2 Juin 2015
C'est George Clooney qui nous dit (face caméra puisqu'il s'enregistre) que le monde est tout pourri.
Une voix féminine lui demande d'expliquer le pourquoi du comment alors il raconte son histoire (enfin celle de son personnage, Franck Walker quoi).
Quand il était gamin (très ressemblant le gosse par ailleurs), il est allé présenté le jet pack qu'il avait fabriqué tout seul de ses blanches mains à Hugh Laurie à l'expo universelle de 1964 (ce qui pourra vous occasionner une belle honte dans le cinéma quand le pou de 5 ans à côté de vous s'écriera : "oh, t'as vu maman, c'est Docteur House ! Mais pourquoi il boite pas ?!?!". Non, ma chérie, c'est un acteur et il n'est pas non plus accro à la Vicodine a priori).
Mais le méchant monsieur l'envoie chier (le petit George pas ma fille).
Ceci-étant, la gamine qui l'accompagne, Athena (pas celle de Saint Seiya ni de Fatal), et qu'on présuppose être sa fille à lui, flashe sur le gamin (ce qui plait moyen au Monsieur).
Elle décide de lui désobéir et va rejoindre discrètos le morveux qui était posé là, tout triste, sur un banc.
Elle lui intime l'ordre de les suivre à distance et lui refile un pins.
Là, premier d'une longue série de placements-produits (on passera sur les enseignes lumineuses en arrière-plan), le méchant, la gamine et leurs suivants montent dans une barque pour "La rivière enchantée", tout en prenant soin d'épingler le même pins sur leurs vêtements.
Y'a la queue comme au bordel mais le petit George, qui a de la ressource, double tout le monde (sans se manger une mandale), saute les barrières (sans être plaqué au sol par la sécu) et grimpe dans une barque vide juste derrière la petite troupe, le tout en trimballant un sac qui le fait trois fois (avec son jet pack dedans) et qui doit facilement peser un âne mort (évidemment, en période de forte affluence, on ne fait monter les gens que dans un bateau sur deux).
Il positionne son pins et vogue la galère ("It's a small, small World gna-gna-gna gna-gna"... Par ailleurs, malgré la nouveauté du truc, le gamin n'en a rien à battre des automates).
A mi-chemin, un laser scanne le pins du gamin ce qui ouvre un itinéraire-bis dans la rivière enchantée (et là on visualise très bien la future attraction).
Après avoir traversé le lac souterrain d'Under The Skin, il se retrouve devant l'ascenseur de Charlie et la chocolaterie qui va le mener dans une dimension parallèle futuriste.
Arrivé dans le village dans les nuages, pour le coup, il est un brin émerveillé quand même (faut dire que cet univers est visuellement bien chiadé aussi).
Il repère la gamine et lui court après, franchissant des barrières qu'il faut pas dépasser, sans cesser de faire coucou de la main.
Il manque donc de se faire fracasser par de gros robots et, après s'être boité de 2 ou trois passerelles sur autant d'étages, il se rend compte que son jet pack est tout pété.
Qu'à cela ne tienne : un des gros robots bâtisseurs va le lui réparer et même le lui finaliser pour qu'il arrête de se transformer en charrue humaine à chaque fois qu'il l'endosse.
Après une nouvelle gamelle (il tombe beaucoup ce gosse), il se retrouve à faire une chute libre vertigineuse où il ne panique pas plus que ça (tout est brumeux et il n'a pas la moindre idée d'où peut bien se situer le sol mais c'est pas grave !).
Il parvient à rattraper son jet pack en faisant une magnifique brasse coulée aérienne et à l'enclencher in extremis sans dégueuler tous ses organes ("Ouais ! Il a réussi !"... En même temps, il se serait crashé comme une merde, il aurait pas été là pour raconter son histoire et est-ce que tu peux arrêter de brailler dans le cinéma s'il te plait, bordel ?)
Là il fait un peu son crâneur et nous fait une visite guidée de Tomorrowland (qui n'est pas sans rappeler le premier vol de Baymax dans Les nouveaux héros... Qui n'était pas sans rappeler celui de Krokmou et Harold dans Dragons).
Ainsi, il va donc devenir super copain avec Athena, tout en bossant sur des projets scientifiques compliqués (quid du travail des enfants ?) et vivre dans cette cité...
Mais c'est ici que les ennuis commencent, nous dit le "vieux" Franck en voix off.
Retour sur George, et là, la voix féminine ramène sa gueule à l'écran (même qu'on est en droit de se demander si c'est pas sa gonzesse) et prend le relais pour raconter son histoire à elle (parce que son histoire, elle est vachement mieux parce qu'elle, au moins, elle est optimiste).
