10 Juin 2015
Alors en fait, Dwayne Johnson, sous ses allures de gros nounours testostéroné, c'est une petite fille. Et pas n'importe quelle petite fille : c'est Martine (ou un petit pingouin... Tchoupi).
Parce que San Andreas, c'est tout de même 2 bonnes heures de "The Rock fait de l'helico", "The Rock conduit une voiture", "The Rock pilote un avion", "The Rock fait du bateau"...
Et au milieu de tout ça, promesse tenue, y'a tout qui pète.
Le Dwayne est donc un secouriste pilote d'hélicoptère, père de famille un peu démissionnaire à cause de son métier (comme dans 2012), séparée de sa femme (comme dans 2012, sauf que, c'est quoi ces lèvres ?!?), qui s'est remaquée avec un type un peu con et super riche (comme dans 2012... Sauf que là, il est plus con, lâche et égoïste que con, gentil...
Alors qu'il doit emmener sa fille rejoindre son campus, il est appelé sur une mission de sauvetage parce qu'il y a eu un méchant tremblement de terre.
Du coup c'est le vilain beau-père qui se propose de prendre sa place (au propre comme au figuré).
Et le Dwayne, il a un peu les boules.
Pendant ce temps, sa femme va bouffer au resto avec la méchante sœur de son nouveau mec. Mais alors que le déjeuner part super mal (non parce que quand, d'entrée de jeu, votre interlocutrice vous sort "alors comme ça vous n'avez qu'une fille parce que l'autre est morte noyée ?", vous savez déjà que vous allez vous faire une amie pour la vie), le Dwayne appelle sa future ex-femme pour s'excuser d'avoir légèrement mal réagi lorsqu'elle lui a appris qu'elle allait emménager avec le méchant.
A partir de là, toutes les puissances cosmiques de l'Univers (et accessoirement les plaques tectoniques) vont s'allier pour sauver ce couple en péril.
La terre se met donc à trembler et le Dwayne lui dit, "bouge pas, je viens te chercher avec mon hélico... Enfin, si, bouge-toi un peu quand même : monte sur le toit".
Donc voilà, pas de problème, le Dwayne fait strictement ce qu'il veut, il laisse complètement tomber sa mission et part chercher sa femme, tout comme il a dit.
Bon après, faudra quand même qu'ils aillent sauver leur fille, à San Francisco.
Et alors même qu'ils ont reçu un coup de fil totalement paniqué de leur ado coincée dans une bagnole dans un parking sous-terrain, ils prendront le temps d'avoir une longue conversation sur leur chagrin respectif concernant la mort de leur première rejetone (Non ! A la limite, tu décolles et une fois en vol, tu discutes mais tu n'attends pas connement sur le tarmac d'avoir vidé ton sac de tous tes états d'âmes ! Ou alors The Rock n'est pas multitâche : il ne peut pas piloter et penser et parler...).
La fille tentera de survivre en attendant ses parents, flanquée de deux frères pas charismatiques pour deux sous, et enlèvera son chemisier pour faire un garrot afin de se retrouver en débardeur ultra-moulant.
Si on enlève :
- toutes les incohérences scénaristiques liées au genre (c'est incroyable d'avoir un bol pareil... Non parce que techniquement, ils auraient tous dû mourir une bonne vingtaine de fois, facile... Comme dans 2012),
- les oubliés du scénario (où est passé le copilote de Dwayne ? Où est passée la future belle-sœur ? Il était pas super blessé à la jambe le mec ?),
- la surenchère (tenter de franchir la vague d'un tsunami, c'était pas assez spectaculaire alors on va rajouter un cargo qui te tombe sur le coin de la gueule à la dernière minute... D'ailleurs, le Dwayne, qui a donc tous les permis (et sa femme aussi apparemment... Ou alors faire un 360 avec un hors-bord c'est à la portée de n'importe quel débutant), y s'en fout, il attend même pas d'être au sommet de la vague pour couper le moteur, il dompte les éléments le Dwayne...),
- les clichés (l'histoire d'amour des deux jeunes, la cohésion familiale retrouvée, la scène post-apocalyptique avec bannière étoilée intacte flottant fièrement au vent... Y'avait pas une loi qui interdisait ça ?),
- le manichéisme primaire (les gens méchants sont très méchants alors ils méritent de mourir afin que l'amour véritable triomphe)...
Ça reste un film catastrophe efficace, un pur plaisir coupable où on en prend plein la gueule et où on se marre bien.
Parce qu'il ne faut pas charrier : en allant voir San Andreas au cinéma, on ne s'attend pas à voir un documentaire métaphysique sur les tremblements de terre !