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JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

De la critique hystérique mais pas que
JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

Une grosse saga familiale comme on les aime (ou pas), avec tous les clichés liés au genre ET à la ville de Marseille (et au sud en général) :

Du vieux beau sur le retour pour la ménagère, de la jeunette (pas si jeune que ça pour pas trop faire pédo) qui, lorsqu'elle se fait enlever, se réveille en sous-vêtements et en baskets (un kidnappeur fétichiste des groles sans doute... Ou alors elle puait vraiment trop des pieds c'est possible aussi) histoire de faire aussi fantasmer les messieurs qui sont d'astreinte "saga de l'été" avec bobonne, du gros problème de rythme (faut bien les meubler les 5h de pelloche), du secret de famille, de l'adultère (tant que ça reste dans la famille...), de la guitare sur la plage, de la bourge qui s'acoquine avec des voyous (light), des méchants bien identifiables et bien identifiés, de la mafia, de la politique (c'est un peu synonyme d'ailleurs : rappelons qu'on est en PACA, con), des hommes de mains qui sont soit ritals soit Corse (Ange, Matteo), des vendeurs de shit arabes, de la calanque, du pognon, de la villa avec piscine à débordement sur la Méditerranée (hommage à Sous le soleil ?), de l'intrigue uuuuuuultra prévisible (mais qui a au moins le mérite de tenir à peu près debout et de ne pas utiliser les runes, le tarot, une quelconque incarnation du diable (big up à PBLV) ou autres phénomènes paranormaux pour retomber sur ses papattes).

JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

En gros, les acteurs ne sont plutôt pas mauvais (exception faite du recyclage du père Chaumette de Plus belle la vie, qui n'a pas beaucoup évolué depuis que j'ai arrêté de regarder (il y a bien 7 ans maintenant) puisqu'il joue toujours le même rôle et de la même façon : c'est-à-dire le politicien véreux, le tribun le plus pourri de la Terre et le type qui interprète le plus mal le mec bourré) mais servis par une histoire et des dialogues... Ben... Estampillée "série de l'été" quoi.

JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

Et puis il y a les deux flics (Lionel Astier dans le rôle du capitaine et son acolyte qui a bouffé tous les sondages de la SOFRES) qui font des blagues... Et heureusement qu'il y a un peu de second degré dans tout ça ! Disons qu'on a l'impression qu'il y a une part d'impro chez Lionel Astier (qui, même lorsqu'il n'est pas servi par les dialogues de son fils ou d'Olivier Marchal, fait quand même un peu du Leodagan).

Il est d'ailleurs parfait dans son rôle, et c'est certainement celui qui s'en sort le mieux (je ne sais pas comment il se démerde mais il arrive à tourner la connerie de son texte à son avantage).

Alors, en 6x52mn, y'en a eu de la bourde, forcément, et ç'eut été difficile de toutes les noter. Petit florilège maison (sans spoiler parce que je suis bien élevée et que ma maman m'a toujours dit "c'est pas parce que tu n'aimes pas qu'il faut en dégoûter les autres") :

Des choix narratifs bien particuliers.

Lorsque, dès les toutes premières minutes de la série, le père meurt (instant hautement dramatique s'il en est) en s'écrasant sur la véranda (auto-nettoyante et auto-réparatrice par ailleurs), le réalisateur utilise une musique toute guillerette (ben quoi ? C'était sensé être son anniversaire alors c'est la fête !).

La période de deuil après la mort de son mari avant de coucher avec un inconnu correspondrait donc approximativement au temps de se ravaler la façade après dispersion des cendres.

Lors d'une cellule de crise (dans un tout petit bureau, c'est important pour la suite), un policier est occupé à rien foutre. Un deuxième policier arrive et lui demande pour qui est la feuille placée juste devant lui. "Vincent" qu'il lui répond. Là on se dit que le Vincent en question doit être vachement loin mais non : le deuxième flic ramasse la feuille et la tend au Vincent qui était juste à côté. Là il lit rapidos le feuillet et déclare au capitaine (qui lui aussi est à 1m : tout se joue dans l'espace de 4m2 maxi), que le suspect n'est toujours pas localisé (où comment faire de la justification salariale des silhouettes...).

Quand je vous disais qu'il fallait meubler.

Des dialogues improbables.

Interrogatoire de la famille (la mère (Brigitte Fossey), la femme (Valerie Karsenti) et la fille (Flore Bonaventura) de la victime) :

— Pourquoi était-il sur le toit ?
— Il y avait une fuite.
— C'était une grosse fuite ?

Car dans le cadre d'une enquête qui s'oriente de plus en plus du suicide ou de l'accident vers le meurtre, le plus important c'est assurément la taille de la fuite.

Les deux flics fouillant le téléphone portable du défunt et observant un selfie de sa maîtresse, reçu par MMS quelques instants avant le vol plané :

— C'est un test de grossesse qu'elle tient ?
Zoom avant sur la photo.
— Et il est positif !

