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LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Fans du film, pardonnez mes offenses, comme je pardonne à ceux qui l'ont commis de m'avoir tout offensé les yeux... Et surtout, passez votre chemin parce que ce qui suit ne va pas vous plaire !

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Non... Mais non... Mais non !.... Mais qu'est-ce que c'est que ce film ?!? Mais c'est pas possible d'avoir salopé le boulot à ce point !!! Trahison !!!!!! J'explique :

Passées les 30 premières secondes où l'on a des frissons qui hérissent les poils (des avant-bras) lorsque l'on entend le main theme d'Harry Potter, on se retrouve plongés subitement et sans transition aucune dans le générique de Spiderman avec les coupures de presse qui situent le bordel.

Et on comprend donc que cette nouvelle "on-ne-sait-pas-trop-combien-logie" (mais gageons-qu'on-va-en-bouffer-jusqu'à-ce-que-ça-ne-soit-plus-rentable) va nous narrer l'histoire de Gellert Grindelwald. Mage noir bien avant Voldemort, il souhaitait utiliser les reliques de la mort afin de supprimer le Code International du Secret Magique pour que les sorciers puissent dominer les Moldus (dans leur intérêt), avec l'aide de son poto Albus Dumbledore (qui était secrètement amoureux de lui) avant qu'ils ne se disputent et que l'un d'eux (ou Alberforth) ne bute accidentellement Ariana, la petite sœur de la fratrie Dumbledore. En gros.

Et l'idée de retrouver la genèse de l'histoire originale, de remonter dans le temps pour mieux saisir les enjeux et les origines de ce joli merdier, tout ceci promettait d'être particulièrement gouleyant.

Sauf que de Grindelwald, on n'en entendra véritablement parler que pendant les 5 dernières minutes, après avoir été démasqué comme dans les meilleurs épisodes de Scoobidoo et qu'entre deux exactions en sous-marin, il allait falloir meubler. Et meubler c'est véritablement le terme qui convient. Parce que même si on est un peu dans la même thématique que dans la prélogie Star Wars (l'accession au pouvoir du méchant de la série initiale), cette dernière avait l'avantage (malgré tous ses défauts) de noyer correctement le poisson au milieu d'aventures somme toute fort épiques.

Norbert Dragonneau, britannique aisément identifiable grâce aux problèmes qu'il a sans nul doute aux cervicales et qui l'obligent à toujours avoir la tête de traviole comme Lady Di (et pas qu'après le passage sous le pont de l'Alma), arrive à New York avec une valise magique et pleine de bestioles plus ou moins dangereuses, farfelues ou encombrantes dedans.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Dans le même temps le MACUSA (le ministère de la magie américain, rien à voir avec les Yakuza, j'ai vérifié) enquête sur d'étranges nuages noirs avec des yeux qui détruisent des baraques et creusent des tranchées dans les rues (un peu comme dans LOST).

Parallèlement, une illuminée à la tête d'un groupuscule sobrement intitulé "Les fidèles de Salem" milite auprès des "Non-Majs" (les Moldus américains) afin d'amplifier le sentiment anti-sorcier...