On voit donc une petite Casey (c'est son nom à la voix féminine optimiste), sur un film de famille, qui nomme les étoiles (pour bien qu'on comprenne que cette enfant est "autre"... Parce qu'une gamine de 6 piges qui sait dire Betelgeuse sans risquer une hémiplégie faciale et en plus la situer, finger in the nose, dans le ciel, c'est pas tout à fait commun).
Grand George la stoppe en lui disant : "Non mais tu vas pas remonter à la Genèse aussi tant que t'y es".
Du coup on la voit ensuite de nuit, arriver à moto sur le site d'un chantier de la NASA en démolition (elle a grandi donc... Non parce qu'une gamine de 6 ans, toute précoce soit-elle, ça ne conduit pas une moto : ça touche pas les pieds par terre ou sinon ça a un petit côté tortue retournée sur sa carapace avec les papattes qui s'agitent frénétiquement).
Elle déploie les pales d'un hélico télécommandé et sort son téléphone de sa poche (et là, instant placement-produit : comme il fait noir et que la pomme mâchouillée ne s'allume pas à l'arrière du portable, au lieu de le cadrer au moment où elle utilise l'appli qui commandera l'hélicoptère, on voit d'abord l'écran d'accueil pour tout bien comprendre que c'est un IPhone).
Bref, grâce à son stratagème, elle réussit à figer la vidéosurveillance du gars dans sa vigie, passe par-dessus la clôture, se coiffe d'une casquette estampillée NASA (très importante la casquette quand on s'apprête à commettre un forfait) et s'en va saboter les engins de démolition du site.
Elle rentre chez elle en re-faisant le mur en sens inverse et retrouve son petit frère dans leur chambre auquel elle explique qu'il faut garder espoir et faire acte de résistance bla-bla-bla.
Le lendemain matin au ptit dej, le téléphone de leur père, ingénieur à la NASA (d'où la casquette), sonne (instant PP : "oh, il a un IPhone comme toi maman !"... Ta gueule) et on apprend qu'il ne pourra pas aller bosser vu que quelqu'un a tout fait disjoncter le bordel sur le site (parce que ce sont les ingénieurs en aéronautique qui se chargent de la démolition c'est bien connu : "j'veux pas savoir : c'est toi qui as joué avec, c'est toi qui ranges maintenant").
Le père est un brin résigné à leur dire que de toutes façons la base sera démantelée et qu'il se retrouvera au chomdu.
Alors elle lui ressort la fameuse métaphore des deux loups qui s'affrontent en chacun de nous (celui qui est vilain et celui qui est gentil. Lequel des deux gagne ? Celui qu'on nourrit). Voilà, voilà...
Et elle part au bahut (le gros problème avec cette actrice c'est qu'on a un peu l'impression qu'elle a 25 ans... Oh wait : elle a 25 ans ! Mais ça fait nettement moins surdouée pour le coup...).
Là elle assiste à différents cours à base de "on va tous crever c'est terrible !!!!" et elle finira par caser un "ok c'est la dèche mais qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça change ?" accueilli dans l'hilarité générale et auquel son prof, bien emmerdé, ne répondra pas, sauvé par le gong.
Pendant ce temps, une mystérieuse inconnue vient mettre un pins dans le casque accroché au guidon de la moto de Casey, garée à l'extérieur de la baraque.
Le soir venu, elle recommence son manège avec l'hélico mais se fait choper.
Elle finit donc en tôle et, lorsqu'elle récupère ses affaires, elle se retrouve avec le-dit pins qu'elle n'a jamais vu.
Elle essaie de protester que c'est pas à elle mais tout le monde s'en fout.
Elle chope le pins et se retrouve téléportée virtuellement dans le champs de blé de Terrence Malick jouxtant le fameux monde futuriste et merveilleux du petit George.
Virtuellement ? Oui car elle continue d'agir dans son monde à elle (si elle se déplace dans l'univers que lui montre le pins, elle finit irrémédiablement par se prendre une porte ou un mur dans le monde réel).
Le problème c'est que le pins ne fonctionne qu'avec elle (tout programmé qu'il est avec son ADN retrouvé par la mystérieuse inconnue dans un de ses cheveux dans le casque de la moto). Alors allez expliquer à votre père que non, vous ne nous droguez pas...
La Casey, malgré tout, est toute intriguée par cette vision idyllique qui lui permettrait de fuir ce monde de merde où quasiment personne ne l'écoute ni ne la comprend.
Alors elle attend la nuit, récupère le pins dans le chevet de son père, se croute dans les escaliers et prend soin de prévisualiser la direction de la cité au delà du champs de blé puis de se déplacer dans le monde réel pour éviter de finir aux urgences ou à la morgue.
Là elle assistera à toute l'étendue des possibilités de ce monde.
