'ailleurs des grands classiques de la musique savante occidentale, des extraits d'autres BO préexistantes dont certains pourront faire penser à des génériques de dessins animés, le tout habilement choisi car participant ainsi au mélange des genres totalement loufoque qui caractérise le film.
Une sorte d'ode aux années 80 mais en 2016 (ou en 2017, ou plus si affinité), une version 21ème siècle un peu complètement déchirée de tous les meilleurs films français de cette décennie-là, qui, entre stupéfaction, incrédulité et nostalgie, invoque l'esprit des comédies de Zidi ou de Veber (on pense à LA CHEVRE, à BANZAI...) avec un petit côté Bernard Menez pour le gentil loser mi-niais mi-victime et Max Pécas pour les jolies filles à poil (dont la (TRÈS) jolie Vimala Pons et sa petite voix toute mignonne et tout en décalage avec l'aspect bourrin de son personnage).
Mais on pourra également penser à OSS 117 dans les joutes verbales entre Tarzan et Châtaigne (même si ce dernier est tout de même nettement moins primitif).
Un film beaucoup moins con qu'il n'y paraît, avec un montage et une mise en scène volontairement bancals (voire incohérents) utilisés à des moments stratégiques pour intelligemment dénoncer en l'amplifiant l'absurdité d'un système et de ses défenseurs, pas si imaginaires que ça.
Un film hors normes, exactement comme le désirait son réalisateur dans les bonus du DVD (dispo depuis le 18 Octobre 2016 et édité par Diaphana).
BANDE-ANNONCE qu'elle est drôle de LA LOI DE LA JUNGLE