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THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Jesse est interprétée par Elle Fanning, "sœur de" en passe d'inverser la tendance vis à vis de Dakota (en même temps quelle idée de jouer dans Twilight aussi ? Il en aura bien détruit de la gamine le Spielberg...). Et Jesse est une jeune orpheline de tout juste 16 piges qui décide de quitter sa Georgie natale pour tenter sa chance dans le milieu du mannequinat à LA. Lors d'un shooting hautement prémonitoire avec un photographe amateur afin de se constituer un book, elle rencontre une maquilleuse, Ruby (Jena Malone), avec laquelle elle sympathise, qui va l'embarquer en soirée (pensez à rajouter un avertissement pour les épileptiques les gars) et lui présenter d'autres mannequins plus âgées et donc moins fraîches et donc jalouses (compteur de clichés activé !).

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Un truc qu'on ne peut pas lui enlever au Nico c'est qu'il ose : la nécrophilie, le porno soft saphique, le cannibalisme (thème récurrent Cannes 2016), l'onanisme, l'émétophagie, l'esthétisation outrancière du gore et du dégueulasse...

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Mais le problème c'est qu'il ose presque tout, même le générique final sur un coucher de soleil, pour susciter une foultitude de réactions à base d'onomatopées dans la salle. Et le rire aussi parce que même si beaucoup c'est pas assez, trop, parfois, c'est trop. Si bien que son projet tourne assez rapidement au film d'horreur franchement ridicule.

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Voilà comment on atteint le "comble du trash" (ALERTE SPOILER) :

Une des deux mannequins dégueule un œil puis s'ouvre le bide aux ciseaux parce qu'elle ne supporte plus le fait d'avoir eu un petit moment de flottement qui l'a conduite à s'adonner à l'anthropophagie. Sa copine ramasse l'œil et le mange.

On pourra relever une certaine insistance à la Kechiche qui, au lieu de chercher la chiale, cherche la gerbe.

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Et puis force est de constater que Nicolas Winding Refn pompe allègrement Kubrick comme un petit sagouin (la musique, l'iconographie, la symbolique "illuminati"... Tout en fait). Et Lynch aussi, période MULHOLLAND DRIVE (il fait d'ailleurs tout pour cultiver une ressemblance troublante entre Jena Malone et Naomie Watts... Et entre certains passages de son film et d'autres de l'œuvre originale comme le début de la scène de la tentative de viol par exemple).

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Et ça pourrait passer pour un hommage si ça n'était pas si honteusement un plagiat, si le type ne s'était pas autoproclamé faiseur de film culte pour adolescents et si, en plus de traiter ses détracteurs de vieux, il ne prenait pas tout le monde (petits et grands) pour des cons :

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Parce que ce que ça dénote c'est que les adolescents n'ont pas de culture et qu'il s'en va donc leur refourguer les recettes des grands réalisateurs qu'il doit certainement admirer (faut dire qu'ils sont admirables) et les resservir à sa sauce pour masquer l'indigence de son propos.

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

C'est beau, c'est creux, c'est cruel, c'est injuste, c'est vide de sens, c'est plein de paillettes pour masquer les imperfections comme l'image stéréotypée qu'on se fait du monde de la mode... Et le réalisateur ose convoquer l'esprit de Kubrick pour débiter ce genre de banalités tellement crasses qu'elles sont limite indignes de figurer dans la sélection officielle du Festival de Cannes (ou alors dans la catégorie "lapalissades" au côté du feu qui brûle et de l'eau qui mouille).

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

De plus, multiplier les ellipses narratives ça peut être très intéressant sauf que si on en abuse ça donne un film bancal qui ressemble plus à une succession de clips sans queue ni tête.

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn [critique] (Cannes, dernier jour)

Et puis ça fait de la provocation mais ça ne va pas jusqu'au bout. Parce que, quitte à choquer, autant la foutre carrément à poil la Fanning ! Mais non car la donzelle était mineure au moment du tournage. Courageux mais pas téméraire le Nico finalement, il est trop choupinou à avoir un cœur gros comme ça avec plein de pudeur dedans !

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À moins que ce ne soit parce qu'elle est toute belle, toute mignonne (et qu'elle confirme son potentiel insupportable que l'on pouvait entre apercevoir dans MALEFIQUE) mais qu'il vaut mieux qu'elle porte de la robe longue parce qu'elle se tape des poteaux à la place des jambes qui ne vont pas du tout avec le reste de son corps et qui ne sont pas trop crédibles niveau top modèle (ce qui est très étrange parce qu'elle est superbe).

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Alors même s'il y a quelques moments de grâce (si-si, mais peu) et que les actrices sont parfaites (Keanu Reeves largement moins), par pitié les jeunes (et les moins jeunes... Je viens de prendre un putain de coup de vieux là, merci !), ne vous arrêtez pas à ça, c'est beaucoup de poudre aux yeux (comme le sujet) et de bruit pour pas grand-chose (comme l'existence de Jesse) : regardez aussi les classiques des illustres prédécesseurs de monsieur Refn, même si c'est nettement plus long et plus chiant (ou alors regardez AMERICAN MARY des Soska Sisters qui est bizarrement beaucoup moins tape à l'œil dans le genre quête de la perfection).

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(Par contre les gens se sont bien marrés)

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