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KENSHIN LE VAGABOND de Keichi Otomo

Tout commence dans le Japon de 1868, sur un champ de bataille où les canons lancent des soldats et où un type qui joue comme Stéphane Rousseau dans FATAL fume des malbacks en avançant au milieu des tranchées vers le légendaire Battosaï, l'assassin emo au beau visage de fille, déguisé en Grue (comme dans KUNG FU PANDA, pas comme une pute) et affairé à émincer ses ennemis au sabre. Le clairon sonne la fin de la récré, et le Battosaï annonce à Chris Prolls qu'il renonce à se battre en plantant son sabre dans le sol meuble.

Mais un homme presque tronc a survécu et il se met à ramper jusqu'à l'arme abandonnée. Comme il possède le même pouvoir qu'Anthony Hopkins dans PRÉMONITIONS mais avec les objets, il comprend lorsqu'il s'en saisit qu'il vient d'acquérir le sabre du Battosaï et ses yeux deviennent tout bizarres-flippants.

10 ans plus tard alors que l'équipe de post-prod a oublié de couper le main thème du film, un méchant-méchant qui se shoote à l'opium organise une cérémonie de la rose pour choisir son dealer officiel. Comme, en plus d'avoir un DESS de chimie, elle est plutôt jolie, il choisit la fille, faisant zigouiller le reste du labo par ses hommes de main.

Pendant que dans les rues de la ville se déroule la feria de Bayonne où des mecs bourrés secouent un temple portatif en slip en se faisant balancer de la flotte à la gueule, le piqueur de sabre chelou du début s'amuse à semer des cadavres en se prenant pour le vrai Battosaï et en laissant sur les scènes de crime des post-it calligraphiés où il se revendique de l'école de kenjutsu locale.

Ainsi, à cause des pérégrinations de ce coquinou de faux Battosaï, le port du sabre est désormais interdit. Mais ça, notre vrai Battosaï avec sa cicatrice en forme de croix sur la joue et sa très-très grosse frange, il ne le sait pas. C'est pourquoi, lorsqu'il arrive en ville, il se fait copieusement engueuler par une petite nana super vener (avec une cape), unique prof dans l'école de kenjutsu précédemment citée quelques peu désertée pour le coup. Une fois leurs préliminaires en forme de baston terminés, elle lui doit une petite explication :

– Nan mais tu comprends, depuis qu'un type bute des gens au nom de feu mon papa, je suis un peu sur les nerfs.
– Ah...
– En plus, avec ses conneries, je me retrouve au chomdu et ça m'arrange pas par rapport à l'argent.
– Oh...
– Parce que tu sais, mon papa, c'était le fondateur de mon école de sabre.
– Vous êtes une femme formidable Kaoru.
– Et puis regarde cette affiche "wanted" comme dans les westerns. Ben comme tu portes un sabre, ça voudrait dire que c'est toi le méchant Battosaï qui a sa tronche dessus !
– D'accord... Ça y est, je vois où est la méprise ! Alors, si on oublie juste le fait que je ne ressemble absolument pas au dessin que tu me montres, ça risque pas d'être moi parce que vois-tu, en tant que professionnelle de la profession, tu aurais peut-être pu te rendre compte que mon sabre possède une lame inversée qui ne lui permet pas de tuer...
– Ouais et si tu le retournes ?...

Oh toi, ta gueule !

Pendant ce temps, le méchant-méchant assiste au nourrissage de ses samouraïs de compagnie eux aussi désœuvrés dans son jardin provençal au milieu des cigales. Et comme Kaoru, il est persuadé que le Battosaï est de retour (en même temps, si c'est affiché partout dans la ville...). Là il apprend que Megumi, sa toute récente Heisenberg attitrée s'est enfuie. Du coup il est vachement en colère. Surtout que son chef des gardes qui a rapporté un masque vénitien de son récent séjour en Europe lui dit qu'elle s'est réfugiée chez les flics.

Alors que Megumi tente de faire une déposition, le faux-Battosaï s'emploie avec application à effectuer une coupe drastique dans les effectifs des fonctionnaires de police présent dans le commissariat.

Peu de temps après, Kaoru, la fille légèrement cyclothymique de tout à l'heure se promène dans Central Park. Et tout à coup, le réal nous case un instant chaton-mignon. Mais c'était pour mieux nous attendrir et tromper la vigilance de la jeune femme ! En effet, elle manque alors de se prendre en pleine gueule un cadavre balancé du petit pont de pierres par le faux Battosaï. Malgré son manque évident de physionomie, elle le reconnait grâce à l'estampe-robot placardée devant son dojo et s'apprête à se prendre une dérouillée en voulant laver l'honneur de son père. Mais elle est sauvée in extremis par le vrai Battosaï.

KENSHIN LE VAGABOND de Keichi Otomo

Plus tard, alors qu'elle s'apprête à donner son cours de air-kendo à son seul élève, un gamin des rues qui n'a rien d'autre à foutre et aisément reconnaissable à sa gueule ostensiblement crasseuse à se demander s'il y avait un maquilleur pro sur le plateau, la bande des joyeux loufoques samouraïs du méchant-méchant toxicomane débarque pour lui piquer son dojo. Mais le vrai Battosaï arrive une fois de plus pour la sauver (peut-on dès lors supputer qu'il la suit ? Et que si c'était pas le héros du film, ce serait juste un serial killer standard ?) et il leur late la gueule à main nue en avouant être le vrai Battosaï, pas celui des avis de recherche.

