21 Mars 2015
C'est l'histoire d'un gars avec un nom pas possible, John Eleuthere du Pont, qui est bourré de fric et un peu neuneu tendance psycho aussi.
Comme il ne sait pas quoi faire de son blé, il fait des collections (de timbres, d'oiseaux morts...).
Et sa dernière lubie, c'est faire une collection de lutteurs vivants à domicile (et accessoirement de médailles d'or aux prochains JO de Séoul en 1988).
Pour ce faire, il va chercher à engager les frères Schultz, tous deux médaillés aux jeux olympiques de Los Angeles en 1984.
Le plus jeune, Mark, se laisse facilement convaincre mais l'aîné, Dave, est nettement moins chaud (vu que lui, il a un boulot, une femme et des gosses... Des responsabilités quoi).
Mark s'installe donc à Foxcatcher (oh putain c'est le nom du film !), la résidence de John.
Ce même John qui est légèrement mégalo ("appelez-moi Aigle doré, pas de chichi") et aussi passablement un gros connard manipulateur...
Mais le plus gros souci à ce stade, c'est que John, en terme de lutte et de préparation physique, il y connaît un beignet (ce qui ne trompe personne mais bon, quand vous avez du pognon, les gens vous aident tout naturellement à vous auto-persuader que vous êtes exceptionnellement doué, tout habitué que vous puissiez être à n'avoir eu depuis l'enfance que des amis financés par votre propre mère).
Comme Mark se sent un brin redevable et qu'il a une volonté de merde, il cède à tous les caprices de son protecteur.
Du coup, il se met à la coke et à la bière, ce qui est assez moyen pour un sportif de haut niveau.
Sentant que son petit frère déconne à blinde, Dave finit par rappliquer à Foxcatcher.
Le problème c'est qu'il va forcément y avoir rivalité entre le grand frère et le psychopathe, à "qui qui c'est que Mark aime le plus" etc...
Alors que le John apparaît de plus en plus pathétique, à acheter (consciemment ou inconsciemment) ou faire acheter par ses suivants dévoués corps et âmes tout ce qui peut l'être (les choses, les récompenses, les gens), il se rend tout de même compte que des liens aussi forts que ceux qui unissent la fratrie ne peuvent pas se monnayer.
Alors il est jaloux... Parce que sous ses allures de gros dégénéré, ça reste un grand enfant qui veut juste qu'on l'aime et que sa maman soit fière de lui (et vu la mère qu'il se cogne, il peut toujours se gratter).
Mais Dave (qui est un peu con... ou naïf) décide que, finalement, le fait de vivre à Foxcatcher c'est pas si dégueu et il fait venir sa famille pour qu'elle s'y installe avec lui.
Entre temps, la mère de John (qui est donc une fieffée salope à n'éprouver que du mépris pour cet héritier si imparfait qu'elle a elle-même façonné en forme de grosse merde imbue... Bref elle se pose là dans le genre "reine des putes") calanche.
Et Mark prend la décision de mettre un terme à sa carrière de lutteur une fois les JO passés (compétition qu'il merdera dans les grandes largeurs).
Devinant quand même que le John risque de moyennement bien le prendre, et sachant pertinemment qui est le véritable entraîneur de ce joyeux merdier (et qu'il tient, par conséquent, légèrement "Aigle doré" par les couilles), Dave va intercéder en la faveur de Mark (par le biais d'un habile chantage à peine masqué) pour qu'il puisse se barrer en paix...
L'idée du gars c'est donc d'avoir modelé ses acteurs pour en faire des sosies des personnages réels dans une reconstitution minutieuse des faits et des lieux.
Le souci avec la minutie, c'est qu'on perd quand même vachement niveau émotion.
Alors c'est vrai que Steve Carell (qui fait son Tchao Pantin) est méconnaissable sous son maquillage et ses prothèses (comme Mark Ruffalo du reste, mais sous sa barbe lui, un peu comme Jacques Mesrine).
Maquillage tellement bien réalisé que le mec n'a quasiment plus d'expressions faciales.
Quant à Channing Tatum avec son gros air de Corky (un fois qu'on a chantonné 3 ou 4 fois "Obladi Oblada", on s'y fait), il faut avouer qu'il est surprenant dans la justesse de son jeu.
Après le film n'apporte pas grand-chose à l'histoire, pour peu qu'on s'y connaisse un peu en drames liés au monde du sport... Ni vraiment au cinéma d'ailleurs.
Une belle (et longue) reconstitution factuelle d'un fait divers en somme.