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RAIDERS de Anders Banke [critique]

Raiders de Anders Banke, sorti en DVD le 15 mai et édité par Condor entertainment, est un remake russe raté du film Hong-kongais "Breaking news" de 2004 (c'est même marqué à la fin du générique... Pas que c'est raté, hein !) avec un petit côté Die Hard pour le Major Smirnov (sans déconner) qui en fait une affaire personnelle et qui s'obstine à vouloir faire justice lui-même (mais n'est pas John McClane qui veut).

Pas de message, pas de sens caché ou profond (même si on serait tenté d'y croire, voire de l'espérer, au début) mais un budget douilles, explosions et armes à feu digne d'une chanson drôle de l'Algerino sur les quartiers Nord de Marseille. Un film où ça canarde et où ça pisse le sang dans tous les sens, sous tous les angles, au ralenti...

Débriefons tout d'abord la jaquette :

10 SWAT... À Moscou ?

30 TERRORISTES... Euh, attendez, ils sont 6 les mecs !

3 MILLIONS DE SPECTATEURS... Vraiment ? Sérieusement ?...

Les 30 terroristes...

Les 30 terroristes...

Voyons à présent le synopsis :

Après une fusillade entre la police et une bande de malfaiteurs dans les rues de Moscou, la directrice des relations publiques des forces de l'ordre décide de modifier les images de l'affrontement en faveur des policiers. Cette manipulation ne plaît pas aux gangsters, qui ont réussi à prendre en otage un homme et ses deux enfants, et qui préparent leur riposte.

Allociné

Alors, pour la fusillade, c'est vrai mais la bonnasse en question décide surtout d'équiper les troupes d'assaut de GoPro pour filmer l'intervention et l'arrestation des vilains-méchants, retranchés dans un appart' d'une barre HLM avec, comme otages, le plus mauvais acteur du monde (même en VO) et ses deux mômes, histoire de laver l'affront de la branlée que la BAC locale s'est prise en pleine rue (et de racheter une crédibilité à la police moscovite).

En terme de riposte, à part préparer un poulet rôti aux patates avec les otages et faire exploser un camion publicitaire d'eau minérale, ça reste du terrorisme light (24 nous a habitués à pire niveau vengeance & cruauté... Ou à mieux, c'est selon).

Ajoutez à ça de la marche arrière en sens interdit, du stationnement gênant, du flic municipal corrompu, du flic municipal zélé, du flic municipal mort, de l'exsanguination par carotide perforée, du dommage collatéral, du gamin capable de rétablir la connexion internet de tout un immeuble grâce à un téléphone portable, de la diversion qui sert à rien, du colonel qui ressemble à Michel Sardou, de la poursuite entre un tram et Zubrowka qui fait des lèves en booster rose, de la gonzesse auto-nettoyante qui se prend une bonne giclée de matière cérébrale en pleine face et qui est fraîche et pimpante sur le plan suivant pendant que le mec qui se tape tout le film avec une bastos dans le ventre va d'abord faire la conférence de presse avant de se faire soigner (ou au moins de se débarbouiller un peu), de la versatilité des chefs de la police ("qu'est ce que vous avez branlé bordel, c'était vraiment une idée de merde, on passe encore plus pour des gros cons !" / "Non mais laissez-moi essayer encore un truc" / "bon d'accord"...), du méchant qui joue avec son couteau, de la VF juste horrible (comme souvent quand on n'est pas face à un blockbuster américain, les moyens mis dans le doublage avoisine le salaire mensuel d'un enfant dans une usine de godasses, comme si on avait chopé 3 mecs et une gonzesse un lendemain de cuite dans la rue en leur disant "tenez voilà vos textes et toi, la fille, quand ce sera au tour de la gamine de parler, tu prendras une voix aiguë et ça passera tout seul") et vous aurez une vague idée de ce qui vous attend...

RAIDERS de Anders Banke [critique]

Beaucoup d'incohérences donc, de scènes juxtaposées sans lien logique ni narratif, de mauvais jeux d'acteur(trice), de dialogues improbables, presque aussi mauvais que dans I, Frankenstein (dont le tournage déshonorait le cinéma fantastique en 2013)...

Pourtant l'idée de départ était bonne et ça aurait pu donner une véritable réflexion sur le pouvoir et la manipulation des images avec une battle par montages interposés etc... Mais pas là, non (bien que le synopsis puisse le laisser croire) : juste un film d'action à l'américaine mais sans le savoir-faire (et pas assez involontairement drôle pour figurer parmi les comédies de 2013) à prendre comme tel, sans réfléchir... Surtout sans réfléchir !

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