24 Décembre 2013
Alors c'est sûr que c'est joli, c'est sûr que c'est marrant mais, si l'on est pas trop accro aux chansons hystériques made in Disney Inc, on n'appréciera pas à sa juste valeur la nouvelle comédie musicale d'animation des-dits studios.
En effet, ça chante, tout le temps, pour rien et surtout c'est complètement dans la perf ou la surenchère vocale à la Lara Fabian (comprendre : ça gueule).
Et que dire du message ?... Entre la rouquine qui a sévèrement le feu aux miches (prochainement dans les bacs, Anna en featuring avec Sébastien Patoche avec "Pan pan pan j'me prendrais bien une cartouche") et la blonde, sponsorisée par le MLF, mais qui devient hyper bonasse en s'échappant (y'a des limites quand même : devenir indépendante ne signifie pas se laisser pousser les poils et le cul) bien que personne n'ait l'air de s'en rendre compte dans le film (et que je libère ma tignasse de lionne albinos et que je déchire ma robe (tribute to Clochette), fendant ma jupe jusqu'à la salle de jeu, et que je fais du rouler d'épaules avec regards ostentatoires... Pas du tout un pur objet sexuel donc).
Bon, ok, la morale est quand même sauve et les petites filles comprendront donc plus qu'aisément que ce n'est pas parce qu'on a des papillons dans la culotte qu'il faut donner sa patate au premier connard venu, fut-il un prince (eut-il une bagnole ou 10€ devant lui pour te payer un menu Best Of... À adapter selon l'époque, la situation ou les préoccupations de chacune bien sûr). Ah oui : et que l'amour familial est un amour pur (allez dire ça à la fille de Joseph Fritzl) et que le grand amour peut se trouver n'importe où... Un peu comme dans Raiponce d'ailleurs (tiens, tiens, tiens...).
Car oui, à l'instar de Planes, honteuse resucée de Cars, La Reine des Neiges n'est autre qu'un fabuleux plagiat du précédent film des mêmes créateurs, qui mettait en scène la même princesse mignonne, naïve, touchante, drôle, fantasque, spontanée, désarmante, blonde mais pas rousse et avec des cheveux vachement plus longs !
Anna la petite sœur ? C'est Raiponce, clairement, ça saute aux yeux.
Elsa la grande sœur ? C'est un peu la sorcière (pour le côté sexy avec pouvoirs magiques, la malveillance en moins).
Kristoff le spécialiste en import-export de gros glaçons ? C'est Flynn Rider le voleur, mais en plus concon (lui ça le choque pas que tout le monde se mette à chanter d'un coup d'un seul, il s'y colle même volontiers d'ailleurs) : solitaire, renfrogné, qui cache sa vraie identité (l'un s'appelle Eugène et ça la foutait mal pour un bandit et l'autre a été elevé par des Trolls et ça la fout mal tout court).
Sven le renne ? C'est complètement Maximus le cheval (pas besoin de développer : ils se sont même pas fait chier à essayer de le cacher) avec un petit côté Pascal le caméléon aussi, dans certaines mimiques et pour l'aspect "j'ai complètement cerné le fonctionnement des êtres humains, je vous domine tous, bande de nazes, cordialement").
Bon d'accord, une mention spéciale au personnage d'Olaf, le bonhomme de neige (meilleur rôle de Dany Boon à ce jour et ça n'est pas du tout insultant) qui apporte la touche cocasse avec du très bon comique de situation, qui permet aux personnages de jouer sur le registre du second degré et aux graphistes de s'éclater sur le visuel.
En gros, La Reine des Neiges, c'est Raiponce en plus niais, avec beaucoup moins d'auto-dérision, en moins énergique, en moins frais (ce qui est assez aberrant pour le coup... Dieu que ce jeu de mot est pourri !). Tout ceci demeure au final très regardable tout de même (on va pas se mentir : on y passe un plutôt bon moment), bien qu'assez inaudible (on va pas se mentir : ça sert à rien mais on a vachement envie de leur jeter des trucs pour qu'elles ferment leur gueule, ou qu'elles la mettent au moins en sourdine).