23 Mars 2015
"Viens, on va voir un film, ça a l'air trop bien ! C'est un mec, il tue des gens parce que son chat il lui dit de le faire..."
Bon ben voilà, c'est un mec, il tue des gens parce que son chat, il lui dit de le faire (bon techniquement, la première fois c'est un accident, sur le départ... Mais ensuite il kiffe bien quand même).
Où, après Foxcatcher, on se dit que le message pourrait être "faisez gaffe aux neuneus"... Ou "amis psy, pensez à équiper votre bureau d'un bouton d'urgence, comme dans les banques"... Ou "quand un mec te dit "ne viens pas chez moi", ben ne viens pas chez lui... Jamais !".
Outre le fait que le chat soit atteint du syndrome de Gilles de la Tourrette, c'est franchement drôle... Et gore... Et angoissant... Et malsain...
La personnification de la bonne et la mauvaise conscience à travers le chien et le chat fonctionne parfaitement (et quand votre bonne conscience se met à vous dire que vous n'êtes qu'une merde, c'est quand même le signe que vous avez dû bien déconner).
Les acteurs sont super forts (Ryan Reynolds en tête) et la mise en scène utilise les (très) gros plans sur les visages pour mettre l'accent sur la psyché des personnages, désincarner leurs corps au même titre que ceux des victimes (victimes qui, du reste, avaient plutôt intérêt à se poser là niveau expressivité faciale... Avec une mention spéciale à la superbe Gemma Arterton).
Mais le pitch ne mentait pas : un film qui tient toutes ses promesses, qui utilise fort habilement les clichés du genre (on la voit venir, la double vision, entre son monde enchanté et la réalité... Mais c'est nettement moins dégueu et effrayant que ça aurait pu l'être au final, ce qui m'arrange un peu faut dire... Et puis c'est fou cette propension qu'ont les gens à s'obstiner à faire des groupes de 1 dans les films d'horreur !) et qui manie le second degré avec beaucoup de talent.