15 Mai 2015
Après le film Diana (qui avait pourtant placé la barre très haut), dans la famille biopic sur une princesse morte dans un accident de la route, je voudrais Grace de Monaco...
Déjà, Nicole Kidman joue comme Naomie Watts (mais non : c'est parce que c'est exactement la même doublure en VF que ça fait cet effet-là ! Mouais, ça n'empêche qu'on a l'impression que jouer une princesse et une constipation chronique relève du même champs de compétences).
Tim Roth, lui, interprète un Rainier nettement plus couillu que l'image qu'on en avait (en même temps, cette image c'est surtout celle d'un vieux qui, atterré, regardait ses enfants lui foutre gravement la honte et passablement jeter l'opprobre sur le Rocher).
Qu'est-ce que ça raconte ?
Grace a épousé son prince charmant et ce n'est pas vraiment le conte de fée annoncé : elle n'est pas noble, elle est américaine, elle est actrice, elle a légèrement tendance à ouvrir sa gueule et à dire ce qu'elle pense et tout ça est un peu un synonyme de "pute" apparemment.
Alors elle est triste et elle fait du cheval et elle a le mal du pays, forcément.
Elle hésite donc entre sa carrière au cinéma (sans rire, elle appelait vraiment le Sir Alfred "Hitch" ?), son devoir de mère (pauvre louloute, c'est vrai que c'est carrément infaisable de concilier vie privée et vie professionnelle, c'est d'ailleurs pour ça que la totalité des femmes sont mères au foyer, et ce de tout temps) et son statut de princesse...
Entre sa légère tendance à la bipolarité et les conseils contradictoires de son entourage, elle est un peu paumée.
Alors elle appelle sa maman, qui ne s'avère pas être d'un très grand secours.
Et tout à coup, alors qu'elle avait finalement accepté de tourner dans le prochain film d'Hitchcock et que des vilains pas beaux avaient laissé fuiter l'info (histoire de bien la faire passer pour une salope auprès du bon peuple monégasque, qui pouvait déjà pas franchement la saquer), elle décide de faire sa Pretty Woman (sans déconner, on attend presque que démarre la BO) :
Elle se sort les doigts du cul et se met à prendre des cours (d'Histoire-géo, de maintien, de bonnes manières, de diction et même de comédie... Euh, c'était pas un peu son boulot ça ?) afin d'être raccord avec sa "nouvelle" fonction (après un mariage en grande pompe et 2 gosses, il était temps cela-dit).
Sauf qu'en fait ça lui sert à rien (on peut pas dire que c'était la reine des ploucardes qui pète à table avant, non plus).
Allez, elle ressortira quand même à Rainier à un moment donné : "Louis XIV n'a pas réussi à annexer Monaco" (compétence acquise : très bon réinvestissement en situation de sa leçon de civi monégasque, passe en CE2).
Et puis ça lui donnera l'assurance et la crédibilité nécessaires pour faire son formidable discours Bisounours de la fin au gala de charité de la Croix Rouge, qu'elle organise elle-même de ses petits doigts, pour rabibocher Rainier et (la plus ridiculement mauvaise imitation de) De Gaulle (parce que 62, la guerre d'Algérie, Monaco-pas d'impôts, blocus, bla bla bla...).
Ce fameux discours, point d'orgue émotionnel et narratif du film, le voilà, en gros :
Le feu ça brûle, l'eau ça mouille, la guerre c'est vilain, l'amour c'est joli, la politique c'est caca, les enfants sont l'avenir de la planète, aimez-vous les uns les autres, c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se tuera en bagnole sur la Moyenne Corniche.
L'histoire (du film) ne dit pas si c'est cette formidable débauche de bons sentiments qui fera lever l'embargo français sur le caillou mais le laisse quand même pas mal sous-entendre (ce qui est juste... Les mots me manquent).
C'est con parce qu'il y avait du monde et des moyens...
Saluons tout de même la performance du mec avec un chapeau en haut d'un escalier, qui illumine littéralement l'écran.