11 Septembre 2014
"Vol 93" est un vrai film sur le 11 Septembre, plus dans le docu-fiction que le film d'Oliver Stone (moins larmoyant -on a déjà eu maintes occasions de chialer en écoutant les messages téléphoniques des vrais passagers- et moins mystique "Christ avec une bouteille de flotte" aussi).
Là où "World Trade Center" pouvait plus ou moins être transposé dans n'importe quels décombres de n'importe quel immeuble écroulé, on est ici dans le déroulement des faits quasiment en temps réel avec une scène finale dont on connaît malheureusement l'issue mais qui nous embarque vraiment (et ne nous donne pas envie de reprendre tout de suite l'avion... Voire filerait légèrement la gerbe).
Bon ok, la militaire geignarde la moins pro des États-Unis, le mauvais doublage des contrôleurs aériens (qui fait perdre complètement son intensité à des scènes que l'on devine plutôt fortes en VO) et le coup de la photo de la cible attachée au manche de l'avion par le terroriste ("c'est là qu'on va") peuvent prêter à sourire mais c'est tout de même très bien foutu.
On ressent aussi toute la détermination déshumanisée, sans pitié et aveugle (mais un peu désorganisée quand le vent tourne chez les passagers et que, par conséquent, le plan commence à foirer... Pas trop réactifs niveau improvisation face aux imprévus en situation réelle, les méchants, c'est pas très pro tout ça...), cette logique selon laquelle la vie ne vaut rien sinon servir une cause... Et parallèlement, cette irrépressible envie d'agir, ensemble, dans un but commun : ne pas crever comme des vieilles merdes dans un crash aérien (et c'est rageant de constater, même si on ne peut pas savoir si ça s'est véritablement passé comme ça, que ça ne se joue à pas grand-chose et qu'il y avait vraiment moyen de réussir).
Un film manichéen (forcément) qui parle donc de peur, de panique, d'espérance et de désespoir (dans le désordre et dans les deux camps), où jusqu'au bout personne ne se résigne à échouer.