1 Mars 2015
J'ai mal à mon enfance, j'ai mal à mon Saint Seiya.
Voilà un magnifique exemple d'adaptation ciné ratée d'une série culte : "Les chevaliers du Zodiaque - La légende du sanctuaire" de Keichi Sato (en même temps, sans même parler du manga originel, se lancer dans le récit d'une histoire qui pouvait s'étaler sur quelques 73 épisodes de 24 minutes en moins de 2h, ça puait déjà d'emblée la défaite...).
En effet, on se retrouve face à une sorte de mise à jour foireuse version 2.0 (niveau animation), mi-reboot mi-résumé, du dessin animé fleuve éponyme, 1h33 de cinématique de jeu vidéo.
C'est incohérent, brouillon, Athena a une si grosse fuite de "cosmos" qu'elle le refile à tout le monde comme si c'était de l'herpès et les scènes de combats sont si bordéliques qu'elles sont à la limite de l'agression rétinienne (un peu comme quand on appuie sur tous les boutons de la manette).
Ajoutez à ça des dialogues réactualisés pour être "tendance" encore plus improbables que dans la série d'origine, la doublure féminine qui feule tellement qu'on a l'impression que le film peut basculer à tout moment dans un Hentai, le sanctuaire qui ressemble à s'y méprendre à Pandora, la bouffonnerie des personnages calquée sur d'autres animes (mais qui n'existait pas dans celui-là), une séquence chantée ridicule avec le Chevalier d'or du Cancer et vous aurez juste envie de vous immoler dans la salle.
Où on ne comprend vraiment pas le choix artistique et narratif qui a été fait dans cet "hommage" à Masami Kurumada (celui-là d'hommage !) : pourquoi avoir voulu tout traiter en un seul film ? Pourquoi ne pas avoir tenté la franchise, ou au moins la trilogie (qui, pour le coup, auraient carrément été justifiées) quitte à ne faire que le premier volet si le résultat ne s'avèrait pas rentable (mais au moins il aurait été artistiquement respectable) ?
Mauvais, vraiment, même si on sent qu'y a du boulot et qu'ils ont essayé d'en faire quelque chose de visuellement chiadé.
A complètement déconseiller aux fans donc (et même aux moins fans d'ailleurs... À tout le monde en fait).
Et si jamais vous connaissez des gamins qui seraient tentés (au risque de les laisser passer complètement à côté d'une œuvre qui reste culte), mieux vaut investir dans les coffrets DVD de la série (qui, malgré tout, a quand même bien vieilli) ou les mangas.