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BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]
BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

"Birdman ou (la surprenante vertu de l'ignorance)" d'Alejandro González Iñárritu (Oscar du meilleur film 2015) vous entraîne de façon étourdissante dans les coulisses (et les méandres) d'une pièce de théâtre à Broadway, montée et interprétée par Riggan Thomson (un Michael Keaton bluffant, qui ressemble de moins en moins à Julien Lepers), ex-gloire d'Hollywood dans les années 90 (Thomson, pas Keaton... Oh mais attendez), connu pour son rôle de super-héros (Birdman donc) et en proie à une bonne grosse traversée du désert depuis.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

Un putain de plan-séquence de presque 2h (ou tout comme) avec une mise en scène d'une énergie formidable, rythmée par le jazz de la batterie d'Antonio Sánchez.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

Un film complexe et dense qui parle de création, d'égo, de schizophrénie feinte et avérée, de mecs en slip, d'hypocrisie, du pouvoir des réseaux sociaux, de la vacuité d'Internet et de toute une époque.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

Un film où tout le monde en prend plein la gueule : Hollywood, Broadway, les gens (spectateurs, comédiens, producteurs, critiques...) qui font et qui défont, qui sont et qui gravitent autour du monde du spectacle.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

Iñárritu joue de manière assez virtuose sur l'importance du cadre dans l'enchaînement de l'action (sans coupures apparentes, il valait mieux), dans la relation des personnages à l'histoire qui se déroule et dans leurs rapports entre eux, et où l'horizontalité (les couloirs, la rue, la foule) qui contraint et enferme s'oppose à la verticalité (les buildings de Manhattan, l'envol) qui surplombe, libère et finit par apparaître comme le seul moyen d'évasion du monde réel.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

On y retrouve un Edward Norton en gros enfoiré égocentrique et doué (cause ou conséquence ?), une Naomi Watts qui retrouve le genre de personnages dans lequel elle excelle depuis Mulholland Drive (avec même du saphisme light) et une Emma Stone qui donne toujours dans la jolie rebelle à grosse frange et gros yeux mais peut-être un peu moins caricaturale cette fois...

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

"La vie n'est qu'un theatre et chacun y joue son rôle", braille Jo le clodo à un moment donné du film et c'est incroyablement vrai ici :

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

comme un écho à la vie réelle, celle qui dépasse le simple cadre cinématographique, les personnages se résignent et s'efforcent d'être ce qu'on attend d'eux (de façon plus ou moins talentueuse) ou se débattent et tentent d'utiliser le système pour se libérer de cette attente et interpréter enfin le rôle qu'ils voudraient jouer, celui dont ils pensent être dignes (avec plus ou moins de réussite)...

Enfin, on est sans cesse en équilibre sur un fil ténu, cette frontière fragile entre la fiction et la réalité, où l'on utilise le réel pour enrichir le fictif, où l'on se sert du fictif pour revenir et exister à nouveau dans le réel, au risque de basculer.

BIRDMAN d'Alejandro González Iñárritu [critique]

PS : Cher Monsieur Thomson, je ne sais pas si j'ai bien réussi à éviter de prendre le moindre risque, si je me suis montrée suffisamment paresseuse et lâche, et si j'ai collé assez d'étiquettes sur le travail des autres, mais j'ai essayé !

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