2 Décembre 2017
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TROISIEME PARTIE.
Tout à sa joie, Buteau n’a absolument pas l’intention de donner un jour sa part d’héritage à Françoise. Jesus-Christ passe son temps à racketter ses parents en leur faisant un bon gros chantage affectif et Buteau tue accidentellement sa mère lorsqu’il découvre que le pognon qu’il lui donne sert à rincer la gueule de son frère. Le vieux Fouan se résigne à vendre sa baraque et à aller habiter chez sa fille. Palmyre meurt. Buteau tente de violer à de multiples reprises sa belle-sœur. Françoise se tape finalement Jean. Lise accouche d’une petite fille. Jean demande la main de Françoise mais Buteau s’y oppose, provoque son pote en duel au fléau et se fait peter le bras.
CHAPITRE UN, où Françoise est un peu prisonnière quand même...
Tel Son Goku, Buteau est sur un petit nuage : grâce au nouveau chemin, sa part d’héritage qu’il croyait pourrie a désormais plus de valeur que celles de son frère et de sa sœur. Et si l’on y ajoute les terres de sa femme, on n’est pas loin d’atteindre l’orgasme agricole. Ainsi, il s’occupe de ses parcelles avec une passion quasi-charnelle, ce que Zola ne manque pas d’évoquer avec une infinie délicatesse :
Un an se passa, et cette première année de possession fut pour Buteau une jouissance. A aucune époque, quand il s’était loué chez les autres, il n’avait fouillé la terre d’un labour si profond : elle était à lui, il voulait la pénétrer, la féconder jusqu’au ventre.
Bon, certes, la moitié des terres en question est la propriété de sa jeune belle-sœur mais il s’en fout le Buteau : il sait très bien enfumer son monde pour remettre à plus tard le partage, histoire d’avoir le temps de trouver un subterfuge afin de ne jamais rendre à Françoise ce qui appartient à Françoise.
Cependant, la-dite Françoise en a légèrement plein de cul de vivre sous le même toit que sa nymphomane de sœur et que son impudique beau-frère qui ne fait donc pas que labourer la terre. Alors les deux sœurs s’engueulent de plus en plus souvent.
Pas complètement dupe du manège de Buteau, la jeune fille en arrive à faire intercéder son oncle et tuteur, le vieux Fouan, en sa faveur afin de l’aider à récupérer sa part. Mais personne ne la prend finalement véritablement au sérieux et on procrastine le partage jusqu’au jour où elle se mariera.
J’ai mal à ma libération de la femme.
CHAPITRE DEUX, où Buteau tue sa mère...
Les vieux Fouan s’emmerdent, on le sait. Alors leur seule occupation, c’est de râler. Râler sur leur fils aîné, Jesus-Christ, qui ne leur donne pas un rond de la pension qu’il leur doit en plus d’avoir déjà bu l’intégralité de son héritage. Râler sur Buteau, qui, toujours à la bourre, ne s’acquitte jamais de l’intégralité du montant. Râler sur leur gendre, Delhomme qui, même s’il leur donne leur pognon en temps et en heure, leur apporte des denrées dégueulasses.
Justement, Buteau se radine et comme à son habitude, il ne paie qu’une partie de son dû. Tapi dans l’ombre, son frère aîné Jesus-Christ attend qu’il soit parti pour venir faire le misérable à l’article de la mort afin de soutirer à ses parents l’argent qu’ils viennent de toucher. Et une fois qu’ils ont cédé, il retrouve miraculeusement la santé et s’en va picoler gaiement dans le rade le plus proche. Sauf qu’il y croise Buteau dont le sang ne fait qu’un tour et qui décide d’aller taper un scandale chez ses parents. Les reproches fusent, entre colère, frustration, jalousie et injustice, le père et le fils sont sur le point de se mettre sur la gueule et la mère s’interpose. Buteau la repousse alors violemment contre le mur, et elle agonise pendant 48h avant d’en crever.
CHAPITRE TROIS, où c’est la fête à Rognes (même qu’en vrai il s’agit de Romilly-sur-Aigre mais, allez savoir, autant Paris ça passe nickel, autant les patelins faut pas donner leur vrai nom)...
Jesus-Christ, entre deux sketches pour taper du pognon à son père, pourchasse sa fille, La Trouille, avec un fouet et l’enferme chez eux parce qu’elle se fait un petit peu sauter dans les fourrés à tour de rôle par son copain Delphin, le fils du garde-champêtre Bécu, et son cousin Nénesse. Mais tout ce petit monde se retrouve finalement au bal du village, La Trouille étant passée maître Ninja en crochetage de serrures. Jean est déçu de ne pas trouver Françoise au bal, N’en-a-pas fait des infidélités à l’instituteur, Jesus-Christ picole (pléonasme) avec Bécu au lieu de lui peter la gueule comme le voulait son intention première, puis s’engueule comme du poisson pourri avec son petit frère Buteau, se rejetant mutuellement la culpabilité de la mort de leur mère à la tronche. Enfin, le vieux Fouan qui ne voulait surtout pas vendre sa maison et aller habiter chez sa fille, finit par céder (il cède beaucoup l’ancien patriarche autoritaire).
CHAPITRE QUATRE, où Françoise découvre le tantrisme...
Toute la fine équipe est occupée à moissonner dru sous un soleil de plomb (enfin à part les vieux et Jesus-Christ qui ne branle rien), surtout Palmyre qui s’en donne à cœur joie pour rapporter de quoi permettre à son frère de se bourrer la gueule, car non content de la violer quotidiennement désormais, il la roue également de coups lorsqu’il est à jeun. Alors au plus chaud de la journée, alors que tout le monde cherche un coin d’ombre pour faire la sieste, elle décide de continuer à bosser tout en buvant l’eau de la mare croupie avoisinante qui lui donne une chiasse pas possible qui finit de la déshydrater (parce que, parfois, trop ça n’est pas encore assez).