Mais le pins a une DLC (un chrono au verso) et, au moment où elle s'apprête à grimper dans une navette la menant à une fusée pour une opération spatiale (rappelons que la petite Casey voulait aller dans les étoiles), elle se retrouvera dans un lac avec de la flotte jusqu'au cou, ce qui expliquera par la suite qu'elle n'ait plus de portable (car oui, l'iPhone, ça aime moyennement l'eau).
Mais la Casey est légèrement obstinée :
Elle rentre chez elle, réveille son petit frère (qui apparemment est corvéable à merci) pour lui demander le mot de passe de l'ordi de leur père (WTF ?!?).
Le petit frère en question lâchera tout de même un "qu'est-ce que tu me fais chier : t'as internet sur ton téléphone" (Oui mais non : son téléphone y marche plus, t'as pas vu le film ?!?).
Sur le net, le môme le plus réactif du monde à 2h du matin va lui trouver sur Le bon coin, l'adresse d'une boutique qui recherche le pins en question.
Et la voilà partie (non sans avoir demandé à ce pauvre gosse de dire à leur père qu'elle s'est barrée faire du camping avec des potes, comme ça, en pleine nuit, alors qu'elle a pas de potes).
Elle arrive dans cette boutique ("Le bazar du passé"... C'est important pour la suite).
Et que trouve-t-on dans cette boutique ? A peu près tout le merchandising possible et imaginable de Star Wars (tiens, tiens...).
Elle y rencontre un couple de vendeurs qui lui expliquera que les gens qui vivent dans cet univers parallèle se font appeler les "Necs plus ultra" (sans déconner, vous aviez pas plus pourri comme nom ?) et cherchera à savoir où elle a obtenu son pins.
Le souci c'est que la Casey, elle n'en sait foutrement rien.
Mais les vendeurs ne la croient pas.
Alors ils l'enferment dans la boutique et tentent de lui défoncer la gueule à grand coup de figurines grandeur nature de R2D2 & co dans un combat futuriste (au sens "Marinetti" du terme) : "on a racheté la franchise, on en sort un nouveau en décembre, du passé faisons table rase".
Intervient la mystérieuse inconnue qui était en fait Athena, toujours aussi gamine.
Elle réussit à sauver Casey et à fracasser les deux vendeurs, dans une scène d'une violence inouïe pour un Disney.
Parce qu'il faut expliquer que la quasi-totalité des méchants (dont le couple de vendeurs) sont des AA (pas ceux-là, les autres, les Audio Animatronics... Des robots quoi), super ressemblants avec des humains (ça tombe bien : en vrai ils sont interprétés par des acteurs) et que quand ils se font déboîter la face, ce sont des visages humains qui se déforment (NB : penser à montrer les sagas Men in Black et Terminator à vos gosses avant, histoire qu'ils soient préparés).
La petite Athena vole ensuite une voiture puis la conduit et tout le monde s'en branle (d'ailleurs, quand elle dit à Casey de monter dans la caisse, il ne lui vient même pas à l'idée de s'installer au volant).
Dans la voiture, Athena lui fait une grande révélation : c'est un robot ! (si d'aventure y'en avait un, là-bas, au fond de la salle, qui s'était endormi)
Suite à ce trop-plein d'informations surréalistes, Casey provoque un accident.
Elle commence à s'échapper mais Athena se fait percuter de plein fouet par un gars en pickup (violent visuellement là aussi).
Casey profite de la panique du type pour lui piquer sa bagnole, mais Athena nous rejoue la scène de Terminator 2 : elle se relève et se lance à la poursuite du pickup roulant à fond de blinde (autant qu'un pickup peut le faire), finit par le rattraper et par rejoindre Casey dans l'habitacle après avoir explosé la lunette arrière.
Cette même Casey qui se mettra à hurler comme un goret (ce qui peut être un brin compréhensible).
Entre temps, les vendeurs-robots s'étant autodétruits, provoquant l'explosion de la boutique (et la désintégration pure et simple de tout un univers fort critiquable mais toujours culte, merde !), les flics auront rappliqué sur les lieux, puis se seront fait désintégrer en plein jour et en pleine rue (ok...) par des gars des "services secrets" arborant constamment un sourire Ultra Brite sur leurs tronches.
Athena reprend le volant (toujours pas de problème, outre le fait que sa tête dépasse à peine du volant), vu que Casey a un peu la gueule de celle qui a passé trois nuits blanches dans une maison hantée, après lui avoir expliqué que pour aller à Tomorrowland, il faut qu'elle rencontre Franck Walker.
Casey s'endort et se retrouve éjectée de la bagnole pile-poil devant la maison du-dit Franck pendant qu'Athena s'enfuit.
Le Franck (qui est re-George) est pas super pour parlementer avec la Casey donc il la laisse poireauter dehors, sous la flotte, après lui avoir lâché un chien-hologramme dans les pattes et balancé une bonne grosse onde électromagnétique dans le bide (sympa l'accueil).