Pas du tout : sa passion c'est d'immortaliser sa tronche à côté de divers objets sur lesquels elle vient tout juste de pisser.

Interrogatoire de la grosse dégueulasse :

— Quelqu'un était au courant pour votre relation ?
— Non, on était ensemble depuis 6 mois, on faisait très attention.

Au point de tomber enceinte donc...

Après la découverte d'un nouveau meurtre dans le très gros aquarium :

— Pose des questions aux témoins !
Le flic regarde autour de lui et ne voit que des poissons... Et là :
— Petit-petit-petit...

Non mais vraiment.

— Est-ce qu'elle a réussi à retrouver ce qu'elle cherchait avant de mourir ?

Ben... Peut-être qu'elle l'aurait eu sur elle dans ce cas ?

— Vous êtes en garde à vue à partir de maintenant, 11h42.

Et là la cloche de l'église se met à sonner... (ok, je pinaille me direz-vous : ce sont les trois coups de carillons de moins le quart... Mais c'est tout de même con : il s'en est fallu de peu pour être raccord).

Deuxième enlèvement alors que la baraque était surveillée. Le flic appelle son capitaine pour le prévenir :

— Cooooa ? (...) tu restes là-bas, moi...
Je t'envoie des renforts ? Je mets toute la brigade sur le coup ? Je lance un avis de recherche sur la bagnole ? Je mets en place des barrages ?
—... J'organise une cellule de crise.

Ah... Ok... Pas d'action donc.

— Karine ?
— Oui capitaine. (...) Je me rends compte que je ne connais même pas votre prénom.
— François. Voilà, maintenant vous savez... Enfin pour votre mari je veux dire.

C'est beau, c'est grand, c'est puissant.

Des situations surréalistes (voire incohérentes) provoquant un questionnement existentiel.

JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

Pourquoi les gens s'obstinent à répandre des cendres dans la mer, face au vent, en se prenant systématiquement tout dans la gueule ?

Quand quelqu'un qui se trouve sur le bord du très gros bassin avec plein des requins dedans, dans lequel vous effectuez une plongée en apnée, essaie de vous noyer en vous refoutant la tête sous l'eau à chaque fois que vous remontez à la surface, est-ce que vous allez systématiquement chercher à respirer à cet endroit précis où vous aller vous décaler genre à 2m du bord, histoire de vous retrouver hors de portée ?

La video-surveillance ? Tout le monde s'en fout. A quoi sert-elle d'ailleurs ? Parce qu'au bout d'un moment, les flics, ils demandent quand même à la voir (c'est pas le premier truc qu'ils vérifient d'habitude ?). Mais les caméras ne surveillent apparemment que les couloirs du centre et il n'y a pas non plus d'enregistrement (vu qu'à un autre moment, une des héroïnes s'introduit illégalement dans un bureau, que le vigile remarque la porte entre-ouverte (il ne l'a d'ailleurs pas du tout vue entrer et pourtant il n'était pas parti pisser), qu'il se rend sur les lieux (pas de caméras dans les bureaux on a dit !), qu'elle arrive à le détromper et qu'elle repart peinarde par le même chemin sans jamais être inquiétée). Et pourtant si : il y a bien des enregistrements puisque celui du meurtre dans le bassin a été malencontreusement effacé. Mystère...

Existe-t-il une faille spatio-temporelle dans les Bouches du Rhône ? En effet, le second enlèvement a donc lieu dans la soirée (les personnages vont se coucher et vu qu'ils n'ont pas trop le cœur à faire la teuf, on est en droit de penser qu'il n'est pas 4h du mat). Découverte du truc, cellule de crise, bla-bla-bla et pendant tout ce temps, le kidnappeur et sa victime roulent... Tellement longtemps qu'ils arrivent à leur point de chute au lever du soleil. À ce moment-là, le capitaine (qui en a sous la godasse et qui n'est pas la moitié d'un con) percute l'endroit de leur destination par un habile mécanisme de déduction opéré par son super cerveau de super flic. Toute la fine équipe se met en route et arrive sur les lieux en même pas 3mn (vu que les deux fuyards sont à 50m de la bagnole).

Et là, la série prend tout son sens et pose enfin une vraie question d'une importance cruciale : la téléportation, mythe ou réalité ?

JUSQU'AU DERNIER de François Velle (série de l'été 2014 de France 3) [critique]

JUSQU'AU DERNIER.

Réalisé par : François Velle / Genre : Série, drame / Nationalité : français / Distributeur : Koba films

Casting : Brigitte "Missèèèèl" Fossey, Valérie "tenancière de bordel" Karsenti, Flore Bonaventura, Lionel Astier, Serge "Plus belle la cuite" Dupire, Marie-Christine "repas de substitution" Barrault...

Date de sortie en vidéo : 1 Juillet 2015 / Durée : 6x52min

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