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INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Tout démarre très fort, avec des effets spéciaux à couper le souffle sur une vue aérienne où l'on voit voler plein de petites merdouilles avec la voix off qui nous explique que "hey, paniquez pas ! On est en 2016 mais c'est une sorte de présent parallèle bicoz, en 96, on n'a pas vraiment subi une attaque extraterrestre et que, oh putain, vous allez pas commencer à nous faire chier, c'est pas un documentaire non plus, bordel !".

Parce qu'en fait, nous (les américains), on a eu 20 ans pour étudier et copier la technologie alien avec tout le merdier qu'ils avaient laissé sur Terre la première fois. Et donc, grâce à ça, on a réussi à fabriquer des avions en polystyrène grandeur nature, de ceux qu'on gagne à la foire, qui sont tout plat et dont on enfute les ailes dans une fente à travers la carlingue... Bref, la 3D, quand ça foire, ça fait pas semblant.

En plus de toutes ces superbes avancées technologiques, on a construit une Base Lunaire Internationale, la BLI.

N'allez pas nous traiter d'ethnocentristes : vous voyez qu'on partage avec les copains !

Ouaip, sauf que dans votre base, il n'y a quasiment que des américains... Et deux chinois... De la même famille.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Patricia, la fifille du président du premier opus a bien grandi (on reconnaîtra Maika Monroe qui, après avoir plutôt opéré de bons choix de carrière avec IT FOLLOWS, s'était quelque peu perdue dans LA 5ÈME VAGUE et confirme largement l'essai avec ce film-ci).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Elle occupe un emploi fictif à la Maison Blanche et a arrêté sa carrière de pilote de chasse grosso modo suite à un accident qui a failli coûter la vie à Dylan (le fils de la stripteaseuse et beau-fils de Will Smith qui lui aussi a bien grandi... Enfin pas Will Smith : vu qu'il n'a pas voulu rempiler, il est mort).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Vous ne pourrez pas nous reprocher qu'elle pilote un avion furtif plus tard comme vous l'avez fait avec son papa dans le 1, nananère !

Oh et puis c'est tellement finement placé...

Et ce terrible accident (on pense à HOT SHOTS, évidemment) a été causé par Liam Hemsworth, le concon d'HUNGER GAMES et frère de THOR, qui est donc son mec (à la Patoche, pas à Dylan), cliché de la tête-brûlée-au-grand-cœur-et-à-l'humour-ravageur à qui tout réussit, et qui est déjà en poste sur la BLI.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Patoche demandera d'ailleurs à Dylan d'avoir l'obligeance de ne pas défoncer la petite gueule de tête à coups de pelle de son amoureux quand il le verra là-haut (running gag de démonstration de virilité qui durera tout le long du film, parce que ça ne meurt pas ces bestioles-là, même si le scénario essaie de nous le faire croire (espérer ?) pendant un quart de seconde). Euh, par ailleurs, tous les astronautes qui partent en mission doivent obligatoirement passer par la Maison Blanche pour se faire adouber ?

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Pendant ce temps, Jeff "LA MOUCHE" Goldblum fait ami-ami avec Mobutu junior (ou "Umbutu", c'est pareil) et sa petite bande de potes à mi-chemin entre les types aux mœurs bizarres d'INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT (pour la déco ethnico-necro-primitive) et n'importe quelle troupe de mercenaires avec des gros flingues dans un film de Luc Besson.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Là, Jeff "théorie du chaos" Goldblum retrouve son ex et futur plan cul : notre Charlotte Gainsbourg nationale qui est psy, ce qui est tout de même très utile en cas d'invasion extraterrestre (notons là aussi que l'ex et nouvelle femme de Jeff dans le 1 n'a pas rempilé, ce qui entraîne donc sa... Ha ben non, elle, tout le monde s'en contre-cogne : n'est pas Will Smith qui veut).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Bref, la formation d'un trou noir aussi intempestif qu'improbable juste à côté de la Lune accouche d'une grosse bouboule. Comme elle ressemble étrangement à l'Etoile De La Mort et que les humains sont encore un peu sur les nerfs depuis le premier film, ils pensent immédiatement à une nouvelle invasion. Donc la chef du monde et présidente américaine donne l'ordre de lui dégommer sa race.

