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ZOMBILLÉNIUM d’Arthur de Pins et Alexis Ducord [critique]

Hector, veuf et papa d’une petite Lucie le week-end, est contrôleur sécurité. Pas le boulot le plus populaire du monde donc, plutôt un boulot de merde d’ailleurs puisqu’il consiste à foutre des tas de gens au chômage. Mais boulot dont il s’acquitte particulièrement consciencieusement. Du coup sa gamine fait son CE1 en internat et rêve qu’il l’emmène un jour à Zombillénium, le parc d’attraction local. Sauf que, par le truchement d’une embardée de sa voiture causée par une personne volante non-identifiée, Hector encastre sa bagnole dans un feu tricolore. Il décide alors de calmer sa colère en rendant une visite à Zombillénium afin d’y effectuer une petite inspection surprise. Sauf que le mieux étant l’ennemi du bien, un excès de zèle va le mener à fourrer son nez là où il ne faut pas. Et il va se faire buter, tout simplement, et se retrouver prisonnier du parc comme tous ses employés forcés : momies, squelettes, zombies, loup-garous, vampires...

ZOMBILLÉNIUM d’Arthur de Pins et Alexis Ducord [critique]

Ainsi, ZOMBILLÉNIUM est une adaptation de la série de bandes dessinées éponyme d’Arthur de Pins qui, avec Alexis Ducord, nous offre un film à l’animation fluide, à l’esthetique particulière (dans le bon sens du terme) et dont le rendu visuel a le mérite d’être original.

Il réussit la gageure d’être à la fois manichéen et cynique (saloperie de vampires), proposant une histoire insolite (on ne parle pas assez des problématiques sociales et du syndicalisme chez les morts-vivants surexploités des parcs d’attraction du Nord de la France) mais aussi prévisible (le petit nouveau qui va devenir leader et trouver les solutions qui vont faire en sorte que ses compagnons d’infortune se sortent les doigts du cul et réussir là où tout le monde avait échoué durant les 20 dernières années, le vrai méchant qui joue au faux gentil pour parvenir à ses fins, la fille forte qui cache une fêlure, le happy-end...), alliant le gag visuel et le second degré (plein), avec de la référence pop-culturelle et de la pancarte avec du jeu de mots de merde... Parallèlement, le film recèle une foule de petits détails géniaux et hilarants qui donnent immédiatement envie de le revoir parce qu’on sent bien qu’on rate des trucs et qu’on découvrira de nouvelles choses à chaque fois.

ZOMBILLÉNIUM d’Arthur de Pins et Alexis Ducord [critique]

Contrairement à ce que son affiche pouvait laisser présager, ZOMBILLÉNIUM est nettement plus adulte, plus mature, moins hystérique et compulsif qu’un HOTEL TRANSYLVANIE (voire carrément pas en fait : il y a des gens morts dedans, la comparaison s’arrête là), plus rugueux voire parfois provocateur dans son ton et son propos, plus sombre, plus réaliste, moins lisse et édulcoré que ce qu’on a l’habitude de se fader venant d’outre-Atlantique, plus franc et plus brut aussi, plus... comment dire ?... Artistique ? Littéraire ? Européen ? Les trois ?

Un film dont la BO (très efficace) signée Mat Bastard donne envie d’écouter Skip The Use (le clip de leur titre « Nameless World » fait d’ailleurs office de préquel et de pilote au film), de s’intéresser de plus près à sa carrière solo et qui donne également envie de lire la BD.

BD qui, par ailleurs, a été immédiatement rajoutée par Lougaroubignole, 10 ans, dans sa lettre au vieux barbu qui rentre par effraction dans les maisons où il a des enfants, tandis que Sorbubulle, 7 ans, demandait déjà si on pouvait acheter le DVD (elle n’a toujours pas bien compris l’histoire des délais) et que Zombigroot, 3 ans, fanatique totalement obsessionnel d’Halloween qui venait de vivre une expérience littéralement immersive, convulsait de joie (prends ça CARS 3 !).

C’est drôle et c’est émouvant sans être larmoyant (et pourtant, avec une gosse qui, d’emblée, perd le seul parent qu’il lui reste et se retrouve à la merci d’une maîtresse particulièrement salope, y’avait matière à bien faire chialer des gadins gratos). C’est différent, ça nous embarque dans un univers singulier, ça a du caractère et de la personnalité et ça fait vraiment du bien.

Et puis TWILIGHT s’en prend plein la gueule, et rien que pour ça, franchement, merci !

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