29 Janvier 2014
Ça y est je l'ai fait (Et même que j'ai aimé ça) : Quelques 26 ans après mon premier livre (soit "Bigoudi et compagnie"), j'ai enfin lu un Stephen King (bon, techniquement c'est un Richard Bachman mais OSEF).
Pourquoi maintenant me direz-vous (ou pas) ? Et bien parce que Hunger Games et parce que mon amie fortiche en litté s'efforce, tant bien que mal, de combler mes (grosses) lacunes (et qu'on m'avait promis que contrairement à après avoir vu Shining, j'arriverai à dormir un peu). J'apprends donc (mieux vaut tard que jamais) que la bonne littérature de jeunesse a toujours existé, bien avant Harry & Cie et que, contrairement à ce qu'on a pu m'enseigner dans des temps lointains, la littérature étrangère ça n'est pas caca (et celle dite "de divertissement" ça n'est pas Satan non plus... C'est dire si je pars de loin), qu'il vaut peut-être mieux lire "Marche ou crève" que le "Candide" quand on est en 5eme.
Outre l'occasion que ça représentait de lire enfin un bouquin dudit Stephen (qui n'a pas écrit que des trucs à ranger dans le congélo), j'avais envie de faire une sorte de trip "dystopie" via les dérives de la télé-réalité pour essayer d'en cerner les différences de traitement.
Il s'agit donc ici d'une compétition télévisée, une "longue marche" pour 100 adolescents venus de tout le pays, une rando macabre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, jusqu'à la mort de tous les autres, dans un système stasunien totalitaire. Pour les aider (ça serait trop long et trop chiant d'attendre qu'ils meurent tous d'épuisement... Ou de vieillesse), des soldats sont là pour les encadrer, leur filer des avertissements dès qu'ils ralentissent ou s'arrêtent et les abattre comme des chiens sans sommation au bout du 3ème.
On voit très clairement l'adaptation ciné que ça pourrait donner, à condition de ne pas foirer le casting des mômes et la direction d'acteurs, d'en faire un truc concis, genre 1h30, et surtout, SURTOUT, de ne pas chercher à donner une explication rationnelle à tout, à rester dans le flou, dans le point de vue du héros et de ne pas toucher à la fin !
Parce que c'est tout ce système narratif qui donne à cogiter : sur les motivations de ces jeunes mecs qui se portent délibérément candidats (et sur le parallèle avec l'enrôlement volontaire dans un conflit, le patriotisme en moins), sur l'importance et le sens de la vie et de la mort, sur les conséquences de l'absence paternelle et des traumas de l'enfance, sur les limites physiques et psychiques de l'être humain, sur celles de la dignité humaine, sur la fascination morbide des spectateurs (et de la nôtre aussi), sur cet instant où l'esprit bascule dans la folie et où le corps lâche dans un sens ou dans l'autre ou de façon simultanée.
Un livre à lire donc, bien avant d'avoir atteint la trentaine si possible (mais si c'est le cas, personne ne viendra vous fusiller pour autant).