7 Décembre 2017
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QUATRIÈME PARTIE.
Le vieux Fouan, qui a bel et bien du fric caché, va vivre chez chacun de ses enfants au gré des engueulades. Françoise subit les assauts de son beau-frère partout et tout le temps sans jamais y céder. Elle finit par avoir 21 ans et se marie avec Jean. Elle récupère alors la moitié des terres de son père ainsi que la maison et un paquet de pognon. Alors Buteau et Lise sont un tout petit peu vénères.
CHAPITRE UN, où le vieux Fouan part de chez Fanny pour aller chez Buteau...
Limite désespéré à l’idée que ce soit mort entre lui et Françoise, Jean n’a pas la frite. Alors il se confie au berger, détenteur de la fameuse sagesse populaire. Le vieil homme lui conseille de jouer franc-jeu et d’aller expliquer au tuteur de sa dulcinée qu’il l’a toute impurifiée avec son zizi et que c’est un argument de poids pour qu’il l’épouse, histoire de lui faire retrouver un semblant de dignité. Ni une ni deux, il s’en va donc trouver le vieux Fouan en leasing chez Fanny, qui, comme on l’a vu, s’emmerde de plus en plus copieusement. Du coup son niveau de geignement devient carrément exponentiel et il passe le plus clair de leur discussion à se plaindre du mauvais traitement que lui inflige sa fille maniaco-dépressive. Il en ressort que le vieux n’a pas spécialement envie de se mouiller en allant contrarier son fils Buteau puisqu’il a pris la décision de se barrer de chez les Delhomme et d’aller vivre chez lui. En revanche, si jamais Françoise venait à être enceinte, ça changerait la donne et Buteau serait bien obligé de la lâcher... ce qui ne redonne nullement espoir à Jean puisqu’il sait bien qu’il a tout foutu à côté.
CHAPITRE DEUX, où le vieux Fouan part de chez Buteau pour aller chez Jesus-Christ...
Le patriarche s’installe donc chez Buteau qui se met à l’engraisser, par revanche, car la rumeur courait dans le village qu’il n’était pas capable de subvenir aux besoins de son père et que c’est pour cette raison qu’il avait atterri chez Fanny. Tout va ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que Fouan chope son fils en train de s’adonner à son passe-temps favori : la tentative de viol sur sa cousine et belle-sœur. Le père s’oppose donc au fils et va tout cafter à Lise. À partir de là, la guerre est déclarée et Françoise va douiller sévère. Et le pire c’est que si elle se refuse à Buteau c’est uniquement par mépris et dégoût vis à vis de sa sœur, pas foutue de garder son mec, par jalousie refoulée aussi et par fierté. Parce qu’au fond (et pas qu’au fond d’ailleurs), elle crève d’envie de lui céder (ce qui ne revêt pas un caractère universel hein !). Elle est donc séquestrée, molestée, harcelée quotidiennement et comme Buteau n’arrive toujours pas à ses fins, c’est Lise qui prend, allant jusqu’à supplier sa sœur d’être un peu moins égoïste et d’accepter de se faire bourrer par son mari.
– Salope ! couche avec, à la fin !… J’en ai assez, je file, moi ! si tu t’obstines, pour me faire battre !
Plus personne ne peut donc s’encadrer dans le foyer, alors Buteau joue la montre : persuadé que Françoise continue à se faire sauter par Jean, il craint qu’elle ne tombe enceinte et qu’elle puisse ainsi épouser son amant même si elle est encore mineure. Son but est donc de réussir à la sauter avant sa majorité, la rendant ainsi impropre à la consommation, voire l’engrosser afin d’enterrer chez elle toute velléité de liberté et conserver définitivement sa part d’héritage.
Sauf que Françoise n’a pas du tout envie de réitérer l’expérience avec Jean, puisque c’est avec Buteau, auquel elle se refuse, qu’elle rêve de baiser (faut suivre). Pourtant elle lui promet de l’épouser 18 mois plus tard, lorsqu’elle sera majeure. Soulagé, Jean s’enfonce encore plus dans la friendzone en devenant son confident : elle lui explique qu’elle ne veut pas lâcher l’affaire en s’enfuyant car cela signifierait abandonner son héritage à Buteau et elle préfère plutôt crever sous ses coups que de lui fait un cadeau pareil.
C’est dans cette ambiance franchement joviale que Buteau, dans une énième tentative, finit par se soulager sur Françoise, sous les yeux de sa femme et dans les hurlements de la jeune fille qui, s’essuyant les jambes avec de l’herbe, beugle que ça compte pour du faux avant d’aller balancer la-dite herbe souillée à la gueule de sa sœur, histoire de lui rendre ce qui lui appartient. Tout le monde se met joyeusement sur la tronche, le tout devant le petit Jules et sa sœur Laure, terrorisés (sinon c’est moins marrant).
Le vieux Fouan sort de sa réserve pour mieux se faire humilier par son fils et comprendre ainsi qu’il n’est plus rien désormais tandis que toute le famille Buteau dîne comme si rien ne s’était passé. Alors il part vivre chez l’autre alcoolo de Jesus-Christ qui lui a proposé le gîte et le couvert, non par charité mais pour mieux le dépouiller car il a repéré que le vieux touche du pognon en plus lorsqu’il se rend chez le notaire pour percevoir la rente de la vente de sa baraque.
Devant tant d’hysterie collective, d’injustice révoltante, d’orgueil mal placé et malsain qui pique les yeux, et d’acharnement insupportable à se complaire dans une vie de merde, je vous propose un petit interlude musical, juste pour décompresser un peu :
Oui, parfaitement, 10 heures de Nyan cat, c’est au moins ce qu’il faut pour oublier qu’on n’a définitivement pas besoin d’ennemi quand on a une famille (ni quand on s’applique à se saborder tout seul en fait)... Boudiou ! Ils feraient presque passer les membres de la mienne pour des gens normaux ces cons-là dis-donc !
