8 Août 2016
500 ans après sa disparition, Jerome Bosch, l’un des plus grands peintres flamands continue à intriguer avec une œuvre aussi fascinante qu’énigmatique, aux interprétations multiples.
A travers « le Jardin des Délices », historiens de l’art, philosophes, psychanalystes en cherchent le sens et rendent un hommage vibrant à un artiste qui défie le temps.
Alors avec un sujet pareil, comment voulez-vous résister ? D'autant plus que le résultat est totalement à la hauteur de ce que le Pitch pouvait laisser espérer.
Un film documentaire fascinant dans lequel on (re)découvre l'œuvre de Jheronimus van Aken (plus connu sous son nom de scène bizarrement) et plus particulièrement le triptyque arbitrairement intitulé "Le Jardin des délices" :
Sur votre gauche, le jardin d'Eden avec une girafe albinos, une chicha en langoustine, une allégorie pré-Darwiniste au pied d'une falaise à moustache célèbre, un Adam christique et un Dieu à l'image de l'Homme (puisqu'il l'a un peu créé à son image en fait).
Sur votre droite, l'Enfer avec des couteaux, des lances, des dagues, des poignards et des instruments de musique en veux-tu en voilà, du harpiste adepte de la suspension corporelle (la musique c'est Satan ?), des animaux sadiques anthropomorphes et des mecs à poil qui rident des proues de bateau.
Et au milieu, une grosse Free Party.
On pense évidemment à Dante, à l'enfer de sa DIVINE COMÉDIE et à la cartographie picturale qu'en avait fait Botticelli mais avec une interprétation éminemment moderne. Parce que le bonhomme possède un style profondément visionnaire (rappelons que le triptyque a été réalisé entre 1490 et 1510) à la limite du surréalisme... Et si on m'annonçait qu'il faisait en réalité partie des extraterrestres renvoyés chez eux par les Men In Black, ça me surprendrait qu'à moitié.
Un film qui nous apprend plein de choses et où on réalise que Dali lui a largement pompé dessus comme un gros sagouin (un peu comme Ponti d'ailleurs, et ses petits copains de la littérature jeunesse dans certains détails de leurs illustrations chorales).
Un film qui permet de se coucher nettement moins con (ou de mourir moins con, selon vos projets à court terme).