Ok... Mais faudra tout de même m'expliquer comment il peut y avoir un sentiment anti-sorcier préexistant alors même que les sorciers vivent cachés et que les Non-Majs ignorent totalement leur existence à grand coup de sortilèges Oubliette lorsqu'ils viennent à merder.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Ce qui fait drôlement bien les choses c'est que tout ce petit monde va se retrouver au pied du grand escalier d'une grande banque et qu'un Niffleur (une sorte de pie pour la mentalité "je gaule tout ce qui brille" avec une tronche d'ornithorynque trop choupinounette à vendre des peluches par palettes) s'échappe causant moult tracasseries cocasses à son propriétaire qui cherchera à le récupérer. Ce faisant, il finira par se faire arrêter par une représentante du MACUSA et échangera fortuitement sa valise avec celle d'un dénommé Jacob, un Non-Maj venu ici pour demander un crédit afin d'ouvrir une boulangerie. Jacob qui, ouvrant la valise qu'il croit être la sienne, libérera quelques animaux fantastiques tout aussi fortuitement.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Voilà, voilà, le film c'est ça : une joyeuse bande de bras cassés pas charismatiques pour deux ronds, avec un anglais au torticoli prononcé, un sosie d'Anne Franck qui aurait eu la chance d'atteindre la puberté, sa soeur à moitié à poil qui passe son temps à feuler et à vouloir se reproduire avec le Non-Maj (ATTENTION ATTENTION, CECI N'EST PAS UN EXERCICE, JE RÉPÈTE, CECI N'EST PAS UN EXERCICE, NOUS SOMMES FACE À UN MESSAGE DE TOLÉRANCE DE NIVEAU 4 !) et un Non-Maj débonnaire (qui lui a le mérite d'être sympathique et expressif) qui vont jouer à attraper des animaux dans New York pendant que Colin Farrell, membre du MACUSA, mène une contre-enquête en ayant un comportement sinon équivoque, au moins tendancieux envers Croyance, un des jeunes fidèles de Salem qui a une coupe de cheveux particulièrement merdique et un prénom assorti, afin de mettre la main sur ce gros nuage noir avec des yeux qui, telle une Valérie Damidot en grande forme, s'applique à refaire la déco de la ville.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Et tout ceci est fait dans une cacophonie visuelle incroyable, avec une 3D franchement dégueulasse, des plans inutiles qui durent des plombes pour amortir le procédé, des scènes gênantes, incompréhensibles voire horripilantes, un bon gros parallèle bien lourdeau entre les sorciers et les minorités victimes de persécution comme une excuse au communautarisme (Vilains les Moldus ! Intolérants les Moldus ! Bouhhhhh !), une putain d'attraction calibrée pour un parc genre Futuroscope "plongez dans le New York des années 20 et partez à l'aventure pour capturer des créatures préhistoriques avec des Pokémon ou des Bakugans" (ne me dites pas que le Demonzemerveille ne vous y a pas fait penser).

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Bref je suis déçue et super en colère parce j'ai trouvé ça creux, chiant, moche, bordélique au possible, absolument pas féerique, sans aucun intérêt, à la fois vide de sens et complètement lourd, outrancier, improbable, moralisateur comme pas permis. Et aussi parce qu'il n'y avait pas de rythme, pas de souffle épique, pas d'émotion, qu'on se contrefoutait qu'il retrouve ses bestioles à la con, parce qu'il n'y avait pas d'enjeu non plus : on ne doute pas une seule seconde qu'il va y parvenir. Et le coup de l'obscurial et de Grindelwald, on le voit tellement, mais tellement venir à des kilomètres tout en en ayant strictement plus rien à secouer que ça en devient perturbant.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Et puis va falloir arrêter d'abuser de la Motion capture : je crois qu'on est arrivé au bout du bout là, au point de rupture du point de non-retour et ça en devient ridicule.

Un film totalement dispensable, une superbe opération marketing (coucou Star Wars 7 !), une formidable pompe à fric calibrée pour les enfants américains (qui, comme chacun le sait, sont absolument tous des gros cons décérébrés à qui faut tout bien expliquer sinon ils comprennent rien... Alors imaginez donc leurs gosses !) avec un sublime message ecolo-gay friendly-vivre ensemble, "le feu ça brûle, l'eau ça mouille et aimons-nous les uns les autres et Colin Farrell dans les uns", aussi pesant pédagogiquement que dégoulinant de bon sentiment à faire pâlir d'envie la collection complète des albums de TCHOUPI.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES de David Yates [critique]

Parce que je veux bien que certaines personnes soient connes et intolérantes envers les gens qu'elles ne connaissent pas. Mais comment pourraient-elles l'être envers des gens qui n'existent pas ?!?

Rendez-nous la JK Rowling de la série littéraire originelle, avec ses histoires imbriquées, son innocence, celle qui ratissait déjà super large niveau idéologique mais avec bien plus de finesse et de subtilité ! Parce qu'on ne va pas se mentir : si les films n'étaient pas degueu dans leur ensemble, c'est parce que les bouquins sont géniaux. Et si elle est définitivement perdue, dites à l'usurpatrice qui a déjà commis L'ENFANT MAUDIT qu'elle a gagné suffisamment d'argent, qu'il faut laisser sa poule aux œufs d'or tranquille maintenant et arrêter de pourrir son propre travail.

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