Mais la Casey ne baisse jamais les bras (c'est d'ailleurs pour ça qu'elle a été choisie).
Alors, en réponse, elle lui balance un tracteur en flamme dans la gueule (what else ?).
Forcément, le George sort de sa baraque pour stopper le véhicule immolé et la Casey en profite pour s'incruster dans la maison.
Bon finalement ils sympathisent et les méchants souriants débarquent.
S'ensuivent moult combats au corps à corps avec déboitage de gueule dont un avec un batte de baseball (Casey, tu as des problèmes avec la gestion de ta colère ? Tu veux qu'on en parle ?) et autres pièges anti-intrusion parsemés ça et là (à faire pâlir d'envie Macaulay Culkin).
Puis George et Casey réussissent à s'enfuir en baignoire volante.
Athena les récupèrent et ils se rendent tous trois dans un lieu secret pour aller à Tomorrowland.
George prendra quand même le temps de nous expliquer pourquoi il a encore sévèrement les boules après Athena (40 piges plus tard) :
C'est qu'il était "assez bête pour tomber am..." et qu'elle, c'était un robot donc elle était pas programmée pour l'aimer en retour (bon alors dit comme ça c'est mignon, et frais, et innocent et la Athena est toute mignonne, et fraîche, et innocente... Mais rappelons que le Franck a 50 balais bien tassés et que la Athena, c'est toujours une gamine !!! Même Gainsbourg l'avait pas osée celle-là...).
Mais avant tout transfert dans un univers parallèle, un voyageur spatio-temporel se doit de faire d'abord un petit détour par Paris.
Alors là je dis stop : vous avez cramé du Star Wars, ok, mais putain ne touchez pas à la Tour Eiffel ! Vous voulez tuer mes gosses ?!?
Passons sur le fait que quand on fait le trajet States-France en 1 seconde, on se retrouve forcément en hypoglycémie et complètement déshydraté. Alors on doit très logiquement s'enfiler 2 bouteilles de Coca (pub #47), fraîches alors qu'Athena vient tout juste d'enclencher le courant... et lâcher un rot de compet'.
Et là, faut s'accrocher :
En fait, la Tour Eiffel, ça serait en vrai une base de lancement, que pour l'actionner il faudrait avoir un truc introuvable ayant appartenu à Edison que le George il l'avait comme par hasard sur lui, et qu'après la Tour elle s'ouvre en deux et que ça fait apparaître une navette spatiale et qu'elle aurait été planquée là depuis 1889 sans que personne ne le sache et que tous les parisiens attablés au Café Lulu assisteraient au décollage et le photographieraient avec leurs téléphones, sans que ça n'émeuve en rien les autorités et que voilà quoi...
Nos trois héros se retrouvent donc enfin à Tomorrowland (et oui c'est aussi long que ça).
Sauf que tout est plus ou moins en ruine.
Ils retrouvent Hugh Laurie (le gouverneur Nix), qui règne toujours sur tout ça et qui n'est pas super content de les voir :
George avait été banni parce qu'il avait créé une machine capable de prédire l'avenir (et la mort forcément), Athena s'était aussi faite lourdée à force de recruter de la merde et Casey... Ben Casey elle a un peu rien à foutre là.
Mais George explique à Hugh que Casey peut peut-être inverser le cours des choses car comme elle n'accepte pas la fatalité, elle a involontairement réussi à faire infléchir les probabilités de sa machine.
Parce que la machine prédit la fin du monde (réel) dans un peu moins de deux mois à la louche (d'où le compte à rebours dès le début du film).
Bref, le message (plutôt positif au demeurant) en gros, ce serait une bonne grosse théorie de la prophétie auto-réalisatrice :
À force de mettre dans le crâne des gens que tout fout le camp et bien tout finit par foutre le camp et que le Nix, en fait, il utilisait la machine pour détruire la civilisation humaine mais que comme les humains ont pas trop besoin d'être poussés pour sauter dans le gouffre, ils ont réussi à courir tout seuls comme des grands à leur perte. (euh... Donc en fait, le méchant, y servirait pas un peu à rien ?)
Mais, en détruisant la machine (en éteignant la télé ?), un autre avenir (symbolisé par Casey) reste possible !
Un film super long, avec des scènes franchement inattendues pour un Disney, d'autres vraiment bien foutues et des moments de pur bonheur visuel, mixés à une sorte de publicité latente pour les parcs à thèmes du groupe et autres produits phares made in States (le cahier des charges du sponsoring a amplement été respecté).
Un film déroutant, très ciblé pré-ado, qui donne de l'espoir aux gamins qui se sentent à côté de la plaque et rejetés par la société (en leur disant qu'il existe un monde parallèle ? Ça serait pas un peu l'apologie de la drogue tout ça ?) dont on sort assez mitigé.