Une fois détruite, notre bande de joyeux drilles (HUNGER GAMES man, le quota féminin et asiatique, le quota noir et le quota geek-looser-romantique-et-sensible) vont récupérer, au milieu des débris, une petite bouboule qui était à l'intérieur de la grosse bouboule avec un étrange et mystérieux symbole inscrit dessus. Symbole qui ressemble à s'y méprendre à celui de l'alimentation des appareils électriques auquel on aurait fait faire un quart de tour vers la gauche et que Mobutu Jr peint à ses heures perdues (une sorte de RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE de la loose ?).

Ce qui expliquera pourquoi le fils du grand démocrate africain se retrouvera embarqué dans l'aventure avec Jeff, Charlotte (qui n'aura pas la décence de mourir au bout de 5 minutes comme Binoche dans GODZILLA) et un expert comptable... Enfin pour l'expert comptable ça se discute.

Et ce symbole, tous les humains qui sont entrés en connexion avec les Aliens en 1996 en ont une frousse bleue parce que les Aliens en ont eux-mêmes une frousse bleue.

Dans le même temps, un super mega vaisseau méchant de la mort débarque, explosant la BLI et tous ses occupants au passage dont le tonton chinois (ce qui ramène le côté "international" de la coalition à un membre).

Mais même avant ça, tout le monde savait bien que c'étaient les vilains Aliens du 1 qui étaient de retour parce que c'est exactement le même vaisseau mais en plus gros (enfin nous on le sait parce qu'on a vu le début du film où la chef des Aliens (ils ont des USA les Aliens ?) était super vener de s'être fait botter le cul en 96 et où elle se repassait en boucle le discours emphatique tout pourri du président de l'époque en ourdissant sa vengeance).

Parce qu'en 20 ans, leur technologie n'a pas bougé d'un pouce, ils ont juste construit le même truc en plus gros... Un peu comme dans STAR WARS 7 en somme.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Et le Big Fucking Ship est d'ailleurs tellement gros qu'il peut aspirer une partie de l'Asie comme un gros aimant et la ville de Londres en même temps (ouais, on est sur du très très gros vaisseau-là... Freud se régalerait).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Sauf que cette fois-ci, point de rayon laser à effet napalm : on soulève, et puis on relâche. C'est beau, c'est simple, et c'est tout aussi spectaculairement efficace.

Et l'arrivée du Big Fucking Ship entraîne dans le même temps une sorte d'hystérie collective chez les Aliens prisonniers depuis 20 piges dans la zone 51 et qui étaient catatoniques jusque là, ainsi que le réveil du scientifique zinzin qui avait servi de marionnette humaine par l'habile truchement des tentacules de l'Alien dans le 1.

Alien que Will Smith avait capturé après l'avoir assommé de ses petits points rageurs et qui l'avait traîné dans son parachute sur une quantité astronomique de bornes en plein désert (non mais sans déconner, il y a vraiment des gens qui ont signé pour ça ?... Ou alors ils pensaient que c'était une parodie, c'est pas possible autrement).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Après moult péripéties (dont la mort plus que probable de Jane Birkin parce qu'elle vivait à Londres (dixit Charlotte dans le film), celle de la mère de Dylan qui, en 20 ans, avait réussi le prodige de passer du statut de strip-teaseuse à celui de gynécologue-obstétricienne, et le passage obligé par la chute hautement symbolique du drapeau américain sur le toit de la Maison Blanche), nos joyeux compères réussissent à livrer la petite bouboule récupérée sur la Lune dans la zone 51.

Et c'est donc notre scientifique à moitié cul nu et son haleine à décoller facilement du papier peint qui réussit à ouvrir la bouboule, libérant une Pokeball...

À moins que ce ne soit l'expert comptable, je ne sais plus (les flots de sang qui jaillissaient de mes orbites troublaient quelque peu ma perception de l'image).

Sauf que ce qui est fort ballot, c'est que la grosse bouboule qu'ils ont dezinguée, en vrai, elle n'était pas méchante !

Même que la Pokeball leur explique (oui, elle parle) qu'elle appartient à une sorte de Croix Rouge interstellaire qui vient aux secours des planètes attaquées par les vilains Aliens, qu'elle ramasse les rares survivants des différentes espèces et qu'elle les regroupe dans une base spatiale d'entraînement pour leur apprendre à se défendre (ce qui est un peu con et tard puisque leurs planètes ont été détruites) ou à les attaquer pour les mettre enfin hors d'état de nuire (vu qu'ils font un peu chier tout le monde dans l'univers).

