19 Novembre 2017
En installant tout autour de la Terre un gros filet à chignon en résille équipé de très très gros lasers à chaque croisillon, une équipe de scientifiques du monde entier (avec l’américain joué par Gérard Butler à sa tête, quand même, faut pas déconner) a réussi à éradiquer les catastrophes climatiques. Sauf qu’à un moment donné, ça va commencer à merder et Gégé va devoir remonter dans l’espace pour réparer le bousin, abandonnant sa fille tout en lui promettant de revenir (un peu comme Bruce Willis dans ARMAGEDDON).
Il va donc passer le plus clair du film dans la super ISS next generation avec plein de drapeaux collés dessus à faire mumuse en impesanteur façon GRAVITY et ne se retrouvera jamais face à la vague du JOUR D’APRÈS et de 2012 avec sa gamine dans les bras. Ja-mais.
Ainsi, GEOSTORM est un film rare : intelligent, raffiné, avec des acteurs concernés qui semblent véritablement croire à ce qui leur arrive sur le fond vert, qui habitent avec fougue et passion leurs personnages, récitant des dialogues subtiles avec une conviction et une crédibilité qui frôlent la perfection.
Jim Sturgess, par exemple, n’a pas du tout un petit rictus permanent qui lui donne l’air de se foutre de la gueule du monde ni de se demander ce qu’il peut bien faire là, même dans les moments les plus dramatiques. Et Gerard Butler, égal à lui-même, nous livre une prestation au niveau de celle qu’il nous avait offerte dans GODS OF EGYPT.
On se demande même si les deux hommes ne sont pas véritablement frères quasiment jumeaux dans la vraie vie tellement on sent un vécu commun, une complicité unique entre eux mais aussi tant leur différence d’âge semble imperceptible.
Et l’on est également en droit de s’interroger si Butler n’a pas réellement été ingénieur météorologue spatial avant de devenir acteur et si Abbie Cornish n’a pas débuté sa carrière comme agent du Secret Service tant leurs performances sont bluffantes de réalisme.
Et puis que dire de la superbe morale montrant le héros américain sauvé par un mexicain ? Quel éblouissant pied-de-nez, quelle magistrale leçon de vie pour l’actuel président des Etats-Unis !
Les effets spéciaux sont époustouflants, l’histoire, dans le moindre petit détail, est parfaitement plausible, en plus d’être incroyablement imprévisible et originale.
GEOSTORM n’est jamais involontairement drôle et mêle finement différents genres cinématographiques, jouant ainsi de façon virtuose toute la gamme qui va de la romance au film catastrophe, du survival de SF au thriller politique en passant par le drame familial tout en évitant habilement l’écueil d’une succession foutraque d’emprunts à d’autres films du même acabit, en moins bien, ou à des séries... En moins bien aussi.
Et il ne réussit pas non plus le pari un peu fou d’être encore plus con qu’un bon gros Roland Emmerich qui tache.
(...) je suis le putain de président des Etats-Unis.
Rien à ajouter, c’est sublime.