6 Juin 2015
Et voilà comment on se fait avoir, encore.
On se dit "c'est fini, j'arrête de me mettre dans des séries, après c'est un peu comme quand je joue à Candy Crush : j'ai plus de vie". Alors on essaie de passer à côté, de résister et puis il y a ce "je ne sais quoi" de très efficace (la violence gratos, les méandres des trafics des gangs, Charlie Hunnam à poil...) qui fait qu'on replonge, irrémédiablement.
Arrivé à la saison 6, on peut donc affirmer qu'on atteint un niveau assez haut dans le ratio "un deal / une trahison".
Et puis c'est typiquement le genre de série (à l'instar de Breaking Bad) qui pousse complètement à la misogynie :
les mecs au moins, c'est franc, c'est direct, ça se tire des balles dans la tête alors que les gonzesses, viles fouines manipulatrices, elles sont juste toujours capables des pires coups de salopes et de vendre père, mère, veau, vache et cochons pour sauver leur cul (le fameux "code d'honneur" ne valant définitivement que pour les garçons, les filles étant apparemment incapable de le respecter ... Ni même d'en avoir un en fait... Ou une âme).
Bien sûr il y a du cuir, de la sape cloutée, du tatouage discret, de l'ATF (contre l'Alcool, le Tabac et les Flingues), de la choucroute méchée distinguée, de la BO blues-rock fort sympathiquement larmoyante, de l'idée scénaristique trop hyper originale ("tiens, si on finissait chaque épisode par une chanson où on ferait le point en image de la situation des différents personnages ?" / "comme dans Cold Case ?" / "euh... Ouais... Comme dans Cold Case...").
Et c'est aussi très critiquable : le jeu des acteurs, le côté super propre de l'ensemble, les longueurs, les dialogues ou les scènes qui meublent (non mais sans déconner, Peggy Bundy, toujours aussi top classe au demeurant, qui prépare à bouffer ?!?) et qui servent un peu à rien (mais ça c'est un peu le principe d'une série), les différents retournements de situation légèrement incohérents qui font forcément penser que la série a été renouvelée en cours de route (et que c'était pas ça qui était prévu à la base), et puis la chemise à carreaux de Jax (et le canapé assorti : il s'assoit dedans et, hop, il disparaît), les coupes de cheveux de Jax, les abdos de Jax, les introspections de Jax, le bouc bleaché de Jax...)...
Une série super violente d'un côté (ben ouais ça reste quand même un club de motards spécialisé dans la vente d'armes et de petites chattes) et super bisounours de l'autre (le mythe de la pute au grand-cœur version biker quoi)...
Mais c'est surtout ultra-addictif !
Et finalement intervient la débauche de chiale si prévisible (de toutes façons, à partir du moment où ça commence à fredonner "you are my Sunshine", on sait que ça pue la merde), où on se doute que ça va foirer, où on la voit venir gros comme une maison, mais qu'on prend quand même en pleine gueule (un peu comme la fin de la saison 4 de Dexter, mais dans une nettement moindre mesure).
Où on se dit que clore la série comme ça, sur une fin aussi ouverte, ce serait juste énorme et inhabituel... Et puis on se rend compte qu'en réalité, Netflix n'avait les droits que pour les 6 premières saisons et qu'il y en a une septième (et accessoirement qu'on est un gros boulet).