CHAPITRE TROIS, où le vieux Fouan se fait gauler...
Jesus-Christ pète beaucoup. Du coup l’entente avec son père est plutôt bonne. Jusqu’au jour où il est obligé de vendre le dernier lopin de terre dont il a hérité et que ni Delhomme, ni Buteau ne peuvent racheter. Alors Fouan a grave les glandes de voir son patrimoine sortir de la famille. Le jour où ils vont signer les papiers de la vente chez le notaire, Fouan se rend discrètement chez le percepteur. Sauf qu’il y croise Buteau qui, grâce à la technique du « je fais semblant d’avoir oublié un truc pour revenir », surprend son père en flagrant délit de perception de pognon en lien avec des titres cachés. Buteau lui lèche alors magistralement le cul (ce même Buteau qui l’avait mis minable au chapitre précédent) et puis Jesus-Christ remporte un concours de pets enflammés.
CHAPITRE QUATRE, où c’est les vendanges...
Tout le monde bosse en se goinfrant de raisin. Du coup tout le monde a la chiasse et court à chaque instant se vider a l’abri des regards (s’il en a le temps), sauf Jesus-Christ qui, malgré l’ingurgitation d’une quantité astronomique de fruit, continue de péter sans accident aucun. Rognes a un curé tout neuf. Suzanne, la fille des Lengaigne, est désormais pute à Paris (une collègue de la nièce de Jean, NANA ?). Fouan hésite à retourner chez son plus jeune fils quand il surprend une conversation entre Buteau et Lise qui, pas très finauds, parlent de l’amadouer pour lui piquer son pognon. Du coup le vieux reste chez Jesus-Christ même si ce dernier missionne sa fille dans la nuit pour essayer de lui piquer ses titres. Et l’âne des Buteau se prend une cuite.
CHAPITRE CINQ, où il y a une intrigue politique...
Au terme d’une ultime engueulade entre les deux sœurs Mouche, Françoise prend la décision de se casser pour rentrer au service des Macqueron, à 15 jours de ses 21 ans.
Parallèlement, le maire Hourdequin, drôlement emmerdé entre la ferme et la Cognette, délègue de plus en plus ses tâches électorales à Macqueron qui, de son côté, se la joue Iznogoud et rêve de putsch. Ce dernier prend donc parti pour M. Rochefontaine, candidat à la députation, partisan du libre-échange et patron d’une grosse usine, contre le député sortant, M. de Chedeville, conservateur et protectionniste soutenu par le maire et traditionnellement reconduit par les paysans.
– On forcera bien le paysan à nourrir l’ouvrier, dit M. Rochefontaine.
– Tâchez donc, répéta Hourdequin, que le paysan mange d’abord.
(...)
Son explication avec M. Rochefontaine l’avait décidé à la lutte ouverte, quitte à rester sur le carreau. Et il ne le ménagea plus, il le compara à M. de Chédeville, un si brave homme, pas fier toujours heureux de rendre service, un vrai noble de la vieille France enfin ! tandis que ce grand pète-sec, ce millionnaire à la mode d’aujourd’hui, hein ? regardait-il les gens du haut de sa grandeur, jusqu’à refuser de goûter le vin du pays, de peur sans doute d’être empoisonné ! (...)
Un sourire vague avait paru sur le cuir tanné de Delhomme. (...)
– Il dit ce qu’il dit, on en croit ce qu’on en croit… Lui ou un autre, mon Dieu !… On n’a qu’une idée, voyez-vous, celle que le gouvernement soit solide pour faire aller les affaires ; et alors, n’est-ce pas ? histoire de ne point se tromper, le mieux est d’envoyer d’envoyer au gouvernement le député qu’il demande… Ça nous suffit que ce monsieur de Châteaudun soit l’ami de l’empereur.
... Rochefontaine est élu, Hourdequin démissionne au profit de Macqueron et son rival, le buraliste Lengaigne, lui chie devant la porte (c’est une partie à thème : « la scatophilie dans la Beauce au 19ème siècle »).
CHAPITRE SIX, où Françoise gagne (et ça pue pour son matricule)...
Alors que Françoise est bien décidée à rester planquée chez les Macqueron jusqu’à sa majorité, Buteau tente de la ramener chez lui en la traînant par les cheveux. Du coup, le tenancier de bar, qui n’a pas le courage de s’interposer, la fout dehors. Mais elle est interceptée par sa tante, La Grande, qui voit là une occasion providentielle de foutre le bordel dans la famille et de pousser ses membres à s’entretuer. Tandis que Françoise est devenue son esclave personnel (comme son petit fils handicapé Hilarion du reste), elle s’occupe de tout : le mariage et le partage des biens entre les filles Mouche. C’est ainsi que Françoise se retrouve avec la moitié des terres de sa sœur, dont la parcelle attenante à celle de Buteau (ce qui coupe son terrain en deux histoire de bien le faire chier), mais aussi, par le truchement d’une entourloupe de la vieille, la maison, du fric pour le travail fourni dans le foyer pendant 5 ans et la moitié des indemnités touchées lors du tracé de la nouvelle route. Dire que Lise et son mari ont les boules est un doux euphémisme. Buteau pète d’ailleurs complètement les plombs et menace de se suicider. Il faut donc l’intervention des flics pour le faire dégager de la baraque. Il est alors recueilli avec femme et enfants chez la mère Caca et le vieux Fouan décide de s’incruster parce qu’il a de plus en plus la trouille de se faire buter par Jesus-Christ et sa fille.
FIN DE LA QUATRIÈME PARTIE.
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