20 Décembre 2016
C'est l'histoire d'Amy Adams qui joue une linguiste.
Avant tout, on peut porter au crédit de Denis Villeneuve de ne pas avoir cherché à la transformer en Naomi Watts comme Burton (à quel moment et pour qui ça a semblé être une bonne idée d'ailleurs ?... Les choses m'échappent).
Comme elle a déjà bossé pour des dossiers classés "secret défense", c'est tout naturellement à elle que pense l'armée américaine représentée par Forest Whitaker (qui truste décidément nos écrans en cette fin d'année 2016) pour rentrer en contact avec les extraterrestres qui ont débarqué un peu partout sur la planète...
Bon déjà, des américains qui chercheraient à discuter au lieu de péter directement des gueules, on sait qu'on est carrément dans de la science-fiction de la science-fiction.
Là elle rencontre Jeremy Renner et deux descendants de La Chose dans LA FAMILLE ADAMS mais avec sept doigts. Elle va donc tenter de communiquer avec la tête à la main afin de connaître leurs intentions envers notre planète.
Ou bien, c'est l'histoire d'une mère passablement dépressive souffrant d'hallucinations post-traumatiques (ou pré-traumatiques parce que selon comment on se place, le nord ça change tout le temps) dues au décès prématuré de sa fille adolescente et qui, pour rendre la réalité un peu moins moche ou en tout cas un peu plus supportable, s'invente une histoire d'extraterrestres hippies messianiques prônant le vivre ensemble, l'union qui fait la force et d'autres trucs de Pierre de Coubertin...
PREMIER CONTACT est un beau film, avec un joli enrobage SF très épuré (on pense évidemment au monolithe de 2001), très esthétique et très réussi pour livrer une réflexion sur le deuil, sur la fatalité, sur la temporalité et sur le "aimons-nous les uns les autres" (bordel de merde) avec une leçon de géopolitique digne des meilleurs concours de l'Eurovision.
Comme par exemple si on savait déjà ce qui va arriver, la vie vaudrait-elle la peine d'être vécue ? Est-ce que donner la vie ça n'est pas surtout donner la mort ? N'est-ce pas un acte purement égoïste et profondément sadique ? Si vous saviez que votre gamine va mourir dans d'atroce souffrance avant même d'avoir atteint l'âge de sa première cuite, vous ligatureriez-vous les trompes vous-même avec du fil de fer barbelé ? Ou bien si vous aviez su que vous alliez avoir un cancer à 30 et quelques piges, auriez-vous quand même mis au monde trois enfants avec le risque d'en faire un peu trop tôt des orphelins ou pire, celui de leur transmettre cette saloperie en même temps que la moitié de vos gènes de merde ? Ou tout simplement qui de l'œuf ou la poule ? Et tant va la cruche à l'eau qu'à la fin si ma tante en avait, ce serait mon oncle ?
Un film qui s'ouvre et qui se ferme sur deux séquences correctement chiales (palindrome powa !), et qui donne très mal à la tête à force de se retenir de pleurer surtout lorsque l'on s'évertue savamment à ne pas penser à ces problématiques 99,99% du temps... Vous faites chier Monsieur Villeneuve avec vos considérations à la con, laissez donc les gens tranquilles avec leur déni !
Mais après, c'est vrai que si on est une personne normale, c'est un très bon film.
PS : Messieurs-dames des cinémas, serait-il possible que quand on fait le choix d'emmener son enfant de 9 ans voir des trucs un peu élaborés mais néanmoins estampillés "tout public", on ne se tape pas des bandes-annonces avec des bonnes grosses scènes de fion ? Particulièrement lorsque les-dites scènes impliquent Guillaume Canet (imaginez un peu la taille du trauma) ! Pas que je sois particulièrement prude mais je pense que ça risque de pervertir complètement sa vision du porno.