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LA FORTERESSE de Avinash Arun [critique]

Quewa ? Un film indien sobre, où ça ne chante pas avec une voix nasillarde suraiguë toutes les deux minutes au milieu de chorégraphies convulsives aussi incroyables qu'improbables ? Ben merde alors : on m'aurait menti ?

LA FORTERESSE relate l'année de CM2 de Chinmay, un jeune garçon pas con du tout, qui vit seul avec sa maman. À cause de son boulot, ils ont été contraints de quitter la grande ville de Pune, pour se retrouver dans un bled en bord de mer, avec un confort tout rudimentaire et des copains assortis. Le film nous parle alors des difficultés à s'intégrer dans une nouvelle classe, dans un nouveau milieu, avec des mentalités et des centres d'intérêt différents, surtout lorsque l'on est soi-même en pleine mutation.

LA FORTERESSE de Avinash Arun [critique]

Voila, pas besoin d'en faire plus : LA FORTERESSE est un film qui raconte une histoire toute simple, toute sensible, toute modeste, à la fois légère et pourtant profonde.

Un vrai film de gosses, joué par de vrais gamins, avec une maladresse, un naturel et un amateurisme tout enfantin, qui évite également l'écueil du pathos misérabiliste du drame social (de ceux qui enfilent les stéréotypes comme des perles) : en prenant le parti de proposer les situations en les effleurant, sans ostentation, sans gros sabots et sans emphase larmoyante, laissant ainsi le spectateur réfléchir par lui-même avec le dedans de son cerveau, le réalisateur nous permet de ressentir de façon intuitive la personnalité de ses personnages, plutôt que de tout nous pré-mâcher, de tout bien nous expliquer par le menu et de nous asséner son propre point de vue, sa propre vérité.

LA FORTERESSE de Avinash Arun [critique]

Une comédie dramatique douce-amère et universelle sur la fin de l'enfance et les prémices de l'adolescence, cet âge complètement foireux où l'on a le cul entre deux chaises, sur cette quête d'affirmation gauche, cette envie de rébellion un peu merdique, ces tentatives malhabiles de faire preuve de caractère qui ressemblent au final plus à des caprices, ce désir et cette peur de grandir aussi (c'est vrai que ça fout les jetons).

Un film charmant, positif et apaisant, servi par quelques métaphores visuelles un poil explicites au milieu de très belles images poétiques, sublimées par une lumière et des paysages superbes.

Comme quoi le cinéma indien ne se limite pas à la production Bollywoodienne finalement.

LA FORTERESSE de Avinash Arun [critique]

LA FORTERESSE, en DVD avec Arte Video depuis le 1er mars 2016.

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