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WORLD WAR Z (la daube pas le livre) de Marc Forster

WORLD WAR Z (la daube pas le livre) de Marc Forster

Comme le disait l'équipe du Splendid il y a moult : "Mais qu'est-ce que c'est que cette matière ? Mais c'est de la merde ?!?"

Car oui, en effet, World War Z-le film, c'est Kloug, complètement.

Et Pacman aussi un peu (pour les "gna-gna-gna" des zombies qui avancent en mâchant de l'air... Cherchez pas : c'est visuel. En plus, le mort-vivant ne gémit pas ici : il craquette !)... Ou des PEZ, au choix.

Bref, ce "film" (rien que de l'appeler comme ça, je me sens sale...) n'a absolument RIEN à voir avec le bouquin (si ce n'est le titre, la présence de morts-vivants et 2-3 très légers détails perdus dans le flot des conversations).

Mais pourquoi avoir fait ça ?!?!??!!?!

Il y avait tellement matière à... L'histoire originale était si riche en situations angoissantes et en personnages dignes d'intérêt ! Mais non, ils en ont fait un gros blockbuster bien bourrin, bavard, improbable voire aberrant, tout pourri quoi.

Alors peut-être se sont-ils dit "on va pas se faire chier à donner dans le psychologique puisque film de zombie = public de gros cons décérébrés. On va donner dans le spectaculaire avec du zombie sous amphét'" (Rappelons que, dans le bouquin, les zombies ne sont pas très fougueux... C'est d'ailleurs peut-être parce qu'ils sont morts et qu'ils sont un peu en train de se décomposer petit à petit... Alors du coup ils n'ont pas trop la patate... Mais c'est certain que c'est beaucoup moins sensationnel du coup, si les gens peuvent s'en sortir en courant... Il aurait fallu travailler sur une bande son plus stressante (mais c'était plus bankable de la confier à Muse), sur la photo pour créer une atmosphère apocalyptique, vu que le ciel s'est tellement assombri que le monde est plus ou moins plongé dans un hiver interminable).

C'est donc bien raté. Et comble de l'ironie, ça ne fait même pas flipper... Allez, on sursaute 2 ou 3 fois, plus pour les variations du volume sonore que par trouillasse !

De ce fait, rien à voir avec les stratégies de survie et la réflexion sur les comportements humains en temps de guerre du roman : il s'agit d'une ode à Brad Pitt (période brushing-Chanel), personnage omniscient (qui comprend au bout de 3 minutes de film que les vivants qui ont été mordus mettent 15 secondes à se transformer en zombie... Mais dans quel passage sont-ils allés pêcher ça ?!?) et qui va sauver le monde tout seul comme un grand en s'inoculant le typhuséra (ou le cholérus ou une gastrouille ou une chtouillastro... Bref un savant mélange bactérie-virus (il s'en fout des dosages le Brad !), enfin plus bactérie que virus parce que c'est plus facile à soigner comme maladie mortelle et puis on a un très très gros stock d'antibio qui périme dans pas longtemps à écouler (et c'est une info fiable : c'est Roseline qui a fait les commandes). Parce que, forcément, l'ennemi doit être faillible (sinon, qui va donner un peu d'espoir au gentil spectateur venu se rafraîchir au ciné en cet été 2013 ?), et, c'est bien connu, quelqu'un qui est déjà mort n'a pas envie d'être contaminé par de la viande avariée, y'a des limites à la connerie quand même !

Quand ils disaient juste "basé" sur le roman, ils déconnaient pas : la guerre mondiale Z était, dans l'œuvre initiale, un concept qui avait une certaine étendue spatio-temporelle (genre plus de 10 ans et tout partout dans le monde), sinon comment observer l'évolution et la diversité des réactions de l'humanité sur la durée et selon son positionnement géographique et politique ? Ah oui mais c'est vrai que ça n'est pas du tout le sujet ici !

Ce sauvetage de la planète lui prend donc, grosso merdo, 1 semaine chrono et pour ce qui est de l'aspect "mondial" ça se résume aux States (plutôt à un triangle Philadelphie-New York-Newark avec une légère allusion à Boston), à la Corine (ou la Chinée... Enfin, un amas de pays là-bas, vers la droite sur le planisphère), Israël (avec un grand moment de liesse surréaliste et populaire entre réfugiés qui jusque là étaient des ennemis mortels, jusqu'à ce que leurs chants attirent les zombies avec leur célèbre technique dite du "si on s'entassait les uns sur les autres pour passer par dessus leur mur à la con ?" -car c'est vrai qu'après tout, la seule façon de résoudre le conflit israélo-palestinien, ça serait une bonne vieille attaque de morts-vivants... Alors que, comme chacun le sait, le salut viendra du son ancestral comme dans "Don't mess with the Zohan", excellent "documentaire" avec Adam Sandler !-), un camp de refugiés en Nouvelle Ecosse, le groupir de tous les navires de guerre americains dans l'océan Atlantique et le Pays de Galle avec son fameux centre névralgique de l'OMS paumé dans la montagne, juste à côté de tout lieu de crash aérien qui se respecte et qu'on peut aisément tomber dessus par hasard, à pied, sans GPS ni carte, avec un gros bout de métal qui nous transperce le bide de part en part, seulement soutenu par une nana de l'armée de Tsahal qu'on a nous même amputée d'un bras (mais bien sûr).

Bref, là où Max Brooks s'interdisait de mettre en avant une nation plutôt qu'une autre et toute action personnelle héroïquement héroïque, on se retrouve dans le sempiternel schéma hollywoodien "alléluia l'Occident" (comprendre l'Amerique et ses potes)...

En même temps, avec une interdiction au moins de 12 ans, fallait pas non plus s'attendre à trop réfléchir ni à ce qu'ils mettent en image les témoignages les plus sordides (bien que, si ma mémoire est bonne, Shining avait la même interdiction et niveau flippage, ben y'a toute une génération qui a un problème avec les couloirs maintenant)... Mais quand même, de là à ce qu'il n'y ait pas une seule vraie référence au récit tenue de bout en bout...

Je serais curieuse de savoir ce qu'a pensé Max Brooks de cette "adaptation", s'il ne s'est pas suicidé après visionnage, ou s'il n'est pas occupé à pourchasser Brad Pitt avec une machette, ou à nager dans sa piscine en diamants et en saumon remplie de caviar... (Parce que j'espère de tout cœur qu'il les a vendus à prix d'or, les droits sur son bébé !)

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