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L’UOMO DEL LABIRINTO featuring LA FILLE DANS LE BROUILLARD (le film) d’à peu près Donato Carrisi [avis schizophrénique]

L’UOMO DEL LABIRINTO c’est l’histoire de Samantha Andretti, enlevée à 13 ans et retrouvée errant à poil quelques 15 piges et des brouettes plus tard. Bruno Genko, le détective privé que les parents de la gamine avaient engagé à l’époque de sa disparition, à défaut d’avoir réussi à lui éviter près d’une décennie et demi de séquestration, va essayer de retrouver son tortionnaire avant de mourir d’une défaillance cardiaque inéluctable.

Ajoutez à ça une prostituée transsexuelle au grand cœur, Simon Berish (le collègue de Mila Vasquez au Limbo qui, elle, est partie en vadrouille de façon toute à fait inexpliquée et tout le monde s’en fout), des jeux sadiques à la SAW-style et un méchant déguisé en lapin avec des yeux en forme de cœur et, hasard ou coïncidence, vous passerez une superbe nuit précédant le dimanche de Pâques.

Pourquoi Donato, pourquouuuuuuaaaaaaa ?!?

Tu n’avais pas le drouuuuuaaaaaat !

Bon en fait si, tu avais parfaitement le droit. Mais c’est quand même pas très gentil de prendre un tout petit peu tes lecteurs pour des cons.

Non parce que le coup du twist final avec Mila Vasquez, tu es au courant que tu nous l’avais déjà fait hein ? Tu crois vraiment qu’on a oublié LE CHUCHOTEUR, petit canaillou ?

Ou alors en fait c’était parce que tu voulais boucler la boucle... Et on dirait que ça serait donc pour ça que tu donnerais vachement dans l’auto-citatoire... Bon, c’est soit ça, soit une grosse séance d’onanisme littéraire, alors c’est quand même mieux ça.

Mais dans ce cas, ça voudrait aussi dire qu’en reliant une bonne partie de tes bouquins (sauf LA DONNA DEI FIORI DI CARTA), tu t’apprêterais peut-être à quitter le monde de l’écriture romanesque pour te consacrer pleinement à la réalisation ?...

Mais non ! Tu ne peux pas nous faire ça ! Déjà parce qu’il y a trop de choses qui restent en suspens avec ta fin à la con et puis aussi parce que la transposition filmique de LA RAGAZZA NELLA NEBBIA n’était pas trop-trop super bien...

La faute à Jean Reno ? La faute à un budget limité qui donne une patine très téléfilm ? La faute à l’improbabilité de certains plans (parce que quand les paparazzi à l’extérieur de ta maison se mettent à te canarder avec ta femme et ta fille, ton premier réflexe sera de les inviter tacitement à se joindre à toi pour aller vous coller chacun à un pan de baie vitrée, pour que leurs prises de vue soient meilleures) ? La faute à l’impression de voir une version bâclée et expéditive du roman ? La faute à ta capacité (voire ton don) à mettre en mots les angoisses et les tensions mais pas en images ?...

Non : c’est toujours la faute à Jean Reno.

Parce que, merde, c’est vrai que ton écriture est toujours aussi agréable et efficace et qu’on se laisse prendre comme des petits lapereaux furtifs... Surtout quand on trépigne d’impatience en attendant la sortie de chacun de tes nouveaux romans de façon tout à fait irrationnelle.

Mais, vois-tu, trop de coups de théâtre tue le coup de théâtre. Surtout quand on l’a déjà lu. Et merder la fin d’un bouquin avec un attendu et habituel retournement de situation à peine capillotracté, ça fout légèrement en l’air tout ce qui a précédé. Et ça, c’est vraiment dommage.

A moins que, même si c’est tout à fait contradictoire avec l’idée de relier toute ton œuvre, tu n’écrives en réalité désormais uniquement pour les gens qui n’ont pas lu tes précédents romans. Auquel cas c’est normal que parmi les anciens, les fans de la première heure, il puisse y en avoir certains qui ont légèrement l’impression que tu les invites à aller se faire voir ailleurs si tu y es.

Et le risque, c’est qu’ils finissent par le faire.

Mais en même temps, c’est vrai aussi que ton dénouement tendrait à éclairer d’un jour nouveau pas mal de trucs de L’IPOTESI DEL MALE... Mais bon, le coup de l’adjuvant qui est en réalité l’opposant, c’était déjà dans LA RAGAZZA NELLA NEBBIA.

Aaaaaaahhhh !!!! Je suis toute partagée dans le dedans de mon être entre « putain tu te fous de notre gueule » et « putain t’es un génie »... L’essentiel étant, bien sûr, de conserver le « putain » en anaphore.

Mais faites donc taire les gens dans ma tête !!!!!!!

L’UOMO DEL LABIRINTO featuring LA FILLE DANS LE BROUILLARD (le film) d’à peu près Donato Carrisi [avis schizophrénique]
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