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RECEPTION (SAVE THE DATE) de Gilles Verdiani

RECEPTION (SAVE THE DATE) de Gilles Verdiani

J'ai eu le privilège, que dis-je, l'honneur (ouais, carrément) de pouvoir regarder Reception (Save the date), le premier long métrage de Gilles Verdiani, ex critique ciné, auteur pour l'émission Le Cercle de Canal + Cinéma, scénariste, écrivain... et donc réalisateur.

RECEPTION (SAVE THE DATE) de Gilles Verdiani

Je ne m'étendrai pas sur le processus de création et de production du film. Non que ce ne soit pas important (ça l'est) mais le Monsieur en parle nettement mieux que moi sur le site de son projet (et que paraphraser une idée originale librement disponible c'est tout de même très con) :

Qu'en est-il donc de l'œuvre en elle-même ?

Ainsi, sur la forme, nous sommes face à un OFNI (comme disent les puristes des acronymes... Si, ça existe !).

Une sorte de pièce de théâtre filmée mais avec plein de vraies idées de cinéma dedans, un huis clos ultra référencé (on pense évidemment à l'héritage laissé par Fellini... c'est fou comme on peut se la péter dès qu'on a vu La Dolce Vita), où chaque plan et chaque effet (comme la post-sonorisation par exemple) ont été pensés et voulus, où rien n'est jamais laissé au hasard.

Alors du coup, cela donne une sensation de décalage et de surréalisme qui peut sembler déroutante sur le départ et un résultat très expérimental et conceptuel.

Mais expérimental et conceptuel dans le bon sens : avec une histoire et des propositions qui veulent dire quelque chose (non parce que des fois c'est expérimental et conceptuel, on comprend rien et c'est chiant).

Parce que sur le fond, le film nous propose de nous demander si, libérés de toute forme d'idéologie moralisatrice, nous pourrions laisser libre cours à notre libido... Coucher avec qui on veut quoi.

Et ce qui est très fort c'est qu'en quelques mots, quelques gestes, quelques attitudes, Gilles Verdiani et ses comédiens parviennent à dessiner des caractères et des personnalités très différents et particuliers sans jamais tomber dans les stéréotypes.

Ajoutez à ça des dialogues qui contiennent quelques pépites et, forcément, on se prend au jeu et on a envie de savoir comment vont évoluer tous ces personnages avec leur approche et leur conception si diversifiées du désir ou de la tentation.

N'abusez pas des protéines animales Monsieur Sherman, ni des métaphores.

Fourme, aka le mec qu'on avait vu dans notre American pie à nous il y a 15 ans (on traine les références, et les casseroles, qu'on peut).

Gilles Verdiani et ses associés sur le projet ont eu la volonté de créer une œuvre pas formatée et véritablement indépendante, étrange mais follement interessante, avec la liberté de réussir uniquement grâce à leur talent (et un peu de sous du crowdfunding)... Ou, à l'inverse, le risque de se planter en ne s'en prenant qu'à eux-mêmes.

Alors j'espère de tout cœur, même si on ne peut pas plaire à tout le monde et qu'on est à des années-lumière des productions que l'on peut voir d'ordinaire, que ce film rencontrera son public et sera apprécié à sa juste valeur... Parce que le pari est gagné.

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