TOMB RAIDER de Roar Uthaug [critique]

Tout commence par un hommage au préparateur physique d’Alicia Vikander, où l’on apprend qu’en plus de voler des pommes, la jeune Lara Croft n’est pas à jour dans ses cotiz’ de la salle de boxe, et que Deliveroo, ça paye moyen.

Alors la bougresse décide de participer à une sorte de course-suicide avec récompense à la clé où une cinquantaine de cyclistes en chaleur vont se lancer à sa poursuite, pour qu’on comprenne bien combien elle est intrépide et déterminée. Parce que si elle a tant besoin de pognon, la jeune héritière, c’est parce qu’elle refuse de toucher à la fortune de son Noah Solloway de papa, malgré les supplications d’une Kristin Scott Thomas en charge de la gérance du bousin depuis la disparition du patron. En effet, cela signifierait déclarer officiellement son père mort et ça, même après sept ans de silence radio, elle ne peut s’y résoudre.

Mais, par le truchement d’un casse-tête japonais, elle va découvrir la cachette secrète de son père et les pléonasmes dans le manoir familial, ainsi que sa véritable activité.

Elle va également y trouver toute la documentation nécessaire pour tenter de le rejoindre...

Bon, du coup, TOMB RAIDER version 2018, qu’est-ce que ça donne ?

Et bien TOMB RAIDER, c’est presque 2h de : Alicia Vikander fait de la boxe, Alicia Vikander montre ses abdos, Alicia Vikander a dû sévèrement en chier pour parvenir à un résultat pareil, Alicia Vikander fait du parkour, Alicia Vikander pousse des petits cris, Alicia fait la nique au danger, Alicia Vikander se fait recoudre le bide avec un crochet de boucher, Alicia Vikander est plus forte que la septicémie...

Alicia Vikander court très vite en se tenant très droite, Alicia Vikander est toute remplie de culpabilité d’avoir tué un autre quelqu’un, Alicia Vikander se contrefout d’en buter des tas après...

Alicia Vikander se fait un gommage à la rouille dans une carcasse d’avion, Alicia Vikander a tous ses rappels antitétaniques, Alicia Vikander se roule dans la boue, Alicia Vikander est toute cochonnée...

Alicia Vikander saute comme Mario sur Game Boy, Alicia Vikander est très belle, Alicia Vikander est moins nichonneuse que dans les premiers jeux vidéos, Alicia Vikander n’est pas une pouffe, Alicia Vikander est badass...

Alicia tient en joue des mecs armés jusqu’aux dents avec un arc et une flèche, Alicia Vikander prend des risques inconsidérés, Alicia Vikander se bagarre avec des types qui aiment bien faire peter des rochers, Alicia Vikander a des coups de chatte phénoménaux et Dominic West, une magnifique coupe mulet frisotée.

Et au final, ça donne... une super cinématique de jeu vidéo mais avec des vrais gens, plein de niveaux différents, de bruits très forts (et pas uniquement les cris de joueuse de tennis d’Alicia), plein d’effets spéciaux plus ou moins heureux, plein d’images très très bordéliques pour dire qu’il y a beaucoup d’action violente avec de la violence, et plein de questionnement métaphysiques sur le devenir de l’humanité et la juste cuisson des pâtes.

Un savant mélange de jeu vidéo, donc, et de pur divertissement, avec toutes les qualités de ses défauts : pas transcendant, un peu con-con mais pas complètement désagréable non plus, quoiqu’un poil bruyant et agressif visuellement si on compte faire la sieste pendant la séance.

Alors inutile de polémiquer sur l’improbabilité du bordel, ni sur les gros emprunts hommages à Indiana Jones, ni le côté très premier degré de l’ensemble (bien essayé la présence de Nick Frost, le copinou de Simon Pegg mais ça ne marche pas comme ça) :

Non seulement c’est un film d’action et d’aventure mais en plus il s’agit d’un reboot de TOMB RAIDER...

What did you expect ?