18 Mai 2014
Tout commence par le TER et sa sympathique agent SNCF qui vous prie instamment de vous grouiller de monter (Pourquoi ? T'as un train à prendre ?), sûrement toute à sa joie (ou à sa surprise) de tenir les délais (bizarrement la joie ne se lisait pourtant pas trop sur son visage).
Parce que non, faut pas déconner, aller en bagnole à Cannes pendant le Festival International du Film, ça équivaut à s'infliger le supplice du pal alors qu'on apprécie que moyennement la sodomie (comme l'a très justement fait remarquer, de façon certes plus pondérée, un des mecs de Cinetrafic).
...Pendant ce temps, à Cagnes-Sur-Mer...
Ainsi, la Côte d'Azur, le dimanche matin, pendant le festival de Cannes, c'est un peu comme la Côte d'Azur n'importe quel autre dimanche (ou n'importe où n'importe quel dimanche d'ailleurs) : on y croise des gens qui bossent, des gens qui cuvent et des gens qui ont des gosses et qui sont donc levés depuis 7h (les catégories sont cumulables). Un lendemain de Samedi soir sur la Terre en somme...
Cannes le dimanche matin, c'est exactement pareil (surtout quand on y va en qualité d'observateur et qu'on ne vit pas le FIF du dedans)...
Sauf qu'on y croise un peu plus de gens connus (avec plus ou moins de lunettes de soleil) et de gens moins connus (avec plus ou moins de badges autour du cou), tous avec une plus ou moins grosse gueule de bois.
...Pendant ce temps, à Nice...
Après Cannes, avec ou sans stars (et avec ou sans recherche désespérée de ce putain de Krokmou grandeur nature installé à l'occasion de l'avant-première mondiale de Dragon 2), c'est toujours l'occasion de faire une jolie balade le long de la mer, de faire marcher les enfants en équilibre précaire sur les plans inclinés en béton qui séparent les plages et le trottoir comme quand on était gamins, de se faire engueuler par la Police Municipale parce que maintenant c'est interdit, de faire marcher les enfants en équilibre le long du terre-plein central fleuri comme quand on était gamins, de se refaire engueuler par la Police Municipale (oh mais bordel, tout est interdit ?!? Non, c'est que les gosses. Ah, ok, au temps pour nous),
de ne surtout pas faire de vélo, de trottinette ou de roller sur la Croisette (sinon c'est cachot pour tout le monde), de regarder les policiers municipaux faire des selfies entre deux engueulades de dangereux criminels, de réciter systématiquement les répliques de La Cité de la Peur (ok c'est naze mais les gosses tendent des perches tellement magnifiques que c'est trop tentant pour ne pas essayer de les replacer toutes... Et puis on a un peu que ça à foutre, merde : pas d'invitation, on a dit) ou de s'amuser à reconnaître Ryan Gosling parce qu'y a un mec qui a oublié d'enlever ses gants de conduite en cuir (accessoires de son déguisement pour la soirée partouze-cagoule de la veille) ou Steven Spielberg pour n'importe quel vieux qui porte le complet barbe-lunettes-casquette, de débattre sur la couleur de l'accréditation à piquer sur quelqu'un (celle qui donne accès un maximum de projections) et sur les méthodes de combat non-maîtrisées à préconiser pour y parvenir, le tout en sirotant un coca à 6€ en terrasse.
...Pendant ce temps, à La Gaude...
Et là, en toute simplicité, soudainement, se retourner et voir passer devant ses yeux encore ensommeillés deux énormes chars d'assaut savamment parsemés de plusieurs générations de ce qui s'est fait de mieux en terme de fantasme féminin (ou masculin d'ailleurs) de ces 35 dernières années (avec Statham dans le rôle de l'auxiliaire de vie d'un Indy passablement à l'agonie).
Ou encore se dire qu'on va passer par les ruelles pour éviter la foule (car oui, passées les 11h30, y'a la queue partout comme au bordel) et tomber nez à nez (ou plutôt nez à nuque) avec ce qui s'est fait de mieux en terme de fantasme féminin (ou bis repetita) de ces 5 dernières années.
...Pendant ce temps, à Opio...
Bref, même s'il est vrai que Cannes-le Festival, c'est un peu comme Nice-le Carnaval ça fait surtout chier les gens qui travaillent (car oui il y a des gens qui travaillent dans les Alpes Maritimes), ça reste quand même un truc qui fait rêver quand on aime un tant soit peu le ciné dans toute sa diversité (mais pas nécessairement ou uniquement snifoler en se faisant éclater les papattes arrière en soirée avec ou sans tarification : ça c'est faisable tout le reste de l'année par des gens tout aussi pas connus).
Et puis Cannes, c'est un des rares endroits où on peut admirer une si jolie concentration d'escabeaux !