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MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]

MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]

Le temps du film Disney cucul serait-il enfin révolu ?

C'est en tout cas vrai pour Maléfique, une nouvelle version de La Belle au Bois Dormant, racontée a posteriori par Aurore herself, ultra-moderne à bien des égards :

Déjà parce qu'elle adopte le point de vue du personnage négatif du conte, blessé (tant physiquement que psychologiquement), trahi, humilié qui cédera à la colère et à la rancœur pour se venger de celui qui l'a fait souffrir.

MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]

Ensuite parce qu'elle nous parle surtout de maternité et d'amour inconditionnel (tiens ça fait quelques films que Disney occulte la figure du Prince Charmant comme représentation de l'amour véritable...), tout en conservant un placement temporel dans une époque médiévale (si fantasmée et féerique soit-elle) où les enfants n'étaient que quantité négligeable tant ils avaient tendance à crever au premier coup de chaud ou de froid, bien avant d'atteindre leur seizième anniversaire et sans l'aide d'aucun rouet ni fuseau.

Où la figure du roi n'est plus celle du vieux patriarche rassurant aux grands yeux tristes, victime innocente éplorée, mais celle d'un homme cruel, menteur, manipulateur et rongé par l'ambition (en même temps, fallait bien ça pour accéder au pouvoir quand on est orphelin et fils de paysans).

Où la reine est une victime (transparente) collatérale supplémentaire des agissements de son époux, privée de son rôle de mère et qui mourra à petit feu, consumée par la tristesse, dans l'indifférence collective la plus totale.

MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]

Où les bonnes fées sont trois incapables ("on n'est pas à l'abri de la gentillesse des gens"), hystériques et insupportables (en plus y'en a une c'est cette connasse de Dolorès Ombrage d'Harry Potter), personnages à frapper à grands coups de masse d'arme, mais mal nécessaire pour que Maléfique puisse accéder à la rédemption...

Aurore conserve ce côté naïf inhérent aux princesses (aux adolescentes ?) mais avec un petit penchant Star Wars "je suis attirée par le côté obscur parce que je vois qu'il y a encore du bon en elle"

(côté obscur qui n'est pas si obscur que ça au final, qui n'est d'ailleurs peut-être pas celui qu'on croit, Maléfique ayant quand même un gros côté Dark Vador puisque c'est elle qui ramène l'équilibre dans la force... Et là on sent bien que Disney ne risque plus le procès pour plagiat. Par contre, en terme de plagiat, c'est nous qui appelons notre fille "mocheté" depuis qu'elle est bébé (preuve en est : on a déjà souscrit à un forfait psy pour plus tard), donc c'est comment qu'on fait pour les attaquer ?)...

Une fois qu'elle a fini de prendre des poses (le début du film alignant les tableaux pour bien marquer les étapes de l'évolution négative du personnage, à grands renforts d'effets spéciaux pour démontrer que ses pouvoirs magiques s'accroissent avec la haine... Ok c'est pour les gosses mais si vous faites le choix de leur offrir une histoire beaucoup plus complexe que votre propre original animé, pourquoi céder à ce genre de facilités ?) et de faire des moues (comme son mari dans Troies), lorsqu'elle s'installe véritablement dans l'obscurité du personnage, Angelina Jolie incarne Maléfique à la perfection.

MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]

Une version plus du tout manichéenne donc, passionnante et visuellement bluffante. Et en plus, y'a un dragon.

MALEFIQUE de Robert Stromberg (via Disney) [critique]
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