4 Septembre 2013
"Ô rage ! Ô désespoir ! Ô faiblesse -scénaristique- ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?"
Comment c'est décevant !!!
Parce qu'on l'attendait au looping (jeu de mots de merde), mine de rien, ce "Planes" après le très bon "Monstre Academy" de la même maison.
Mais ça y est, on peut le dire, nous sommes face au premier Pixar véritablement estampillé Disney (contrairement à "Raiponce", magnifique -de second degré- Disney estampillé Pixar... ou plutôt Lasseter... enfin l'un ou l'autre quoi).
Je m'explique : tout commence avec le merchandising qui débarque dans nos gentils supermarchés au mois d'Août, avant même la farandole des cartables (genre "Ha haaa ! On vous a grillé la priorité !!!"), 2 mois avant la sortie en salle.
Et là, déjà, on se dit que ça pue un peu.
Évidemment les gamins (faut-il rappeler la justesse de leur jugement ?) rentrent en transe : "c'est comme Caaaaaaaaaaaars !!!!!!!" (Excellente franchise d'animation ceci-dit).
L'avant-première était donc toute désignée pour faire passer la pilule "rentrée des classes".
Alors première impression, on se dit "wouaaaaaaah, la 3D fracasse tellement que j'aurais peut-être pas dû picoler hier soir pour annihiler ma conscience..." et puis... Plus rien.
De l'épaisseur papier Q des personnages au happy end ultra prévisible en passant par l'indigence du scénario (qui fout le vertige), tout y est.
Même le spectateur de 6 ans à ma droite me l'a dit : "tu vas voir, y'a un truc avec le héros de la guerre, c'est pas un vrai"... (La spectatrice de 3 ans à ma gauche, quant à elle, a tenu des propos tout aussi révélateurs : "J'ai encore faim" -après s'être enfilé un seau de popcorn).
Et c'est qu'il avait raison le bougre ! Nous avons donc :
- du plagiat éhonté de Cars (pas besoin de parler de "Fan Fiction" ici : c'est la même boîte !) avec du héros outsider qui débarque de nulle part (mais surtout pas du bon milieu) et qui est vachement sûr de lui, même que ça va lui jouer des tours et qu'il va apprendre l'humilité et laisser s'exprimer sa vraie nature de mec bien -si tant est qu'on puisse employer ces termes en parlant d'un avion- ("non, y va pas sauver le vieux champion en détresse comme Flash McQueen avec King ? Ah ben, si en fait... Et en plus il y gagne en qualité humaine qui vont le grandir par la suite... Comme c'est original ! Non mais vous pensez que vous vous adressez à qui ? À des poissons rouges ?!?") et une course autour du monde (mais puisqu'on vous dit que vous avez vous-même tué le genre !!!).
- de l’œdipe non résolu à base de "y faut tuer le père (pas forcément au sens propre : les prisons seraient pleines de parricides), ou le mentor, pour mieux se rendre compte de ses vraies qualités au-delà de la légende"... (Ou l'anti-Hudson Hornet : quand on en a marre de copier, on écrit le contraire)
- du méchant très très méchant (où l'on retombe dans le côté ultra manichéen : il n'est même pas fourbe -cf article précédent sur "Turbo" http://dlch.over-blog.com/turbo-des-studios-dreamworks- c'est juste un connard, tricheur de surcroît qui va forcément se faire bien bien mettre à la fin (de nouveau gros plagiat, de la course de modules dans "La menace fantôme" cette fois) et ce avec l'aide du-dit mentor en quête de rédemption et de redorage de blason aux yeux de son poulain.
- du meilleur pote totalement différent (ode à la tolérance) mi-Martin (pour le côté truck de la cambrousse abruti) mi-Dori (pour le côté "problèmes de mémoire à court terme").
- du nouveau pote un peu blaireau (c'est fou ce qu'il peut y avoir comme latinos en ce moment dans les films d'animation... Ils représenteraient pas un manne providentielle outre-atlantique ?!?) que le héros va aider à conquérir l'avionne de ses rêves (en lui apprenant que non, le rap auto-célébratif free-style ça ne marche pas mais que la même chose avec des mariachis, oui) où l'on nous confirme que les françaises, sous leur apparence classieuse, sont des grosses chaudasses de la dérive.
- de l'héroïne (enfin de l'hypothétique chérie du héros) qui va lui faire un coup de pute pour mieux s'apercevoir que c'est vilain caca ce qu'elle a fait (et lui filer sa nouvelle hélice, fruit de son infamie, que ça-tombe-vachement-bien-alors-(ter) ).
Les mômes semblent avoir quand même passé un bon moment, mais ils avaient dit la même chose pour les "Schtroumpfs 2" alors...
Au final, je paraphraserai les Inconnus :
"Il ne faut pas prendre les enfants pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont."