SORCIÈRE - CINQ JOURS EN ENFER (aka THE RECKONING en VO) de Neil Marshall [critique]

Sorcière - Cinq jours en Enfer est-ce c’est ?

Et bien Sorcière – Cinq jours en Enfer c’est l’histoire de Grace Haverstock, femme de paysan dans l’Angleterre du 17ème qui, comme maintenant, ne fait pas partie de l’UE. Son mari, Joseph, s’en va vendre son grain dans le bled le plus proche. Une fois son dur labeur accompli, il va boire une chope de bière bien méritée comme sa nationalité le lui ordonne sous peine de se voir finir apatride. Le problème c’est que le très-très méchant du film, le seigneur local (et proprio de Joseph par la même occasion) procède à un discret mais efficace échange de verres entre Jojo et un alcoolique pestiféré vautré sur le bar. Jojo le cas contact comprend assez prestement qu’il a été contaminé et, plutôt que de refiler la peste à sa femme et à sa fille, il décide de se suicider. Grace se retrouve donc veuve et sans argent, et ça, le super méchant l’a bien compris. Elle tente de troquer 6 mois de loyer contre son alliance et celle du cadavre de son époux qu’elle est allée déterrer (après l’avoir elle-même dépendu et inhumé) mais cela ne suffit pas à étancher la soif de baise de son proprio. Il lui propose donc un arrangement en nature qu’elle refuse. Il lui impose donc un arrangement en nature qu’elle réussit à éviter. Humilié, il s’en va répandre de fausses rumeurs sur la donzelle qui finit accusée de sorcellerie (comme sa mère en son temps, paix à son âme de jambon fumé).

À partir de là, elle va en chier pendant 5 jours, dans tous les sens du terme. Mais de façon toujours très propre et esthétique. On se demande d’ailleurs comment une maladie colportée par des rats a pu se répandre aussi vite et violemment dans une société aussi clean... Et pis la Grace, si Warrior soit-elle, c’est quand même la nana la plus stable sur des pieds perforés et un cucul éclaté. Nan mais franchement c’est vrai qu’elle force le respect (en plus d’être incroyablement belle en toute circonstance).

D’ailleurs, on me dirait que le réalisateur, il serait un peu très amoureux de son actrice que ça m’étonnerait qu’à moitié tant il la sublime à chaque plan et tant le film est une ode à son superbe visage et à ses magnifiques fesses.

Cela-dit, le style très aseptisé et la pauvreté toute relative du personnage (entre son épée, son canasson, ses alliances en or, ses connaissances en chimie...) tendraient à rendre le propos du film (entre torture et peste noire) assez peu réaliste pour le quidam qui ne serait pas trop au fait des grandes boucheries historiques, et ce malgré la mention « inspiré de faits réels » du début. Même que ça desservirait un peu le côté féministe du sujet, en déroulant une intrigue plutôt convenue, prévisible et caricaturale. Parce qu’elles en ont bien bavé les femmes à cette époque (entre autres)... et que c’était quand même mega compliqué de prouver qu’elles n’étaient pas des sorcières, sans passer par la case bûcher qui, de toute façon, n’était pas spécialement salvateur pour toutes ces innocentes :

Bref, production récente avec une dimension film d'horreur, Sorcière – Cinq jours en Enfer entend rivaliser avec les représentants du genre présents dans la liste des meilleurs films Netflix, comme His House ou encore N'écoute pas.

C’est également un revenge-movie médiéval sympathique, avec un petit peu de cul, un petit peu de jump scare et de maquillage beurk, au suspens pas spécialement haletant mais qui se laissera largement découvrir en DVD, Blu-Ray, et VOD le 20 mai.