4 Octobre 2016
Toula est grecque, Toula a 30 ans, Toula vit à Chicago, Toula habite et travaille avec ses parents grecs dans leur restaurant grec, Toula se doit de trouver un mari grec pour faire plein d'enfants grecs, Toula a une grande famille grecque légèrement envahissante.
Toula est loin d'être conne, Toula est sensible, Toula est drôle, Toula s'habille comme un sac, Toula ne se maquille pas, Toula porte des lunettes donc Toula est moche (alors qu'en fait non, évidemment).
Un soir où elle fait le service au resto (on dit "hôtesse d'accueil" !), elle se retrouve à servir un jeune type aux cheveux longs qui ressemble vaguement à Heath Ledger (période 10 BONNES RAISONS DE TE LARGUER) en moins mort et, coup de foudre oblige, elle se change immédiatement en Bernardo de Zorro (ce qui laissera certainement un souvenir impérissable au mec en question).
Mais au lieu de se morfondre, elle décide de se sortir les doigts du cul et de retourner à la fac prendre des cours d'informatique, elle se met des lentilles, elle se détache les cheveux, et, tadaaaaaa !, deux coups de mascara plus tard, elle est métamorphosée en nana plutôt jolie et confiante (ce qui peut pousser les psys au chômage voire au suicide)...
Ce qui va lui permettre de rerencontrer le gars du début et de lui faire nettement meilleure impression. Mais malheureusement, il n'est pas grec...
Pourront-ils vivre leur amour au grand jour ? Sera-t-il accepté par la famille de Toula ? Sera-t-elle acceptée par sa famille à lui dans toute sa grecquitude ?
Même si on peut facilement deviner ce qu'il adviendra (le titre et l'affiche pouvant nous mettre un tout petit peu sur la voie), ce film jouit d'un capital sympathie incroyable.
Déjà Toula a la même doublure VF que Julia Roberts, et ça, ça aide bien à se mettre dans l'ambiance romcom pas dégueu.
Ensuite, son personnage porte véritablement le film sur ses épaules, avec son naturel, son recul, sa dérision mais aussi sa bienveillance vis à vis de sa famille.
Famille qui, certes, est typique de cette représentation méditerranéenne abusive traditionaliste et excessivement distinguée avec plein de filles qui ont des gros seins, mais plutôt ouverte au final et, quoique intrusive et exubérante, elle-même bienveillante envers ses membres (ce qui n'est peut-être pas toujours le cas dans le monde réel).
Alors il y a bien quelques petits problèmes de rythme ici ou là, et puis, dans la série des personnages (très) méditerranéens interchangeables, la mère de Toula est aussi un petit peu la mère qui se fait copieusement déglinguer par le Zohan dans RIEN QUE POUR VOS CHEVEUX, ce qui peut être un poilounet perturbant étant donné qu'elle joue un peu toujours les mêmes rôles et de la même façon.
Mais l'ensemble laisse une très bonne impression et, outre les exagérations et l'édulcoration inhérentes au genre, il y a beaucoup d'amour et de tendresse et aussi des choses très drôles et bien placées comme le running gag du produit pour les vitres qui soigne tout.
Un film où on se dit qu'il vaut mieux avoir une famille comme les Portokalos que comme dans JUSTE LA FIN DU MONDE de Dolan (bien que dans la vraie vie, les deux ne soient pas forcément incompatibles... Et si vous vous retrouvez avec une famille à la fois importune, bordélique, bruyante et en plus intransigeante et agressive, bonne chance !).
Un film qui, sans révolutionner le genre de la comédie romantique, compte parmi les plus belles romances. Un film qui donnerait presque envie de se marier. Un film dispo en Blu-ray depuis le 25 mars 2016) avec Metropolitan Filmexport.
Et puis, même si on est tous différents, à la fin, on est tous des fruits !