11 Février 2016
Précédemment dans SONS OF ANARCHY :
ATTENTION !!!!!!! SPOILER ALERT !!!!!!!!!!
À la fin de la saison 6, Gemma avait défoncé le crâne de Tara (la femme de son fils Jax) à coup de fourchette à barbec et c'est Juice (aka "le traitre", aka "j'en ai pas encore totalement plein le cul mais ça va pas tarder à arriver") qui l'avait couverte.
Et la saison 7 se résume à :
Gemma dit à Jax que c'est un Chinois qui a buté Tara et ça fout une merde monumentale.
Voilà, voilà.
Tribute :
Juan Carlos Ortiz dit Juice... Envoyé en prison par Jax et ses potes avec pour mission de se racheter en accomplissant sa Via Crucis perso (avec les quatorze stations et tout ! *) et en finissant Henry Lin. Après avoir servi de dévidoir à couilles pour Marilyn Manson (le chef des nazis qui ne fait pas que l'enculer : il lui lit aussi de la poésie) et de garage à bites pour une majorité de la population asiatique incarcérée (il a un peu buté leur chef), il sera tué par le-dit Marilyn à coup de picpic dans la jugulaire à la cantoche.
* le tout étant simplement de remplacer "Jésus" par "Juice" et les verbes par "se fait sodomiser" (ça se sent que la saison est un tout petit peu bloquée au stade sadique-anal ou pas ?).
Gemma Teller-Morrow... Elle est vraiment très forte : non seulement elle est naturellement classe (c'est un peu Peg Bundy faut dire), ce n'est pas du tout une mère abusive, elle possède l'incroyable don de systématiquement avouer ses crimes lorsque son petit fils écoute, en plus elle peut continuer à fumer comme Jeanne d'Arc après avoir subi une opération à cœur ouvert (elle est plus forte que la mort Gemma, elle lui dit "merde" à la mort Gemma) et rien que sur cette saison, elle a causé directement la mort dans d'atroces souffrances de Chris Dun (le pauvre homme de main chinois qui n'avait absolument pas tué Tara)... Et indirectement, dans le désordre : la mort des membres du clan des chinois de Henry Lin, de ceux du clan des blacks d'August Marks, des clients et des putes de Diosa, de Juice, de Bobby, de Jury, du fils de Jury et de son pote, de Barosky, d'Unser, d'un pasteur pédophile et de ses partenaires de jeu, d'un proxénète qui fait semblant d'être juif, de quelques neo-nazis et d'elle-même... Soit une bonne cinquantaine de personnes, facile, ce qui constitue une belle perf en soi.
Philip Telford dit Chibs... Couche avec la nouvelle shérif, se fait larguer à la fin (rerépartition des rôles, rédemption, toi voyou / moi fliquette, tout le monde est bien rangé dans son compartiment...), devient président de SAMCRO, renonce à tuer Jax en tirant une balle dans le bras de Happy (cherchez pas à comprendre) qui n'essaie même pas de faire semblant de jouer la douleur, le tout sans flot d'hémoglobine (ce qui est assez rare... Ou alors le budget était atteint).
Alexander Trager dit Tig... Ressemble toujours à Sex Machine dans UNE NUIT EN ENFER. Vit une grande et belle histoire d'amour avec Venus, la pute trans. Devient vice-président de SAMCRO.
Jackson Teller dit Jax... Veut venger la mort de Tara... et fait de la merde en voulant venger la mort de Tara, à cause de Gemma. Fait semblant d'être père 7 minutes en 13 épisodes d'une heure en moyenne. Finit par recoucher avec Wendy (sa première femme), la mère d'Abel (son fils aîné) et lui confie la responsabilité d'élever ses fils, loin du club (tout ça pour ça !). Réussit donc à se débarrasser de ses gamins et de ses obligations paternelles tout en passant pour un héros. Tue sa mère. Est poursuivi par tous les flics de Californie et de Navarre. Se suicide en jetant sa moto contre un 38 tonnes.
Brooke... A bien grandi depuis Lie to me. Se coltine les gosses de Jax pendant toute la saison. Absente de l'épilogue (aucun avis de recherche lancé, tout le monde s'en fout).
Je ne sais pas si c'est parce qu'on a beaucoup attendu avant de voir cette ultime saison (le temps de se rendre compte que la série ne s'arrêtait pas à la sixième, comme sur Netflix), ou parce qu'on était passés à autre chose, mais, même si c'était critiquable (voire "moquable"), je n'avais pas l'impression que c'était aussi... Comment dire ?