Bon, une fois qu'elle a bien fait le teaser d'INDEPENDENCE DAY 3, elle raconte qu'en fait, là, elle était surtout apparue pour nous prévenir que les vilains Aliens revenaient et nous aider à les combattre mais bon, vu comme on a tout fait péter, c'est mort...

S'ensuit une sombre histoire de reine des Aliens qui veut récupérer sa Pokeball tout en creusant un très gros trou avec le gros canon au plasma de son gros vaisseau pour bousiller le noyau terrestre...

D'ailleurs, le fait qu'on se retrouve avec ce fameux trou de rien du tout (1,5km de diamètre) dans le manteau terrestre n'a strictement aucune répercussion... Gageons que les scénaristes sont surement copains avec les mecs de PACIFIC RIM qui avaient fait péter impunément une bombinette nucléaire au centre de la Terre.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Et puis comme dans INDEPENDENCE DAY (tout court), il y aura du sacrifice paternel (mais seulement après s'être rasé, c'est important), du discours rassembleur "main sur le cœur", du pilotage de vaisseau alien, de l'excursion dans le vaisseau-mère, de l'histoire d'amour...

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Mais aussi (cliché sur les parents juifs en approche !), il y aura le père de Jeff, toujours tellement discret et sobre, qui survivra de façon tout à fait improbable au naufrage de son bateau et qui se retrouvera à traverser le désert en bus scolaire pour aller rejoindre son fiston et assister à la grande bataille finale flanqué d'une fausse Chloé Moretz et d'une flopée de gamins (non mais arrivés à ce stade du film, inutile de lutter).

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Bref, vous l'aurez compris, c'est l'histoire du 1, avec les mêmes scènes pas forcément améliorées que dans le 1, où on tue presque un par un les acteurs du 1 qui n'avait rien de mieux à faire...

Sauf Will Smith donc qui est mort avant, pas cons les scénaristes. Bien qu'il devienne tout à coup le père de Dylan alors qu'il était son beau-père précédemment... Ok c'est bon, j'ai rien dit pour les scénaristes. Et ce qui fait un peu peur, c'est que le réalisateur lui-même s'est collé au scénario. Donc soit il a été victime d'une amnésie passagère, soit ce n'est pas lui qui a réalisé le film, soit c'est un goof de la VF, soit tout le monde s'en fout.

Avec, comme dans le 1, un côté incroyablement premier degré mélangé à des tentatives de vannes qui donne un aspect "on fait un film bourrin mais on a trop de recul sur nous-mêmes en réalité... Mais on fait quand même un film bourrin... Mais on a trop de recul.. Mais..." à la limite de l'auto-parodie involontaire et pas très drôle qui n'a même plus l'excuse des années 90 (décennie si prolifique en sauvetages de la planète ultra musclés plus ou moins réussis).

Et puis ce sont toujours les américains les maîtres du Monde, même s'ils font des skype-conférences pour vaguement demander l'avis de 2 ou 3 autres chefs d'Etats (le même nombre que les scénaristes dis-donc !).

Mais comme ils ont élu une femme (qui a survécu au JOUR D'APRÈS qui plus est), ça excuse à peu près tout. Et puis ça nous permet de nous montrer que nous, non seulement on n'a pas élu une femme mais qu'en plus on a réélu Pompidou.

INDEPENDENCE DAY 2 : RESURGENCE de Roland Emmerich [résumé] & [critique]

Où on apprendra aussi que peu importe la puissance ou la provenance de ton flingue, rien ne vaudra jamais une bonne vieille machette, et qu'il faut toujours prendre les Aliens par derrière (clin d'œil appuyé).

Alors est-ce que c'est spectaculaire ? Oui. Est-ce qu'il y a de gros moyens ? Aussi. Est-ce que c'est bien filmé pour autant ? Non. Est-ce que les nouveaux acteurs sont charismatiques ? Non (lisses et interchangeables même). Est-ce que c'est bien, bien con ? À souhait. Est-ce que c'est marrant ? Non. Est-ce que c'est cohérent ? Non plus.

Mais, en même temps, on ne va pas se mentir : quand on va voir la suite d'INDEPENDENCE DAY (qui constituait tout de même déjà un sublime trésor de subtilité), on ne s'attend pas totalement à voir un film d'art et d'essai.

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