16 Février 2016
C'est l'histoire du renard le plus nul du monde : à la ferme, il est connu comme le loup blanc et ses incursions se soldent irrémédiablement par une raclée infligée par la poule.
Comme le lapin et le cochon sont sympas, ils lui préparent à chaque fois un petit panier de légumes, histoire qu'il ne crève pas la dalle.
Son pote le loup essaie tant bien que mal de lui apprendre à être féroce... Pour mieux se foutre de sa gueule.
Bon en même temps et à sa décharge, c'est vrai que l'ami renard est tout sauf crédible en tant que méchant prédateur (ou en tant qu'être vivant tout court... Mais le loup le dit nettement mieux que moi).
Du coup, le loup a une idée : étant lui-même persona non grata à la ferme et le renard n'y faisant peur à personne, ce dernier va aller voler des œufs dans le poulailler afin qu'ils puissent tous deux becter les poussins une fois éclos.
Sauf qu'il va falloir les couver ces œufs et que c'est le renard qui va s'y coller... Sauf que les poussins vont le prendre pour leur maman... Sauf que même s'ils sont très chiants, le renard va s'attacher...
Avec ses dessins très expressifs servis par des dialogues excellents, ses personnages cyniques, nonchalants, déterminés ou désabusés, son regard amusé et amusant sur la parentalité et sa réflexion plutôt sympathique sur l'identité et sur la loyauté, LE GRAND MÉCHANT RENARD est un vrai bon moment de littérature, qui fera marrer petits et grands.
Un ouvrage à lire pour soi, à lire aux autres... Et même à étudier en classe, en prolongement d'un cycle sur les contes traditionnels par exemple, ou en complément du travail sur les registres langagiers, sur les attitudes ou sur les émotions... Ou juste pour le plaisir, c'est bien aussi. Mais à ne pas confondre avec LA RENARDE de Marine Blandin & Sébastien Chrisostome, histoire d'éviter l'incident diplomatique.
C'est frais, c'est à la fois insolent, sensible, absurde et poétique, et c'est surtout rempli d'un second degré qui rend heureux !