25 Août 2013
Surfant sur la vague du Da Vinci Code, nos deux compères ont donc écrit toute une série de romans symbolico-esotérico-policiers avec pour héros un flic (forcément), le Tonio, divorcé, père d'un ado et accessoirement franc-maçon notoire de son état (euh, c'est pas sensé être un secret, l'appartenance à une société secrète ? -naïve inside-).
Alors c'est vrai que :
1) c'est du Dan Brown "à la française" (comprendre l'équivalent littéraire du Blockbuster cinématographique qui détend et divertit sans nous faire péter les neurones... Mais avec un léger décalage, comme si les ricains jouissaient d'une sorte de monopole des histoires insensées où on se dit, à propos de l'auteur, "je sais pas ce qu'il a pris mais j'voudrais la même chose").
2) quand on en a lu un, on les a un peu tous lus car la construction du roman est toujours sensiblement la même :
- des inserts entre deux chapitres qui vont nous mener à tout bien comprendre à la fin (tout pareil que le "Made in States", même qui faut bien tout nous expliquer parce qu'on est trop cons c'est bien connu).
- une intrigue surréaliste un peu trop souvent cousue de fil blanc (malheureusement).
- une gonzesse différente à chaque livre, toujours ultra bonne (la "Marcas girl") avec laquelle Tonio finit à chaque fois par faire des cochonneries (faut bien qu'il se détende ce brave homme, c'est quand même le seul commissaire de police de France), qui a approximativement la même espérance de vie qu'un enfant dans un bouquin de Franck Thilliez et qui disparait donc comme par enchantement dans le bouquin suivant (du quota "relation sentimentale pour l'hygiène" donc).
- du suspens insoutenable et l'utilisation systématique du twist final.
3) c'est aussi de la propagande ("comment c'est vachement sympa la Maçonnerie, où c'est qu'on signe ?").
Où l'on apprend, grosso merdo, que les Nazis avaient découvert la recette de la potion magique qui donne accès à une ligne directe avec Dieu (LE RITUEL DE L'OMBRE), que tarots et partouze sont étroitement liés (CONJURATION CASANOVA), qu'on peut être un complice silencieux d'exactions mais obtenir la vie éternelle en contre-partie (LE FRÈRE DE SANG avec coup de théâtre comme dans LE CHUCHOTEUR et fin alternative), que la trépanation crée des surhommes (LA CROIX DES ASSASSINS), que les enfants nés un 17 Janvier sont la réincarnation du Christ à abattre (APOCALYPSE, et là je suis pas dans la merde), que parfois les meilleurs romans d'une série sont ceux où le héros est déclaré en état de mort cérébrale (LUX TENEBRAE), qu'il existe pas moins de 14 synonymes du mot "pape" (LE SEPTIÈME TEMPLIER), qu'un trader pétrophile peut pousser l'ambition jusqu'à vouloir devenir maître du Monde (LE TEMPLE NOIR), qu'il existe un lien improbable entre la présidence des States et la pop music (LE RÈGNE DES ILLUMINATI), qu'Arthur cherchait une Delorean (L'EMPIRE DU GRAAL)...
(À compléter : j'ai pas -encore- tout lu, désolée).
Alors, c'est invraisemblable, c'est clair, c'est répétitif, aussi, mais c'est distrayant et ça se laisse donc très bien lire. Et c'est tout à fait adapté à la détente ou aux vacances (en même temps, ça ne se prend pas non plus pour des essais philosophiques), à la période estivale comme de bons bouquins de plage (piscine, hamac, baignoire ou lit d'hôpital... Suivant où vous avez choisi de passer vos congés).
La critique qui ne fait pas plaisir - Giacometti & Ravenne
Sur les sites d'écrivains, vous ne verrez jamais d'articles assassins sur leurs livres. Normal, les auteurs ne sont pas masochistes et ne veulent pas casser leur image. Pour notre part, on ne va pas
http://www.giacometti-ravenne-polar.com/news/la-critique-qui-ne-fait-pas-plaisir/