29 Décembre 2015
Et j'ai les boules (un peu... Non parce qu'il y a des choses plus graves dans la vie... EL James par exemple).
Récapitulons :
C'est l'histoire de Noah Solloway (sorte de Mentaliste du pauvre - physiquement - doublé d'un incorrigible abruti - pas physiquement -), écrivain en mal de succès qui vit dans l'ombre de son beau-père, auteur de best-sellers.
Il est marié à Helen (personnage sacrificiel de grosse victime) depuis plus de 20 ans, ils ont 4 gosses (fille, garçon, garçon, fille -parité respectée- entre 5 et 18 piges en gros) et ils vivent à New York dans une incroyable baraque de contes de fée, plus ou moins aux crochets de ses parents pétés de thunes à elle (plutôt plus que moins d'ailleurs).
En vacances à Montauk, chez les-dits parents pétés de thunes, il rencontre Alison (un ersatz d'Ingrid Chauvin qui, par bonheur, n'aurait jamais croisé la route d'un chirurgien esthétique, et qui a tout le temps le bout du nez tout rouge tellement elle passe son temps à chialer).
Elle est serveuse (avant elle était infirmière mais ça, c'était avant : comme elle a vécu un gros trauma personnel (son fils Gabriel qui est mort d'une noyade sèche à 5 ans), elle se sent coupable et elle supporte moyennement les hôpitaux), elle est mariée (à Cole, interprété par un Joshua Jackson à qui ça a fait vachement de bien de vieillir et autre personnage sacrificiel qui en mange plein les dents), elle est jeune, elle est belle, elle est sensible (elle chiale !!!), elle a les yeux qui sentent le cul alors il tombe amoureux.
Comme elle a la dalle, qu'elle cherche désespérément à quitter son bled paumé et à faire table rase du passé (parce que sa belle-famille est un gros ramassis de connards dégénérés (de gros bouseux éleveurs de chevaux et de cocaïne ?) et que les reproches sur la mort de son gamin ça va bien 5mn), elle tombe aussi amoureuse.
Ils trompent donc tous les deux leur conjoint respectif (oh mais c'est pour ça que ça s'appelle The Affair !) et ils baisent beaucoup.
Ils hésitent à tout plaquer, rebaisent avec leurs conjoints, se séparent, rebaisent tous les deux (oui, y'a du cul, plein et c'est aussi pour ça que ça marche, on ne va pas se mentir) et à la fin de la saison 1, se mettent ensemble.
Entre temps Noah trouve enfin l'inspiration en écrivant Cinquante nuances de poils pubiens d'Alison, un bouquin complètement autobiographique, et devient enfin romancier à succès (ou l'art de jeter l'opprobre sur sa famille et celle de sa maitresse et de s'attirer la sympathie de chaque personne citée dans le livre).
Le tout sur fond d'enquête policière (puis de procès) puisque Scotty, le beau frère d'Alison (et donc le frère de Cole) est tué, renversé par une bagnole et que tous les soupçons convergent vers Noah (vu qu'entre autres choses, à un moment donné, Scott a un tout petit peu sauté la fille aînée mais encore mineure de Noah et qu'elle a un tout petit peu dû avorter par la même occasion... SOAP !).
L'intérêt de tout ça, c'est que chaque épisode retranscrit le point de vue de deux personnages différents (le plus souvent Noah et Alison, évidemment) d'un même événement.
Ce qui permet de montrer plus ou moins subtilement comment les gens essaient de se donner le beau rôle tout en descendant les autres (ce qui reste subjectif vu que nous n'avons jamais le point du vue distancié et objectif de l'événement).
Et ce qui est plutôt bien vu (parce que ça reste un soap américain et que, donc, c'était pas gagné), c'est la complexité des relations humaines et la multiplicité des réactions de l'entourage (ben ouais, tout plaquer au bout de moult années de vie commune, c'est pas aussi simple que ça en a l'air)... En particulier Scotty, caricature du frère camé et irresponsable mais qui fait preuve d'élans de naïveté toute enfantine d'un naturel confondant.
Et puis il y a la jolie chanson du générique par Fiona Apple, très efficace et toute en contre-temps, ce qui donne rythmiquement une véritable impression de va et vient... des vagues !!!! (Bande d'obsédés)
Qu'est-ce t'as peau de couilles, t'attends le ressac ?
Générique de The Affair par Fiona Apple
Mais, parce qu'il y plein de "mais" :
Plus qu'un directeur d'acteur, nous avons là un directeur de bouches : Je suis pas contente ? Moue. J'exulte de joie ? Moue. Je suis triste ? Moue. Je suis contrariée ? Moue. Je me sens trahie ? Moue. Non mais sans déconner, on a l'impression que les acteurs n'ont essentiellement été castés que pour leur capacité à faire un duck face.
Et Alison... Alison ! Ça n'est pas possible de suinter les sécrétions corporelles à ce point : c'est bien simple, entre deux coïts (il ne vaut mieux pas imaginer l'état de la literie), elle morve et elle bave (mention spéciale à l'accouchement)... Bref elle borve, tout-le-temps ! À moins qu'elle ne représente à elle seule qu'une délicate métaphore de la noyade.
Et plus qu'un metteur en scène, la série bénéficie d'un metteur en style : Quel est le con qui a trouvé ça génial de demander à Whitney (la fille aînée ultra bonne de Noah et Helen) de prendre des poses comme si sa vie était un défilé permanent ? Je suis en colère ? Pose. Je suis énervée ? Pose. Je tape une crise ? Pose. Je suis hystérique ? Pose (ouais non, pas de joie ni de bonheur là : c'est une ado).
