14 Avril 2018
Mathieu et Anna sont séparés mais ils ont en commun leur fille Sarah, 12 ans, atteinte d’un syndrome qui ressemble à l’immunodéficience dont souffrent les enfants-bulles. Elle vit donc dans une sorte de très grosse couveuse stérile posée sur un splendide parquet en chêne...
C’est alors que, suite à une secousse sismique, une brume provenant des égouts envahit les rues de Paris, tuant dans la foulée les 2/3 de la population dont deux cyclistes et ce malgré leur superbe chute synchronisée.
Mathieu et Anna vont ainsi être contraints d’abandonner Sarah à l’abri de sa bulle à filtration d’air pour se réfugier chez leurs truculents voisins au dernier étage de leur magnifique immeuble haussmannien...
Mais même si les batteries de secours ont pris le relais de l’alimentation électrique de la bulle, il va bien falloir qu’ils redescendent les changer à un moment donné... Et pis c’est pas tout ça mais si l’électricité ne revient pas, va falloir qu’ils trouvent une solution de rechange pour sauver leur fille...
Au début, ça part mal tant on a la désagréable sensation de voir un truc joué avec le cul, un peu à la façon des sitcom AB Production des années 90, avec ce phrasé si particulier qui fait flipper sa mère et file des remontées acides... Ou plutôt surjoué en fait :
– Je vais très bien articuler pour montrer que j’ai pris des cours de théâtre.
– Et moi pour montrer que je ne me suis pas tapé 17 ans de suivi orthophonique pour rien.
– Et moi pour prouver que c’est pas parce que je parle 14 langues que je ne peux pas être crédible en français.
Et puis finalement on se laisse prendre au piège, car plus qu’un film catastrophe, c’est surtout un survival. Mais un survival « à la française », réalisé par un québécois qui plus est. C’est-à-dire qu’il exploite les impondérables du genre (improbabilité incluse) tout en distillant ça et là quelques références sympatoches venues d’outre-Atlantique (le flic qui fait penser à Tim Robbins dans LA GUERRE DES MONDES, les deux vieux qui se la jouent TITANIC, l’attaque du clebard aussi...) mais sans assener d’explications péremptoires bien lourdingues, allant même jusqu’à se payer le luxe d’une fin ouverte qui laisse planer le doute et de multiples questions irrésolues... Donc sans aller jusqu’à dire que le film est d’une grande subtilité, il est déjà bien plus nuancé que les productions anglo-saxonnes lambdas traitant du même type de sujet.
Bon après ça reste quand même un film d’1h30 sur des gens qui se retiennent de respirer, explosant coup sur coup tous les records d’apnée...
Mais on s’en fout : il y a des vues de Paris, et Paris, c’est beau (mais j’en ai sans doute une vision idéalisée).
Et faire du tourisme et de l’immobilier, niveau analyse cinématographique, ça envoie quand même du steak.