23 Février 2015
Pour le côté visuel, chaque prise de vue en forme de métaphore, chaque plan, chaque image-choc, sont porteurs de sens et appelle une deuxième (voire une troisième ou quatrième... Ad lib) vision pour en saisir toute la substance.
Pour l'aspect sonore, l'utilisation de la musique prend aux tripes, tout comme l'importance des silences (avec un petit côté Pierre et le loup de par la caractérisation musicale des personnages ou de leurs actes).
La performance de Scarlett Johansson, parfois complètement insupportable, est juste incroyable ici.
Elle est parfaite dans sa froideur inhumaine, qui prouve véritablement (entre autres choses) qu'un mec pourra tout aussi facilement qu'une fille, être une victime toute désignée d'un prédateur sexuel (de l'aspect universel dans son rapport à l'humanité VS l'invasion perverse extra-terrestre de l'œuvre donc).
Elle n'est ici tellement pas magnifiée (dans le sens photoshopesque du terme) qu'elle en devient proprement magnifique, tellement troublante, envoûtante dans sa nudité crue et sans fard.
Un film avec une multitude de niveaux de lectures et d'interprétations possibles, qui n'assène pas de réponses mais en distille des ébauches de façon à faire cogiter.
On pourra donc y voir une réflexion sur les sentiments humains (la compassion en tête) et la dualité de ceux qui habitent peu à peu la Scarlett (qui s'insinuent en elle comme elle s'était insinuée dans une enveloppe charnelle), sur les mutilations sexuelles (puisque sa libération du joug de ses semblables (les mecs en moto) semble passer par sa recherche du désir et du plaisir, satisfaction qu'elle ne pourra obtenir et pour cause) mais on pourra surtout y voir une allégorie de la nature humaine : devenir humain c'est sentir et ressentir, c'est par conséquent devenir vulnérable et prendre le risque de devenir finalement une proie à son tour.