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PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Pour son premier film de grand en tant que réalisateur de cinéma et après s’être illustré derrière la caméra dans des séries métaphysiques telles que Buffy contre les vampires, Angel, Smallville, ou Spartacus, Steven S. DeKnight s’attaque à un monument mondial de la science fiction : la suite de PACIFIC RIM du récemment oscarisé Guillermo del Toro, œuvre qui marqua sans nul doute l’apogée de sa filmographie...

Toute ressemblance avec TRANSFORMERS serait totalement pas fortuite.

Toute ressemblance avec TRANSFORMERS serait totalement pas fortuite.

Bon, peut-être pas.

Et peut-être pas un monument mondial non plus... Peut-être juste pour mes gosses en fait (et la dizaine d’autres qui étaient dans la salle dès le premier mercredi après-midi d’exploitation)... Juste pour ceux qui le regardent régulièrement, en boucle, depuis que le coffret dvd est sorti, qui le connaissent par cœur et qui l’ont érigé au rang de film culte de leur jeune vie... Putain, on essaie de donner une éducation et soudain, tout fout le camp !

La connerie aussi.

La connerie aussi.

Bref, Steven S. DeKnight réussit donc le pari insensé de faire presque passer le premier opus pour un film d’art et d’essai.

Presque.

Parce que, bon, PACIFIC RIM, c’était quand même un peu beaucoup des gros robots qui maravaient des grosses bestioles et pas un drame social sur les revendications syndicales des agriculteurs labellisés Max Havelaar en Amérique du Sud...

Et pourtant, parler ici de surenchère sonnerait carrément comme un doux euphémisme : toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus con, Stevie l’a fait ! Parce que trop de bruit, trop de robots, trop de baston, trop de chorégraphies hystériques, trop d’exagération abusée, trop de vannes de trop, ça n’est jamais assez. Un peu comme dirait mon boucher, si je lui demandais 800g de viande hachée pour la bolo et qu’il m’en servait 2,7kg : y’en a un peu plus, je laisse ?

PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Bon ben voilà : PACIFIC RIM UPRISING c’est un peu comme une bolo avec trop de viande hachée. J’explique :

Plus fort que des Jaeger contre des Kaiju, plus fort que des Jaeger contre d’autres Jaeger, plus fort que des Jaeger contre des Jaeger-Kaiju (des Jaeju ?... des Kaiger ?) :

Des Jaeger contre un mega-kaiju !

 (Comprendre : un assemblage de Kaiju qui auraient trop regardé Bioman et Power Rangers).

PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Avec des dialogues profonds et philosophiques tels que :

– Fronde gravitationnelle !!!!
– Boucle de rétroaction !!!!!
– Pouvoir du prisme lunaire !!!!!
– Activation poing convexe !!!!!

Cornofulguuuuuure !!!

Des Jaeger tout neufs aux nouveaux noms très inspirés qui ratissent large niveau références comme Saber Athena, Gipsy Avenger (Gipsy Danger étant momentanément indisponible pour une durée indéterminée), Optimus Fury ou Brazzer Phœnix... (les noms ont pu être modifiés pour préserver l’anonymat des victimes)

Du sacrifice rituel de la minorité ethnique, de la relation crypto-gay entre Finn des nouveaux Star Wars et le fils de Clint Eastwood, des séances en très haute intensité sur des vélos elliptiques, des clins d’œil au premier volet (l’alarme de bagnole VS le pendule de newton)...

Et puis des acteurs qui reprennent leur personnage (et d’autres pas... ceux qui ont un avenir... Ceux qui ont tourné pour James Gray et qui ne mangent plus de ce pain-là, les ingrats...), qui sont maquillés à la truelle (à croire qu’ils ont découvert le mouvement emo) et qui ont facilement pris 10 ans dans les gencives en l’espace de 5 (ce qui explique sûrement l’arc temporel choisi)...

PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Aussi étonnant que cela puisse paraître, pas trop de faux raccords entre le scénario du 1 et du 2 malgré la présence du fils légitime providentiel d’Idris « Stacker Pentecost » Elba dont personne n’avait entendu parler et qui débarque un peu comme un poil de cul sur la soupe, peut-être un peu pour donner du boulot à un John Boyega surfant sur le cliché de la rebelle-attitude-black-Gangsta-Rap tout en jouant exactement le même personnage gentil mais un peu concon que dans STAR WARS...

PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Avec aussi une ex-pilote de Jaeger indécise qui ne sert à rien sinon à donner une caution hetero à nos deux trublions :

– Tous les pilotes sont indisponibles ? Envoyons les cadets !
– Euh... Et la bien-nommée Jul ?

Schhhhhh ! Fixe mon doigt, tu auras tout oublié dans 5-4-3...

De la survie sans égratignure ni irradiation (voire combustion spontanée) à l’explosion toute proche d’un Jaeger (le réacteur des modèles Gipsy n’était-il pas nucléaire ce qui équivalait à faire péter une bombinette atomique ?), un peu de second degré mais pas assez sans doute, du Mr. Trololo, des Kaiju illuminés de l’intérieur comme des Escalators, une intrigue digne d’un des meilleurs téléfilms de SciFi qui aurait explosé le budget et l’annonce finale d’une future franchise avec citation directe de TRANSFORMERS, L’ÂGE DE L’EXTINCTION (autre chef d’œuvre éducatif)... Comme dirait Deadpool dans la bande annonce du 2 : « là, c’est le dialoguiste qui s’est pas foulé. »

Et pourtant, malgré la débauche d’effets pyrotechniques, le vrai spectacle ne se jouait pas sur l’écran en cet après-midi du mois de mars de l’an de grâce 2018 mais bel et bien dans la salle : un petit garçon de 3 ans et demi, debout sur son rehausseur (en chaussette et sans personne derrière, on se calme), qui n’avait pas pu voir le premier film au ciné parce qu’il n’était même pas encore en projet était en immersion totale dans l’action et avait la véritable sensation de piloter un Jaeger.

PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [critique]

Et c’est aussi pour ça que, malgré tout, le cinéma, parfois, c’est magique.

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