On assiste ici à une sorte de version "bikers" d'un mix entre Santa Barbara et une tragédie grecque... Où on se dit qu'il existe peut-être des moyens plus soft de régler son œdipe inversé... Et que c'est vraiment con que son père soit déjà mort car Jax aurait pu assez logiquement l'épouser.
Et puis, c'est long, c'est lent, ça n'en finit plus de finir (fallait bien amortir l'hélico pour les prises de vues du dernier épisode) et plus personne ne semble y croire.
On est même vraiment pas loin de l'auto-parodie par moments : entre les (fort sympathiques mais si systématiques quand ça en devient lassant) cover de chansons connues sur poursuites pourraves, Courtney Love en maîtresse d'école (ça conserve vachement bien l'héroïne, c'est top !), tous ces gens qui meurent en faisant la danse de l'épaule, les clichés sur la vie, la famille qui rendent tout extrêmement prévisible...
Alors certes, les motos sont belles mais ça ne fait pas une intrigue. Et pour contrebalancer, il y a aussi et surtout toujours ce goût très sûr pour les fringues et la déco...
Outre le style rococo clouté, le plaid noir et blanc imprimé zèbre jeté sur le canapé, quand Jax et son éternel baggy s'assied dessus avec sa seule et unique chemise noire et blanche à carreaux, ça pique les yeux...
D'ailleurs, où est donc passé le canapé à carreaux ? C'est franchement dommage : grâce à lui, Jax aurait pu aisément se camoufler et échapper à son destin tel un cheval sauvage.
Mais non : il fallait qu'il meure comme son papa ! Si c'est pas magnifique le déterminisme (c'est une maladie héréditaire le suicide à moto ?).
Il n'y plus vraiment de code d'honneur (allez, sur la fin, un peu histoire de), plus rien. Juste de la surenchère dans la violence et les carnages (l'allégorie de la vengeance aveugle pour les nuls en somme). Surenchère à laquelle il faut ajouter plus de scènes de sexe (des fois, chez SAMCRO, c'est jour de baise et tout le monde le fait en même temps au top départ !), plus de sang, plus de culs nus, plus de cervelle qui gicle, plus de sodomie plus ou moins consentie, plus de plus de plus de trop...
Tous les clans sont intrinsèquement racistes, homophobes et misogynes (y'a guère que Gemma qui a voix au chapitre, les autres filles étant tout de même quantités plus ou moins négligeables en comparaison avec les liens qui unissent les hommes, les vrais, entre eux... Et Gemma, on peut quand même dire que c'est la reine des putes, CQFD).
Et après avoir passé 6 saisons à insulter tout et tout le monde (on est un clan ou on ne l'est pas), on essaie désespérément de se racheter une virginité. Alors tout y passe, un peu comme dans la collection complète des aventures de PETIT OURS BRUN : le racisme c'est caca, il faut prêter ses jouets, vive l'ouverture, la tolérance et la mixité, on ne double pas et on attend son tour, la méchante idéologie c'est pour les gros abrutis consanguins (les chefs, eux, ils ont vachement de recul sur eux-mêmes, ils y croient pas pour du vrai, c'est trop des bons comédiens et leurs disciples ils sont tous tellement cons... Et puis c'est juste pour l'argent en fait), aimons-nous les uns les autres, les uns dans les autres, les unes dans les uns, les uns dans les uns (et vice-versa), le feu ça brûle, demain il fera jour et le vent ça fait sécher les vêtements... Et on va carrément même donner dans la métaphore bien appuyée avec chanson explicative (des fois que) et le pseudo-mystique à la fin !
Ainsi, on passe la quasi totalité de la saison à dire "quelle pute" à chaque fois que Gemma ouvre sa bouche et on continue à regarder uniquement pour avoir la satisfaction de voir Jax lui défoncer sa gueule.
Et bien non, même pas : tout a tellement traîné, on nous a tellement gavés avec la soit-disant prise de conscience de Gemma, ses remords, ses regrets, ses blessures, sa vie, son œuvre et les fleurs du jardin de son père que quand arrive le moment crucial, les scénaristes sont arrivés à anéantir la moindre forme de suspens, d'intérêt, de tension et d'émotion que ce pour quoi on s'est infligé cette saison aurait pu provoquer.
Alors juste un conseil d'ami : Arrêtez-vous à la saison 6, il aurait sincèrement mieux valu que ça finisse comme ça !
L'ultimate spoiler de la fin en vidéo et en musique, cadeau !