5 Août 2018
Il y a des films d’animation pour enfants empreints de poésie. Il y en a qui laissent la place à l’imagination et à la réflexion.
Il y a des films d’animation pour enfants qui rendent hommage aux cartoons sans être hystériques. Il y en a aussi qui peuvent être hystériques, mais pas tout le temps. Il y en a même qui utilisent l’outrance et l’exagération sans être pour autant convulsifs.
Il y a des films d’animation pour enfants où ça chante. Il y en a d’autres où ça danse. Il y en a aussi où ça chante ET ça danse, mais pas systématiquement de façon inopportune et insupportable. Il y en a même qui réussissent à intégrer ça dans l’intrigue.
Il y a des films d’animation pour enfants intelligents. Il y en a qui font le choix de la subtilité et de l’implicite et non celui de l’explicite explicité explicitement.
Il y a des films d’animation pour enfants qui choisissent simplement la voie de l’humour sans pour autant prendre leur public pour des gros abrutis décérébrés. Il y en a aussi qui ne donnent pas envie de se taper violemment la tête contre les murs à chaque instant tant l’inutilité de leur débauche de gesticulations, de hurlements, de séquences chorégraphiques incohérentes met viscéralement mal à l’aise.
Il y a des films d’animation pour enfants qui font des choix esthétiques qui invitent à l’évasion, au rêve, et qui vous emportent avec eux, ailleurs. Il y en a même qui font le choix de ne pas abuser du fluo et d’autres qui ne prennent pas le risque de provoquer des crises d’épilepsie.
Il y en a aussi qui constituent une parenthèse dans le temps, dont vous ne souhaitez pas qu’ils se terminent, vite, là, maintenant, tout de suite, pour abréger vos souffrances. Il y a des films d’animation pour enfants qui ne donnent pas envie de quitter la salle en hurlant et de se frictionner énergiquement avec de l’acide sulfurique.
Il y a des films d’animation pour enfants qui ne brûlent pas les yeux et le cerveau. Il y en a aussi qui font le choix de ne pas exhumer le logiciel qui avait été judicieusement enterré très profondément depuis le final de MADAGASCAR 3, un peu comme on commencerait une partie de JUMANJI.
Il y a des films d’animation pour enfants qui ont un message beau et fin qui n’a pas besoin d’être martelé toutes les 3 secondes.
Il y a des films d’animation pour enfants qui ne donnent pas l’impression d’être intégralement construits autour d’une vanne ou pour aboutir à cette vanne. Il y en a même qui ne proposent pas la Macarena comme remède à la transe d’un kraken causée par la musique de Tiësto. Il y en a aussi qui n’ont pas besoin de surexpliquer cette même vanne comme pour masquer un très léger abus de stupéfiants. Il y en a même dont les producteurs ne se disent pas « c’est génial, il faut le faire ».
Il y a des films d’animation pour enfants qui ne finissent pas par une battle de DJs. Il y en a dont les personnages ne se sortent pas un « oh ! Quelles bonnes ondes ! » en écoutant Good Vibrations des Beach Boys. Il y en a même qui ne donnent pas envie de se faire sauter le caisson.
Il y en a d’autres qui ne font pas se sentir sale comme après une orgie de Junk food. Il y a des films d’animation un peu débiles, mais pas débiles crades. Il y en a aussi qui ne tuent pas quelque chose d’innocent et de pur en vous.
Il y a des films d’animation pour enfants dont on sort grandi. Il y en a même, enfin, qui ne ressemblent pas dangereusement à une lobotomie.
HOTEL TRANSYLVANIE 3 n’en fait pas partie.