Il est arrêté par les flics pour défendage d'orpheline (et éventuellement port d'arme prohibé) et dit à Kaoru qu'il s'appelle en réalité Kenshin Himura, ce qui veut dire "le cœur de sabre" et avec un blase pareil, il aurait difficilement pu devenir maître-nageur.

En gardav, le Chris Prolls japonais qui taffait par là le reconnaît et le fait sortir de cellule. Là, le grand chef des flics lui demande de les aider à trouver la personne qui fabrique le super opium parce que sinon, par un raccourci géopolitique difficilement explicable, le Japon finira par être colonisé par les anglais comme la grande nation de Chine, ces gros losers. Kenshin refuse parce qu'il ne tue plus et Chris Prolls le provoque alors en duel :

– Bats-toi !
– Nan.
– Allez, steuplé, fais pas ta pute : bats-toi quoi !
– Ok, mais je vais perdre.
– M'en fous ! Bats-toi quand même !
*zing-boum-pif-paf-shouing-zoom-zoom-zang-pouf-pouf*
– Ah ah ! J'ai gagné !!!
– Bah oui mais en même temps, je te l'avais dit que j'allais perdre...
– Peut-être mais on est dans un film de samouraïs jte rappelle, donc on doit faire des combats : c'est contractuel.
– Ben n'empêche, je deconnais pas quand je te disais que je tue plus.
– C'est vrai, je te crois maintenant. Allez, va, vis, deviens : tu es libre.

Et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...

Tout occupé à se faire un masque à la boue, le gamin des rues tombe sur la Walter White planquée dans un bosquet qui lui demande de l'aide (la fille pas le bosquet). Dans le même temps, Kenshin le vagabond libéré de frais vagabonde jusqu'au dojo :

– Kaoru, je ne suis pas fait pour toi, car avant, j'étais un tueur.
– Non !!!!! C'est pas vrai ?!?!? Tu veux dire que tout à l'heure, quand tu as dit que tu étais Battosaï-l'assassin, ça voulait dire que tu tuais des gens ? Putain je l'aurais pas deviné... Tu me troues le cul là !
– Tu te fous de ma gueule, c'est ça hein ?
– Si peu, si peu...
– Mais ça te fait rien ?
– De me foutre de ta gueule ? Si : ça me fait bien marrer. Mais sinon, partant du principe que j'ai déjà eu un peu de temps pour me faire à l'idée, ouais, en effet, je m'en cogne.

Alors du coup, il emménage chez elle.

Comme le dojo de Kaoru c'est un peu l'armée du Salut, le gamin moucheté qu'elle héberge déjà ramène la Walterette sévèrement dévergondée qu'il avait croisée au détour d'une de ses séances d'enveloppement au rhassoul. Accueillante mais y'a des limites, Kaoru a bien les boules, tandis que, par un système de vases communicants, Kenshin trouve enfin l'apaisement.

Pour fêter l'agrégation de deux nouveaux membres à leur squat, ils vont tous ensemble bouffer au resto (avec quel argent ? Kaoru fait-elle des passes en scred ?). Là, le méchant-méchant débarque et essaie de débaucher Kenshin pendant que la chimiste se planque aux chiottes.

Le caïd du coin tout juste sorti de taule (un peu comme tout le monde quoi) entre en scène en jetant nonchalamment son pote le tronc d'arbre au travers de la salle. Il défie notre Battosaï à la poutre afin de prouver sa valeur et d'obtenir le poste que Kenshin vient de refuser. Mais durant le combat (ou plutôt l'évitement de combat), Kenshin parvient à le raisonner et le voyou décide de reprendre ses études et d'ouvrir un livret A.

KENSHIN LE VAGABOND de Keichi Otomo

Suite à de nouvelles exactions du faux Battosaï, Kenshin se remémorera dans un flash back le temps d'avant, le temps des fleurs et le temps des cerises, où c'était lui le faiseur de veuves éplorées et où il avait reçu en cadeau sa première balafre par un type franchement pas décidé à mourir (mais qui est mort quand même)...

Et puis plein d'autres scènes de baston hyper cool, de ralentis, de cascades, de dialogues et de situations improbables et légèrement barrés à découvrir en Blu-ray depuis le 20 avril 2016 grâce à la Metropolitan Filmexport ! Le tout pour triompher du méchant-méchant, libérer la chimiste, redorer le blason du refuge SPA de Kaoru la petit jalouse, et buter le faux Battosaï.

KENSHIN LE VAGABOND de Keichi Otomo

Même en étant totalement étranger au manga d'origine (mais plutôt sympathisant tout de même) de Nobuhiro Watsuki et passée une certaine stupéfaction de départ inhérente à ce type de cinéma, on se laisse lentement mais sûrement prendre au jeu. Parce que le film alterne parfaitement le premier et le second degré (voire plus si affinités), qu'il ne manque pas d'auto-dérision, qu'il assume pleinement cette outrance très parodique que l'on trouve dans les films de sabre et d'arts martiaux et qu'il parvient même à retourner leurs figures imposées en sa faveur. Malgré une trame un poil prévisible comme souvent dans le cinéma d'action, le résultat est donc fort plaisant au final, avec une réalisation, une photo et une BO vraiment pas dégueu, à condition de n'être pas complètement hermétique au genre bien sûr (ni complètement fan non plus peut-être).

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