11 Mars 2016
C'est l'histoire d'un mec qui meurt à cause d'une partie de poker. Entre temps il va coucher avec une bourge maquillée à la truelle, il y a un très gros bateau qui coule et après, il y a Celine Dion qui gueule.
Vu au ciné à l'époque où j'avais encore toutes mes illusions, mes organes et ma dignité (mais pas 14 fois non plus, faut pas charrier, même si on était encore au franc) et revu il y a peu, en même temps que ROMEO + JULIET (enfin pas exactement en même temps sinon c'est le bordel) histoire de faire le tour des films avec DiCaprio montrables aux enfants (donc bizarrement pas LES INFILTRÉS ni LE LOUP DE WALL STREET... Pas de Scorsese d'ailleurs) et ce afin qu'ils puissent comprendre les vannes sur Léo et les Oscars (aucune ambition éducative ou culturelle, évidemment).
Et il y a plusieurs choses qui sautent aux yeux (voire à la gorge) :
1) Putain mais qu'est-ce que c'est long ! C'est qu'il prend son temps, le James, pour nous la vendre sa love-story à la con... Bon, cela-dit, il n'a pas tout à fait tort : s'il n'enclenche pas très vite le processus d'identification-compassion, difficile de créer l'hystérie autour de l'histoire du Titanic, que tout le monde connaît plus ou moins (pour les trois du fond qui ont moins de 8 ans (et pour les fans du jeu Pyramide) 4 mots : bateau, iceberg, touché, coulé).
C'est bien simple, au moment de l'impact, il reste encore 2h de film. 2h ! Ce qui signifie qu'on est quasiment sur du naufrage en temps réel mais sans le split-screen ni le décompte de Jack Bauer et ses copinous (en 1912, on n'avait pas besoin de terroristes pour tuer d'un seul coup 1500 personnes, un gros glaçon faisait l'affaire... Et là, l'engagement de Léo contre le réchauffement climatique prend tout son sens). Mais ce qui signifie aussi que si on coupe là, juste après la scène de tchoule dans la bagnole et juste avant l'Ice Bucket Challenge (à peu près au moment où elle lui dit qu'elle s'enfuira avec lui, petite traînée), on a un bon gros téléfilm d'1h35 de la TNT sur une énième histoire d'amour contrarié par une problème de lutte des classes matiné de féminisme light (voire un film d'auteur français moyen).
Mais il y a Leonardo. Et il y a aussi Kate. Ce qui m'amène à :
2) Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire à l'équipe de maquillage ? Peut-on vraiment mettre un veto sur l'utilisation du rouge à lèvres et du fer à friser sur cette personne ? Parce que c'est juste pas possible de l'avoir enlaidie à ce point ! Et vieillie aussi d'ailleurs. C'est bien simple, sur certains plans, on dirait sa mère (et lui, on dirait un enfant... Ce qui se trouve être au mieux un peu con vu qu'il est censé être plus vieux qu'elle, au pire un poil gerbant en fait). Et puis...
3) Mais comment ça se sent trop qu'ils sont potes tous les deux ! Que celui qui me dit que ça ne pue pas la Friendzone à plein nez me jette *ayeuh !!!*... Ils ne dégagent pas une once d'érotisme et, franchement, avec le recul, on n'y croit pas une seule seconde (ou alors c'est parce que, sans le moindre trucage, j'ai mangé 19 piges dans les gencives, ce qui expliquerait peut-être que je puisse désormais passer complètement à côté de la romance entre deux personnages dont un tente tant bien que mal de jouer de l'intensité de ses regards quand l'autre ne peut tout simplement pas parce qu'un maquilleur rancunier lui a peint d'énormes yeux de carpe farcie en plein milieu du visage !).
4) Et il y avait LARGEMENT la place pour deux sur cette conne de planche. Ils ne pouvaient faire plusieurs essais ces grosses feignasses ? (Ah ça pour se pavaner à poil sur une méridienne, pour picoler et pour glousser comme une poule hystérique y'a du monde !)
Après, la reconstitution, les décors, les costumes, les effets spéciaux restent ultra chiadés et la réalisation vraiment efficace (la coiffure et le maquillage, moins)... Même si les acteurs surjouent un brin et si les dialogues sont quand même un peu cons.
Un film qui n'a pas vraiment mal vieilli (si l'on considère qu'il n'a jamais été un chef d'œuvre) mais qui a indéniablement vieilli tout court (tout comme nous finalement).
C'est l'histoire d'un garçon et d'une fille qui tombent amoureux mais qui n'ont pas le droit parce que leurs familles ne peuvent pas se piffrer. Alors ils se suicident à cause de La Poste.
Mais qu'est-ce que c'est que ce doublage ? Non mais, sans plaisanter, j'imagine bien qu'ils ont dû se lever un cul pas possible pour faire la VF... Mais c'était juste du suicide ! Comment vouliez-vous réussir une post-synchronisation en gardant le mouvement des lèvres + le texte originel + la rythmique + les rimes ?! Bref, tout ça pour dire que ça n'est tout simplement pas audible en français.
Une fois ce constat établi (ça et celui où je n'ai pas été foutue de devenir bilingue en 20 ans), voyons la réalisation... Et là, ça pique. Alors oui, c'est vrai, un clip de 2h10 c'était très novateur à l'époque, ça dépoussiérait le genre et cette histoire ultra rebattue (car comme pour TITANIC, en 5 briques : Capulet, Montaigu, haine, amour, mort). Mais il pouvait pas se calmer un peu le Baz ?
C'est frénétique, c'est saccadé, ça tourne, ça gueule, c'est criard, c'est vulgaire bref, on pourrait presque croire que c'était George Miller aux fourneaux... Et tout ça était évidemment volontaire pour mettre en valeur la pureté des sentiments des deux héros (dans les rares moments où l'équipe lui confisquait son Maxiton)... Et éventuellement, l'ecsta aidant, donner une explication plausible au fait que Romeo zappe complètement Rosaline aussi rapidement. Ok mais, a posteriori, n'était-ce pas un peu trop ? Avait-on vraiment besoin d'autant de fioritures rococo-latinos pour comprendre le message ? Fallait-il sacrifier tous ces épileptiques sur l'autel du renouveau d'un mythe ?
Alors c'est vrai qu'il reste la BO (magnifique) et eux... Eux ! Ils sont tellement parfaits : elle est tellement Juliette et il est tellement Romeo... (bon le problème c'est que maintenant, elle est surtout très très Carrie Mathison).
Et puis la scène d'affrontement entre lui et Tybalt prend toujours autant aux tripes (on ne se refait pas). Mais ils sont une véritable parenthèse enchantée dans le tumulte bordélique et agressif ambiant. Et c'est un peu ça aussi, Romeo et Juliette.