17 Février 2016
C'est l'histoire d'un mec, Hank, qui vit en slip et en colloc avec plein de lions.
Alors du coup le Hank en question a viré limite complètement hystérique... Ou a été rendu totalement dépressif à force de vivre au milieu d'animaux sauvages et ingrats dont il prend fermement la défense (au point d'avoir abandonné, d'un commun accord, femme et marmots pour venir s'installer en Afrique) mais qui, de leur côté, ont un peu tendance à vouloir le charcuter (pas méchamment hein, c'est pour jouer... Un peu comme des chats... C'est mignon et c'est rigolo des chats qui se bastonnent ou qui font des câlins... Bon ok, ce sont de très gros chats et ça fait des dommages collatéraux qui piquent un peu quand même).
En effet, il passe le plus clair de son temps à gesticuler frénétiquement de stess (presque convulsif) et à parler sans discontinuer, comme si ça le rassurait, comme si ça lui permettait de se sentir moins seul, moins con, et que ça lui évitait de sombrer dans la folie aussi peut-être. Résultat, il parle aux autres êtres humains exactement de la même façon (très fort et tout le temps), tellement qu'on a l'impression qu'il est passé en mode dressage permanent.
Bref, la famille de Hank débaroule pour lui rendre visite après moult temps. Le problème c'est qu'ils trouvent la baraque vide (Hank, par l'habile truchement du scénario, étant parti réaliser le film), hormis une centaine de félins disséminés ici et là.
Alors en attendant son retour (et en l'espèrant d'une promptitude rare), ils vont essayer de ne pas se faire défoncer par ses fauves de compagnie...
Et donc forcément Tippi Hedren (qui ressemblait encore à Mélanie Griffith) et Mélanie Griffith (qui, elle, ressemblait encore à Meg Ryan... À l'époque où Meg Ryan ressemblait encore à un être humain) hurlent non-stop (c'est d'ailleurs étonnant qu'elles n'aient pas été castées par Spielberg sur un Indy par la suite).
Ce qui est très étrange c'est qu'on n'a pas l'impression de regarder un film... Mais plutôt le délire d'une famille recomposée un peu tarée : le réal n'est autre que le personnage principal ainsi qu'à l'époque (et plus pour longtemps après ça) le mari à la vie comme à l'écran de Tippi Hedren, ses fils dans l'histoire sont ses vrais fils et Melanie Griffith est donc la fille de sa femme (oui tarée et conceptuelle la famille).
Délire qui aurait donc mal tourné mais qu'il faudrait terminer coûte que coûte (ils pouvaient pas faire comme tout le monde et se la jouer vegan au lieu de triper sur des lions ? Ça aurait donné un film nettement plus chiant mais un tantinet moins dangereux pour ces pauvres technicos qui n'avaient rien demandé !).
Car c'est vrai que le film est précédé par sa réputation : 70 personnes blessées dont le directeur de la photographie qui fut scalpé et reçut 220 points de suture (ce qui explique pourquoi il commettra plus tard en tant que réalisateur des chefs d'œuvre comme Speed, Speed 2, Twister, Hantise et le deuxième Tomb Raider), 6 ans de tournage au lieu de 6 mois, un budget colossal et un rétamage en règle au Box Office, une belle fracture pour Tippi, et le début d'une certaine addiction à la chirurgie esthétique pour Melanie (gueule ravagée par les fauves mon cul !)...
Mais malgré cela, on ne peut que ressentir une sorte de malaise dénué d'a priori. En effet les animaux ne jouent pas la comédie et à vouloir utiliser de vrais bestiaux, le réalisateur a pris le risque de rendre son film totalement imprévisible. Ainsi, la peur et la tension sont bel et bien réelles et palpables. Elles repoussent complètement les limites entre la réalité et la fiction.
Alors c'est vrai qu'on peut dire que les bestioles de ce pari fou sont magnifiques, qu'on sent qu'elles ont été très bien traitées... Et certainement mieux que l'équipe de tournage ! Mais il reste surtout une réalisation très inégale (voire naïve, voire franchement bordélique et même totalement en roue libre), avec une musique omniprésente, qui donne une impression forte d'amateurisme et d'urgence angoissante.
ROAR
Casting : Noel Marshall, Tippi Hedren, Melanie Griffith, des lions, des tigres, des panthères, de tigrons...
Année de production : 1981 / Date de sortie en vidéo : 20 Octobre 2015 / Durée : 1h42min
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