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Melancholia de Lars Von Trier

Melancholia de Lars Von Trier

Un film "trois en un" :

Melancholia de Lars Von Trier

Une introduction originale et particulière avec cette première partie contemplative composée d'un enchaînement de tableaux prémonitoires se mouvant très lennnnteeeeeemeeeeennnnnttttttt, à la fois extrêmement plastique et oppressante, qui laisse entrevoir toute la palette d'émotions représentées dans le reste du film et dont la beauté de l'esthétique à la limite de l'irréel (voire du cauchemar) donne un sentiment de malaise assez caractéristique.

Melancholia de Lars Von Trier

Une deuxième partie consacrée à Justine, jeune mariée cyclothymique et... Mélancolique (oh ben ça tombe bien alors !).

Alors pour paraphraser Florence Foresti "Johnny, lui, il a le blues, elle, elle fait une bonne grosse dépression"...

Parce que Justine, donc, comme la quasi-totalité des personnes qui ont un don qui confine à l'autisme (genre Rain Man mais avec des haricots à la place des allumettes) a de très gros problèmes de relations sociales, d'égocentrisme et souffre d'un malêtre certain.

Après le fait d'être "cash", de dire ce qu'on pense au moment où on le pense, sans filtre et sans se remettre en question, d'en avoir strictement rien à battre des autres, on peut appeler ça de la franchise, de l'honnêteté... ou bien de la connerie, un sentiment de supériorité, un profond mépris et de l'égoïsme, au choix...

En même temps ça doit être crevant de feindre d'être heureux, de sourire, de ressentir des émotions alors qu'on est incapable de la moindre empathie (incohérence parfaitement interprétée par Kirsten Dunst, qui porte par ailleurs hyper bien le bustier voire le nichon, tout court).

En cela, le personnage de la mère représente une version aboutie du prototype dans le fait que, tout aussi asociale, elle ne se casse même plus le cul à faire semblant.

Melancholia de Lars Von Trier

Ce qui nous amène à la troisième partie consacrée à Claire, qui va devoir se taper à demeure sa sœur, la Juju, qui a complètement pété les plombs et sombré dans une profonde apathie (qui prouve bien : 1) que c'est franchement fatigant d'être handicapé de la vie en société ; 2) qu'on est quand même largement au delà de la simple mélancolie, faut pas déconner).

Le réalisateur parvient alors à détourner cette langueur à la limite du cotonneux relative aux lieux (le château, le lac, le golf – où on peut pisser et baiser avec des inconnus (pas en même temps non plus, c'est dégueulasse) mais en robe de princesse alors ça va, c'est classe –, la campagne) où jusque là s'écoulait une vie paisible pour cette famille unie, aimante et blindée de fric mais dont la sérénité va être perturbée par l'arrivée de l'autre sociopathe (et accessoirement celle de la planète destructrice Melancholia, qui elle aussi viendra troubler leur tranquillité... Wait, what ?) pour imprimer à son propos une rythmique encore plus lancinante (d'aucuns diront lente ou chiante mais ça c'est l'effet "temps réel" induit par la présence de Jack Bauer).

Melancholia de Lars Von Trier

Et c'est dans des moments comme celui-là que le cinéma prend toute sa dimension artistique, dans le sens où il interroge, fait réagir et ressentir des émotions au spectateur.

En l'occurrence, même si l'on sait dès le départ ce qui va arriver, il réussit à vous foutre copieusement les boules avec son ambiance oppressante, cette angoisse palpable magistralement incarnée par Charlotte Gainsbourg, ce passage pour un même événement, de l'infiniment grand au regard de l'univers à l'infiniment petit du point de vue du ressenti particulier des trois individus en question.

Melancholia de Lars Von Trier

Un film sur le renoncement qui n'est peut-être pas parfait mais qui donne à réfléchir.

Impressionnant, troublant et angoissant, une belle claque cinématographique au final.

Comme quoi, les films catastrophe porteurs de sens, ça peut exister.

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