Et le gros problème, outre le fait que, comme toute série qui devient bankable, on rajoute des épisodes et que ça traine en longueur (et que donc on multiplie les risques de se viander dans l'incohérence), c'est ce dernier épisode de la saison 2.
Pourquoi, alors que Noah était présenté comme Bob la fiote, avec ses prises de conscience faciles...
Pendant 20 ans j'ai trop été la pute de la famille de ma femme...
... qui merde dans les grandes largeurs (c'est tellement judicieux, en plein divorce, de demander sa maitresse en mariage), égocentrique et obnubiler par son propre penis, et était un personnage ô combien détestable (comme... Ben comme tous, tour à tour, mais pour une fois, le mec était aussi un connard et ça n'était pas que les filles les salopes) cesse-t-il subitement de ne penser qu'à sa gueule (ou à ses testicules, c'est un peu pareil pour Noah Solloway)...
– Si tu m'as prêté 50 000$ c'est uniquement pour te taper ma femme !
C'est la mère de mes enfants.
... et se comporte-t-il tout aussi subitement avec un altruisme chevaleresque ? (Certains diront qu'après avoir touché le fond lors de l'épisode de l'ouragan (où, pendant qu'Alison accouchait et, en plus d'avoir été à deux doigts de tchouler son attachée de presse, il avait aussi été à deux doigts (et quelques phalanges supplémentaires) de se palucher dans un jacuzzi devant deux petites nanas qui se galochaient... Dont une s'est avérée être sa fille Whitney - ouais bon, niveau "descente aux enfers" ça se posait là), il a tout fait (merci au dieu des ellipses temporelles !) pour se racheter une virginité, qu'il souffre d'un gros complexe du héros et que ce dernier épisode n'est que l'aboutissement de ce processus... Mais dans ce cas, on est bien revenus sur du "toutes des putes" !).
Pourquoi Luisa (la nouvelle nana de Cole), new-yorkaise jusqu'au fond du slip, qui apparaissait comme un personnage féminin positif (enfin un !) parce qu'elle ne pouvait pas encaisser Alison et qu'elle refusait son pognon, se retrouve-t-elle subitement :
1) à la tête d'un resto à Montauk que Cole et Alison ont acheté ensemble ?
2) super pote avec Alison ?
ATTENTION ALERT SPOILER !
– Dis, ça ne te dérange pas que je me change ici, dans ton appart, que je mette ma robe de mariée pour épouser ton ex ?
– Oh ben non, bien sûr, you're welcome ! Tu ne veux pas aussi que je t'aide à t'épiler la chatte, histoire que ce soit plus velouté ? Ah oui et, au fait, ma fille, c'est aussi celle de ton futur mari.
Pourquoi Alison, qui avait réussi à nous émouvoir lors de sa grande séquence super chiale (lorsqu'elle parle de son fils et que, d'un coup, le masque de la froideur factuelle médicale tombe et que la douleur, criante de sincérité malgré la bouche de Kermit et le nez de clown, remplit tout), se révèle être une succube venue pour séduire les hommes et, au mieux, faire de la merde, au pire, les détruire ? Pourquoi ne pense-t-elle tout à coup qu'à sa gueule (ou à sa... Oh mais attendez, j'y suis : ils ont switché les scénaristes en réalité ! Tout s'explique...), elle qui se targuait d'avoir toujours fait passer les autres en priorité et se barre-t-elle poursuivre un rêve qui n'a jamais été le sien, en refourgant sciemment un bébé à un père... qui n'est pas le sien non plus... Enfin au bébé (bon surtout à une nounou... Et là ils me font bien marrer avec leurs "je suis crevé(e), ma fille ne fait pas ses nuits à 18 mois"...) ? Et on se surprend à répéter en boucle pendant 1/2h après le lancement du générique final de la saison : "oh la pute, oh la pute !" (Pour une fois qu'une série n'était pas complètement manichéenne, pourquoi avoir autant chié dans la colle si près du but ?!?).
Pourquoi, dans la quasi totalité des séries américaines, quand il arrive un drame, on n'appelle pas les flics ?!?
ATTENTION SPOILER ALERT !
Parce que, jusqu'à preuve du contraire, si Alison pousse Scotty sur la route, c'est parce qu'il essaie juste un tout petit peu de la violer (bon, ok, comme il le lui dit, c'est le seul qui ne l'a pas baisée et il n'a pas tort mais quand même) donc que c'est de la légitime défense et si Helen le percute de plein fouet, c'est un accident (bon ok elle était bourrée et ça justifie cet épisode un poil ridicule où elle aussi touchait le fond et où elle se faisait arrêter par les flics parce qu'elle était défoncée)... Mais dans ce cas, et quitte à mentir, vous ne pouviez pas simplement dire que c'était Noah au volant ? Ou que Scotty s'était jeté sous les roues ?!? (Il est mort de toutes façons et vu comme il était torché c'était plus que plausible !).
Ben non, on ne dit rien comme ces grosses brêles de Desperate Housewives, on se fout encore plus dans la merde et comme ça on va pouvoir vous coller 4 ou 5 saisons de plus.
Et comme nous on est encore plus cons que les scénaristes (et qu'on a tout plein de temps à perdre), on va regarder.
Retrouvez l'avis (différent) de Laura ici :
Lutetia: THE AFFAIR : SAISON 2
Créée par : Sarah Treem / Hagai Levi Un beau jour, au début de l'été, Noah, un homme marié et père dévoué de quatre enfants, fait la rencontre d'Alison, une femme mariée elle aussi, qui pleure la mort récente de son enfant. Dès le premier regard échangé, le coup de coeur est instantané et partagé.
http://lutetia95.blogspot.fr/2016/06/the-affair-saison-2.html?m=1