Buteau, quant à lui, part se reposer avec Françoise, Lise étant indisponible car enceinte de 8 mois (la méthode de contraception dite du « t’inquiète, je gère » n’étant finalement pas fiable à 100%). Alors, comme cette seconde grossesse non-désirée ne le réjouit que très moyennement, il décide de passer ses nerfs en violant sa jeune belle-sœur qui, même si elle hésite un moment à se laisser faire car elle ressent finalement une sorte d’attirance malsaine pour ce gros connard, réussit à lui résister.
Parfois, dans la chaleur, un calme de plomb endormait les épis, une odeur de fécondité fumait et s’exhalait de la terre. Les couches s’achevaient, on sentait la semence gonflée jaillir de la matrice commune, en grains tièdes et lourds.
Du coup ils sont tous les deux très fâchés et Françoise part bouder (tiens, ça faisait longtemps). Là, elle croise le chemin de ce grand déconneur de Jean, occupé à construire un fort avec des mottes de paille. Elle décide de visiter sa cabane de fortune et s’allonge dans le foin par lassitude. Ni une ni deux, Jean lui monte dessus tel un lapereau furtif qui en aurait eu marre de se taper tout et n’importe quoi à la ferme pour s’empêcher d’aller la prendre sauvagement avec ou sans son consentement. Pas qu’elle soit spécialement consentante là non plus d’ailleurs... résignée plutôt mais fermement opposée à l’idée de se retrouver enceinte après une perte de virginité de 4 secondes et demi aussi extatique.
Il fit un saut brusque, et cette semence humaine, ainsi détournée et perdue, tomba dans le blé mûr, sur la terre, qui, elle, ne se refuse jamais, le flanc ouvert à tous les germes, éternellement féconde.
Mais malgré leurs précautions pour que personne ne les voie ensemble, Buteau chope Françoise vautrée et à moitié à poil. Pensant sans doute qu’elle est en open bar, il retente alors sa chance et se fait à nouveau vertement refouler. Il la menace alors d’aller tout balancer à sa sœur et de la foutre à la rue tout en l’insultant copieusement. Sauf qu’il se rend compte que sa femme serait obligée de partager ses terres. Alors, il se radoucit.
Et pendant ce temps Palmyre, qui ne sait plus quoi faire pour innover, crève de vieillesse à 35 ans comme une merde desséchée au soleil. Une fois la nuit tombée, tandis que Jean s’envoie une dernière fois son ex venue du Perche pour les moissons en pensant violemment à Françoise et à l’intensité de leur coït aussi bref qu’insatisfaisant pour tous les deux, la jeune fille, souffrant d’insomnie (faut dire que la journée fut riche en émotions cuisantes), écoute Hilarion hurler à la mort sur le cadavre de sa sœur qu’il n’aura même pas eu la joie de tuer lui-même à mains nues.
CHAPITRE CINQ, où tout le monde vêle dans la joie et la bonne humeur...
Lise accouche en même temps que la vache, la Coliche, celle-là même qui avait transformé Françoise en charrue au premier chapitre du livre. L’animal manquant de crever, Buteau se résout enfin à aller chercher le veto qui décide de se la jouer Dexter en plus gore en découpant le veau vivant coincé dans sa mère. Tandis que Lise en chie des ronds de chapeau, Buteau vient lui apporter la tête de l’animal parce que c’est important dans ces moments-là de savoir qu’on est l’heureuse propriétaire d’un joli veau mort en kit. Mais la Coliche, pleine de ressource attendait en réalité des jumeaux. La bête et sa maîtresse mettent donc bas de concert, un mâle pour l’une et une femelle pour l’autre, dans l’hilarité générale. Et une fois la parturiente endormie aux côtés de sa fille, l’heureux jeune papa essaie encore de violer sa belle-sœur de 18 piges qui se refuse à lui par pur esprit de contradiction même si, au fond, elle en a envie, et parvient à nouveau à lui échapper en le frappant. Il s’en prend alors à sa relation avec Jean (si on peut considérer un aller-retour interrompu dans les blés comme une relation) et lui dit qu’elle ne l’épousera pas tant qu’elle ne sera pas majeure, ce qu’elle n’avait même pas envisagé.
CHAPITRE SIX, où Jean est un pauvre cowboy solitaire...
Après moult péripéties, la petite dernière des Buteau est baptisée. Et c’est pile-poil ce jour-là que Jean choisit pour demander la main de Françoise, tout d’abord à sa sœur qu’il pense être moins hostile à l’idée et qui accepte, en effet, puis l’invite à dîner le soir même afin qu’il fasse sa demande au tuteur de la jeune fille, le vieux Fouan qui s’emmerde encore plus depuis la mort de sa femme et la vente de sa maison. Sauf que le Buteau est pas trop-trop d’accord avec le fait de perdre la moitié des terres de sa femme. Alors il choisit tout d’abord d’hurler à l’hérésie à cause des 15 ans d’écart entre Jean et Françoise et, voyant que ça fonctionne moyen bof, il décide de salir la jeune femme en annonçant à toute la famille qu’il baise les deux sœurs à tour de rôle, ce qui, loin de le faire passer pour le dernier des fils de pute, lui donne le droit de décider de leur avenir puisqu’elles lui appartiennent vraisemblablement.
J’ai TRÈS mal à ma libération de la femme.
S’engage alors une baston à coup de fléau entre les deux anciens copains au terme de laquelle Jean pete le bras de son agresseur. Puis il s’en va dans le soleil couchant rejoindre Jolly Jumper.
FIN DE LA TROISIÈME PARTIE.
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